Author: | MAURICE LEBLANC | ISBN: | 1230001226072 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | July 13, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | MAURICE LEBLANC |
ISBN: | 1230001226072 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | July 13, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait :
— Fugue de la jeune personne ? demanda-t-il quand Valnais lui eut, en quelques mots, expliqué la situation.
— Mais, dit Vainais indigné, elle en est incapable ! Non, rapt, enlèvement, séquestration.
— Fichtre ! dit Thureau. Alors, allons au Nouveau-Palace. Bien qu’à cette heure-ci, et sans mandat... Bah ! je prends sur moi...
Il descendit avec Valnais rejoindre dans l’auto Mme Destol. Quelques minutes après, tous trois entraient au Nouveau-Palace.
— Police, dit Thureau au portier. Allez me chercher le directeur.
— Mais, il dort, monsieur.
— Allez.
Après une courte attente, le directeur parut, mécontent, mais n’osant trop le montrer. En quelques mots, Thureau lui expliqua les faits sans nommer Nelly-Rose.
— Il faut monter chez ce Baratof, termina-t-il.
— Mais, s’il n’est pas là ou ne veut pas répondre ?
— Le garçon d’étage doit avoir un passe-partout. Il ouvrira.
— Dépêchons-nous, dit Mme Destol qui bouillait d’impatience.
Thureau, à la porte de Baratof, frappa à plusieurs reprises sans succès.
— Ouvrez, ordonna-t-il au garçon d’étage qu’on avait réveillé sur la chaise où il somnolait dans un office voisin. Le garçon ouvrit, et, sans entrer, s’effaça. Mme Destol se précipita la première, impétueusement, et eut un cri d’horreur.
— Ah ! mon Dieu !...
Sous la lumière qui, dans la chambre obscure, venait du couloir, sur le tapis, le corps d’un homme étendu tout de son long, inanimé.
On alluma l’électricité du petit salon. On s’empressa autour du corps.
— C’est M. Baratof, dit le directeur.
— Il est mort, dit Thureau qui, à genoux, examinait Baratof. Et, depuis plusieurs heures, la rigidité commence... Et voyez ce sang sur le col, sur la chemise... Et là, au cou, cette plaie. Il a été assassiné. Directeur, téléphonez au commissariat du quartier, de ma part, de la part de M. Thureau, que le commissaire vienne sans retard, avec un médecin.
Dans l’hôtel, dans cette partie de l’hôtel tout au moins, ce fut l’agitation, l’émotion, la curiosité que provoque toujours la découverte d’un crime. Attirés par les coups frappés, le va-et-vient, les exclamations, les appels du téléphone, des employés montèrent, des voyageurs réveillés parurent, à demi vêtus, à la porte de leurs chambres.
Mme Destol, au comble de l’émotion, était revenue dans le couloir pour ne plus voir le cadavre, et elle disait à Valnais, bouleversé, lui aussi :
— C’est affreux ! C’est affreux ! Mais où est Nelly-Rose ? Et ce n’est pas cet homme qui est venu chez elle puisqu’il n’est pas sorti, qu’il était mort avant minuit. Et du reste, ce n’est pas lui que j’ai vu cet après-midi, chez moi... l’autre était jeune.
— Quel abominable mystère ! dit Valnais. Mais Nelly-Rose... Nelly-Rose... Où est-elle, en effet ?... Avec qui est-elle ?...
Cependant, le commissaire de police et le médecin arrivèrent bientôt, accompagnés de trois agents, et, après les premières constatations, le corps fut transporté dans la seconde pièce de l’appartement, la chambre à coucher, et étendu sur le lit.
Mme Destol et Valnais rentrèrent dans le salon dont la porte fut mise sous la garde d’un agent pour évincer les curieux qui se pressaient dans le couloir.
En présence de Thureau, du médecin et du directeur, le commissaire de police interrogea le garçon d’étage, un homme de petite taille, brun, à l’accent un peu zézayant, et qu’on nommait Manuel.
— Monsieur le commissaire, expliqua-t-il, en faisant de visibles efforts de mémoire, je ne peux rien dire de précis... Comme tous les soirs où je suis de garde, vers minuit, je me suis un peu endormi dans l’office, sur ma chaise... Pourtant, de là, je voyais le couloir et la porte de l’appartement et, si on était sorti ça m’aurait réveillé...
— Alors, vous croyez que M. Baratof n’est pas sorti ?
— Non, monsieur.
— Quelqu’un est venu le voir ?
— Oui, un de ses amis qui a dîné avec lui, ici, dans le salon, le maître d’hôtel Robert les a servis. L’ami de M. Baratof est parti vers neuf heures, et il est revenu vers onze heures. Alors, j’ai entendu des éclats de voix.., comme une dispute... Louis, le valet de chambre, a entendu aussi... Même il m’a dit : « Ça chauffe chez le Russe. » Et, vers onze heures et demi, l’ami de M. Baratof est reparti...
