Author: | FREDOR DOSTOIEVSKI | ISBN: | 1230000213604 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | January 28, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | FREDOR DOSTOIEVSKI |
ISBN: | 1230000213604 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | January 28, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
J’approchais du but de mon voyage. En traversant la petite ville de B..., qui n’est plus qu’à dix verstes de Stépantchikovo, je dus m’arrêter chez un maréchal ferrant pour faire réparer l’un des moyeux de mon tarantass. C’était là un travail sans grande importance, et je résolus d’en attendre la fin avant de terminer mes dix verstes.
Ayant mis pied à terre, je vis un gros monsieur qu’une nécessité analogue avait, comme moi, contraint de s’arrêter. Depuis une grande heure, il était là, suffoqué par la chaleur torride ; il criait et jurait avec une impatience hargneuse et s’efforçait d’activer le travail des ouvriers. Au premier coup d’œil, ce monsieur était un grincheux d’habitude. Il pouvait avoir quarante-cinq ans. Son énorme opulence, son double menton, ses joues bouffies et grêlées disaient une plantureuse existence de hobereau. Il y avait dans son visage quelque chose de féminin qui sautait de suite aux yeux. Large et confortable, son costume n’était pas cependant à la dernière mode.
Je ne puis comprendre pourquoi il était fâché contre moi, d’autant plus que nous nous voyions pour la première fois et que nous ne nous étions pas encore dit une parole, mais je le vis bien aux regards furieux qu’il me lança dès que je fus descendu de voiture. Pourtant, j’avais grande envie de faire sa connaissance, car les bavardages de ses domestiques m’avaient appris qu’il venait de Stépantchikovo et qu’il y avait vu mon oncle. C’était là une occasion favorable de me renseigner plus amplement.
J’approchais du but de mon voyage. En traversant la petite ville de B..., qui n’est plus qu’à dix verstes de Stépantchikovo, je dus m’arrêter chez un maréchal ferrant pour faire réparer l’un des moyeux de mon tarantass. C’était là un travail sans grande importance, et je résolus d’en attendre la fin avant de terminer mes dix verstes.
Ayant mis pied à terre, je vis un gros monsieur qu’une nécessité analogue avait, comme moi, contraint de s’arrêter. Depuis une grande heure, il était là, suffoqué par la chaleur torride ; il criait et jurait avec une impatience hargneuse et s’efforçait d’activer le travail des ouvriers. Au premier coup d’œil, ce monsieur était un grincheux d’habitude. Il pouvait avoir quarante-cinq ans. Son énorme opulence, son double menton, ses joues bouffies et grêlées disaient une plantureuse existence de hobereau. Il y avait dans son visage quelque chose de féminin qui sautait de suite aux yeux. Large et confortable, son costume n’était pas cependant à la dernière mode.
Je ne puis comprendre pourquoi il était fâché contre moi, d’autant plus que nous nous voyions pour la première fois et que nous ne nous étions pas encore dit une parole, mais je le vis bien aux regards furieux qu’il me lança dès que je fus descendu de voiture. Pourtant, j’avais grande envie de faire sa connaissance, car les bavardages de ses domestiques m’avaient appris qu’il venait de Stépantchikovo et qu’il y avait vu mon oncle. C’était là une occasion favorable de me renseigner plus amplement.