Une pièce de théâtre où l'amour et l'amitié se redéfinissent au contact des différents personnages...Don Giovanni, Mozart et Da Ponte sont présents dans l’ombre de cette pièce, qui joue de la langue et des codes du XVIIIe siècle. Mais Giovanni prend ici les atours de Leporello et, comme Montesquieu, préfère la vertu à l’honneur.
L’amitié entre Ettore et Pietro est à toute épreuve, y compris celle de l’infidélité conjugale : Rosanella est la femme d’Ettore et l’amante de Pietro. Tout irait bien si, dans les luttes politiques où sont mêlés les deux amis, ne surgissait Luigi… Giovanni, le domestique d’Ettore, observe avec tristesse les ravages de l’honneur et de l’orgueil, essayant de faire valoir une conception plus simple et plus honnête de l’amour.
Engel développe ici l’argument inventé pour un projet d’opéra par Federico, dans Un jour, ce sera l’aube.
Découvrez cette oeuvre à caractère philosophique, où honneur et orgueil se côtoient !À PROPOS DE L’AUTEUR :
Professeur de littérature contemporaine à l'Université catholique de Louvain (UCL) et d'histoire contemporaine à l'IHECS, il a écrit de nombreux essais, romans, nouvelles ou pièces de théâtre. Il est aussi critique littéraire et chroniqueur ; à ce titre, il a collaboré avec Le Soir, Victoire (supplément hebdomadaire du Soir) et Mint en radio. Depuis 2014, il collabore avec La Première, en tant que chroniqueur au sein de l'équipe de l'émission CQFD. Chez Ker, il est l'auteur de nombreuses pièces de théâtre, d'un essai ainsi que de plusieurs romans, comme
Raphael et Laetitia et
Les Diaboliques.
Pour en savoir plus sur l'auteur rendez-vous sur son site :
http://www.edern.be/vincentengel/EXTRAIT :
Scène 1 GIOVANNI, ETTORE
Décor dépouillé. Une porte à gauche, une porte et une fenêtre à droite. Un bureau, une bibliothèque. L’une ou l’autre table basse. Au moins deux fauteuils, de chaque côté du bureau au début. Sur le mur du fond, un grand miroir.
Giovanni est seul sur scène. Il est occupé à ranger le bureau d’Ettore, mais il travaille distraitement, sans achever ce qu’il commence. Il sifflote un pot-pourri d’airs d’opéra parmi lesquels on reconnaît très clairement le premier air de Figaro dans Les noces de Figaro et le premier air de Leporello du Don Juan. Au moment où, dans l’air de Leporello, on chante : « Se brega gente, non mi voglio far sentir » et que Giovanni s’emporte un peu, Ettore arrive sans que Giovanni l’entende et reste immobile à observer le cirque de son serviteur.
ETTORE
Hé bien, Giovanni ! Que fais-tu donc là ?
GIOVANNI, s’interrompant brusquement, mais sans marquer de gêne excessive
Ma foi, monseigneur, cela s’entend : je chante, et cela se voit : je travaille.