Author: | Benjamin Constant | ISBN: | 1230000848039 |
Publisher: | Petite Plume Edition | Publication: | December 15, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Benjamin Constant |
ISBN: | 1230000848039 |
Publisher: | Petite Plume Edition |
Publication: | December 15, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Les sceptiques se réclament de Benjamin Constant et citent volontiers son mot : « aucun but n’est digne d’aucun effort », pour se dispenser
de rien entreprendre et vivre à la remorque des braves gens.
La vérité est que Benjamin a passionnément voulu le bien, passionnément servi la France, servi la justice, servi la liberté, servi la paix ;
il a bravé l’exil pendant dix ans pour combattre l’esprit de conquête, pour combattre Napoléon Ier ; il a tout sacrifié, à commencer par son
amour-propre, en acceptant de rédiger l’acte additionnel aux constitutions de l’Empire, assez peu sceptique pour croire que le conquérant
malheureux pouvait «s’amender, assez généreux, en tous cas, pour consentir à l’y aider. Animé d’une foi enthousiaste, dédaigneux de toute
prudence personnelle, il a fortement exprimé ses déceptions, sans cesser de continuer ses luttes ; sa clairvoyance aigûe, son indomptable esprit,
son indignation n’épargnaient pas plus l’oppression, d’où qu’elle vint, que ses complices, l’hypocrisie et là sottise ; il se fit ainsi trop
d’ennemis. Ses contradicteurs, réduits au silence et à la rancune, se vengèrent en le calomniant de son vivant, en le discréditant après sa mort ;
doublement isolé par sa supériorité et par la crainte qu’il inspirait, il fut pour eux au premier rang des morts qu’il faut qu’on tue(1).
Son oeuvre n’en a pas moins survécu à toutes ces haines ; elle ressuscite ; enfin sonne pour lui, non pas l’heure d’une revanche dont il avait
l’âme trop haute pour se soucier, mais l’heure d’être compris et, par là, pleinement utile et bienfaisant.
Les sceptiques se réclament de Benjamin Constant et citent volontiers son mot : « aucun but n’est digne d’aucun effort », pour se dispenser
de rien entreprendre et vivre à la remorque des braves gens.
La vérité est que Benjamin a passionnément voulu le bien, passionnément servi la France, servi la justice, servi la liberté, servi la paix ;
il a bravé l’exil pendant dix ans pour combattre l’esprit de conquête, pour combattre Napoléon Ier ; il a tout sacrifié, à commencer par son
amour-propre, en acceptant de rédiger l’acte additionnel aux constitutions de l’Empire, assez peu sceptique pour croire que le conquérant
malheureux pouvait «s’amender, assez généreux, en tous cas, pour consentir à l’y aider. Animé d’une foi enthousiaste, dédaigneux de toute
prudence personnelle, il a fortement exprimé ses déceptions, sans cesser de continuer ses luttes ; sa clairvoyance aigûe, son indomptable esprit,
son indignation n’épargnaient pas plus l’oppression, d’où qu’elle vint, que ses complices, l’hypocrisie et là sottise ; il se fit ainsi trop
d’ennemis. Ses contradicteurs, réduits au silence et à la rancune, se vengèrent en le calomniant de son vivant, en le discréditant après sa mort ;
doublement isolé par sa supériorité et par la crainte qu’il inspirait, il fut pour eux au premier rang des morts qu’il faut qu’on tue(1).
Son oeuvre n’en a pas moins survécu à toutes ces haines ; elle ressuscite ; enfin sonne pour lui, non pas l’heure d’une revanche dont il avait
l’âme trop haute pour se soucier, mais l’heure d’être compris et, par là, pleinement utile et bienfaisant.