La Marche sur Rome du 28 octobre 1922 met l’Église catholique face à un sérieux compétiteur : le régime fasciste, que de nombreux chercheurs ont pu qualifier de ‘religion politique’, se présente alors aux Italiens comme une ‘voie alternative’ pour le futur. Immédiatement, les deux parties engageront des stratégies afin de leur permettre de maintenir, et si possible d’amplifier, leur pouvoir et leur emprise sur la péninsule. Dans cette nouvelle configuration, c’est autour des notions d’identité nationale, religieuse et culturelle que se penseront les contours, la marge d’extension, mais aussi les limites d’une cohabitation politique qui restera relativement stable durant une vingtaine d’années. Prenant pour point de départ la revue jésuite La Civiltà Cattolica, véritable ‘laboratoire’ de la pensée catholique italienne, l’étude de Jan Nelis montre que l’Église catholique poursuivait d’abord un agenda propre, celui des dogmes et du pouvoir des catholiques : leur identité, en tant que groupe, fut autant définie par inclusion que par exclusion, et donc dans un rapport souvent complexe à l’‘Autre’. Mobilisant les questions d’identité italienne et ‘romaine’, de colonialisme, de racisme, d’antisémitisme ou encore de religion politique, l’auteur analyse la trajectoire du catholicisme italien de 1919 aux années 1950 et identifie la montée en puissance d’une notion hybride de religiosité et d’italianité qui allait servir à étayer la cohésion entre mondes catholique et national.
La Marche sur Rome du 28 octobre 1922 met l’Église catholique face à un sérieux compétiteur : le régime fasciste, que de nombreux chercheurs ont pu qualifier de ‘religion politique’, se présente alors aux Italiens comme une ‘voie alternative’ pour le futur. Immédiatement, les deux parties engageront des stratégies afin de leur permettre de maintenir, et si possible d’amplifier, leur pouvoir et leur emprise sur la péninsule. Dans cette nouvelle configuration, c’est autour des notions d’identité nationale, religieuse et culturelle que se penseront les contours, la marge d’extension, mais aussi les limites d’une cohabitation politique qui restera relativement stable durant une vingtaine d’années. Prenant pour point de départ la revue jésuite La Civiltà Cattolica, véritable ‘laboratoire’ de la pensée catholique italienne, l’étude de Jan Nelis montre que l’Église catholique poursuivait d’abord un agenda propre, celui des dogmes et du pouvoir des catholiques : leur identité, en tant que groupe, fut autant définie par inclusion que par exclusion, et donc dans un rapport souvent complexe à l’‘Autre’. Mobilisant les questions d’identité italienne et ‘romaine’, de colonialisme, de racisme, d’antisémitisme ou encore de religion politique, l’auteur analyse la trajectoire du catholicisme italien de 1919 aux années 1950 et identifie la montée en puissance d’une notion hybride de religiosité et d’italianité qui allait servir à étayer la cohésion entre mondes catholique et national.