— Et personne n’est venu depuis ?
Extrait :
— Fugue de la jeune personne ? demanda-t-il quand Valnais lui eut, en quelques mots, expliqué la situation.
— Mais, dit Vainais indigné, elle en est incapable ! Non, rapt, enlèvement, séquestration.
— Fichtre ! dit Thureau. Alors, allons au Nouveau-Palace. Bien qu’à cette heure-ci, et sans mandat... Bah ! je prends sur moi...
Il descendit avec Valnais rejoindre dans l’auto Mme Destol. Quelques minutes après, tous trois entraient au Nouveau-Palace.
— Police, dit Thureau au portier. Allez me chercher le directeur.
— Mais, il dort, monsieur.
— Allez.
Après une courte attente, le directeur parut, mécontent, mais n’osant trop le montrer. En quelques mots, Thureau lui expliqua les faits sans nommer Nelly-Rose.
— Il faut monter chez ce Baratof, termina-t-il.
— Mais, s’il n’est pas là ou ne veut pas répondre ?
— Le garçon d’étage doit avoir un passe-partout. Il ouvrira.
— Dépêchons-nous, dit Mme Destol qui bouillait d’impatience.
Thureau, à la porte de Baratof, frappa à plusieurs reprises sans succès.
— Ouvrez, ordonna-t-il au garçon d’étage qu’on avait réveillé sur la chaise où il somnolait dans un office voisin. Le garçon ouvrit, et, sans entrer, s’effaça. Mme Destol se précipita la première, impétueusement, et eut un cri d’horreur.
— Ah ! mon Dieu !...
Sous la lumière qui, dans la chambre obscure, venait du couloir, sur le tapis, le corps d’un homme étendu tout de son long, inanimé.
On alluma l’électricité du petit salon. On s’empressa autour du corps.
— C’est M. Baratof, dit le directeur.
— Il est mort, dit Thureau qui, à genoux, examinait Baratof. Et, depuis plusieurs heures, la rigidité commence... Et voyez ce sang sur le col, sur la chemise... Et là, au cou, cette plaie. Il a été assassiné. Directeur, téléphonez au commissariat du quartier, de ma part, de la part de M. Thureau, que le commissaire vienne sans retard, avec un médecin.
Dans l’hôtel, dans cette partie de l’hôtel tout au moins, ce fut l’agitation, l’émotion, la curiosité que provoque toujours la découverte d’un crime. Attirés par les coups frappés, le va-et-vient, les exclamations, les appels du téléphone, des employés montèrent, des voyageurs réveillés parurent, à demi vêtus, à la porte de leurs chambres.
Mme Destol, au comble de l’émotion, était revenue dans le couloir pour ne plus voir le cadavre, et elle disait à Valnais, bouleversé, lui aussi :
— C’est affreux ! C’est affreux ! Mais où est Nelly-Rose ? Et ce n’est pas cet homme qui est venu chez elle puisqu’il n’est pas sorti, qu’il était mort avant minuit. Et du reste, ce n’est pas lui que j’ai vu cet après-midi, chez moi... l’autre était jeune.
— Quel abominable mystère ! dit Valnais. Mais Nelly-Rose... Nelly-Rose... Où est-elle, en effet ?... Avec qui est-elle ?...
Cependant, le commissaire de police et le médecin arrivèrent bientôt, accompagnés de trois agents, et, après les premières constatations, le corps fut transporté dans la seconde pièce de l’appartement, la chambre à coucher, et étendu sur le lit.
Mme Destol et Valnais rentrèrent dans le salon dont la porte fut mise sous la garde d’un agent pour évincer les curieux qui se pressaient dans le couloir.
En présence de Thureau, du médecin et du directeur, le commissaire de police interrogea le garçon d’étage, un homme de petite taille, brun, à l’accent un peu zézayant, et qu’on nommait Manuel.
— Monsieur le commissaire, expliqua-t-il, en faisant de visibles efforts de mémoire, je ne peux rien dire de précis... Comme tous les soirs où je suis de garde, vers minuit, je me suis un peu endormi dans l’office, sur ma chaise... Pourtant, de là, je voyais le couloir et la porte de l’appartement et, si on était sorti ça m’aurait réveillé...
— Alors, vous croyez que M. Baratof n’est pas sorti ?
— Non, monsieur.
— Quelqu’un est venu le voir ?
— Oui, un de ses amis qui a dîné avec lui, ici, dans le salon, le maître d’hôtel Robert les a servis. L’ami de M. Baratof est parti vers neuf heures, et il est revenu vers onze heures. Alors, j’ai entendu des éclats de voix.., comme une dispute... Louis, le valet de chambre, a entendu aussi... Même il m’a dit : « Ça chauffe chez le Russe. » Et, vers onze heures et demi, l’ami de M. Baratof est reparti...
— Et personne n’est venu depuis ?