Philosophes et psychiatres nourrissent des capillarités secrètes et des questionnements communs. Souvent, la méditation du philosophe se met à l’école de ces situations et de ces visages de l’humain malade qui habitent des masques que l’on croit inhabitables, « horla », et que lui rapporte le psychiatre. Sous le souci de biologiser la maladie mentale, le savoir et le savoir-faire de la psychiatrie font le pari de l’humanité et de la nécessité de la relation, demandant : où demeure-t-il celui dont on dit qu’il est un « demeuré » ? Où est vraiment l’homme, lorsque nous découvrons combien nous sommes pressés de tracer très vite, trop vite, la frontière entre le délire et la réalité ? Si la psychiatrie n’est pas une philosophie, n’en suppose-t-elle pas toujours une ? Alors que la fin des idéologies psychiatriques semble, de façon plus ou moins apaisée, se manifester et que les approches psychodynamiques, comportementalistes et cognitives coexistent pragmatiquement dans les services de soin, le temps n'est-il pas venu de dépasser l’opposition, stérile au bout du compte, du souci de l’explication biomédicale et de la compréhension relationnelle ? Comment le psychiatre choisit-il, et le choisit-il d’ailleurs, son modèle théorique de référence ? L’urgence n’est-elle pas de travailler à inventer un nouveau paradigme psychiatrique où la compréhension relationnelle se mettrait à l’écoute de l’explication fonctionnelle et réciproquement ? C’est à cette entreprise que voudrait contribuer le présent ouvrage, se donnant pour tâche de faire connaître la contribution historique, présente et pour le futur, de la phénoménologie existentielle, de la Daseinanalyse et de l’herméneutique philosophique dans le champ de la psychiatrie.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Philippe PIERRON est philosophe à la faculté de philosophie de l'Université Jean-Moulin Lyon 3. Il est membre de l'EAM 4128 « Santé Individu et Société » et du Réseau International « Hermi » (Herméneutique, mythe, images). Ont participé à cet ouvrage : Francesca Bonicalzi, Georges Charbonneau, Françoise Dastur, Michel Dupuis, Yannis Gansel, Antonino Mazzù, Jean-Philippe Pierron, Ilario Rossi, Valentina Tirloni.
Philosophes et psychiatres nourrissent des capillarités secrètes et des questionnements communs. Souvent, la méditation du philosophe se met à l’école de ces situations et de ces visages de l’humain malade qui habitent des masques que l’on croit inhabitables, « horla », et que lui rapporte le psychiatre. Sous le souci de biologiser la maladie mentale, le savoir et le savoir-faire de la psychiatrie font le pari de l’humanité et de la nécessité de la relation, demandant : où demeure-t-il celui dont on dit qu’il est un « demeuré » ? Où est vraiment l’homme, lorsque nous découvrons combien nous sommes pressés de tracer très vite, trop vite, la frontière entre le délire et la réalité ? Si la psychiatrie n’est pas une philosophie, n’en suppose-t-elle pas toujours une ? Alors que la fin des idéologies psychiatriques semble, de façon plus ou moins apaisée, se manifester et que les approches psychodynamiques, comportementalistes et cognitives coexistent pragmatiquement dans les services de soin, le temps n'est-il pas venu de dépasser l’opposition, stérile au bout du compte, du souci de l’explication biomédicale et de la compréhension relationnelle ? Comment le psychiatre choisit-il, et le choisit-il d’ailleurs, son modèle théorique de référence ? L’urgence n’est-elle pas de travailler à inventer un nouveau paradigme psychiatrique où la compréhension relationnelle se mettrait à l’écoute de l’explication fonctionnelle et réciproquement ? C’est à cette entreprise que voudrait contribuer le présent ouvrage, se donnant pour tâche de faire connaître la contribution historique, présente et pour le futur, de la phénoménologie existentielle, de la Daseinanalyse et de l’herméneutique philosophique dans le champ de la psychiatrie.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Philippe PIERRON est philosophe à la faculté de philosophie de l'Université Jean-Moulin Lyon 3. Il est membre de l'EAM 4128 « Santé Individu et Société » et du Réseau International « Hermi » (Herméneutique, mythe, images). Ont participé à cet ouvrage : Francesca Bonicalzi, Georges Charbonneau, Françoise Dastur, Michel Dupuis, Yannis Gansel, Antonino Mazzù, Jean-Philippe Pierron, Ilario Rossi, Valentina Tirloni.