Gorgias ou De la Rhétorique

Nonfiction, Religion & Spirituality, Philosophy, Ancient
Cover of the book Gorgias ou De la Rhétorique by Platon, Platon
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Author: Platon ISBN: 1230000220342
Publisher: Platon Publication: February 22, 2014
Imprint: Language: French
Author: Platon
ISBN: 1230000220342
Publisher: Platon
Publication: February 22, 2014
Imprint:
Language: French

EXTRAIT:

Egal au Phédon par la force et l'élévation morale des idées, par la vigueur de la dialectique et par l'heureux emploi de la mythologie, le Gorgias lui est inférieur par l'intérêt dramatique. Socrate y joue encore le premier rôle sans doute, mais dans une tout autre situation. Et quant à ses adversaires, Gorgias de Léontium, Polus d'Agrigente et Calliclès d'Athènes, ils sont loin d'inspirer la même sympathie que ses fidèles disciples. Il ne faut donc point s'attendre à une composition aussi animée, aussi vivante. Le Gorgias n'en est pas moins un des plus beaux ouvrages de Platon.

Son objet n'annonce pas d'abord toute son importance philosophique : c'est la Rhétorique. Mais Platon, à son ordinaire, agrandit et élève son sujet, et il est conduit par l'examen de ce que la rhétorique est réellement, et de ce qu'elle doit être, à des considérations supérieures sur le juste et l'injuste, le beau et le laid considérés en eux-mêmes, puis sur le châtiment et l'impunité, enfin sur le bien, non pas seulement dans les discours d'un orateur, mais dans la vie tout entière. De ces hauteurs, où l'avait porté la recherche des principes qui dominent et gouvernent l'art de persuader, il sait descendre sans effort pour faire l'application de ces vérités générales à tous les états et à toutes les actions de la vie. Et après avoir ainsi établi au nom de la raison sa doctrine morale, il invoque à l'appui les traditions des peuples, transmises de siècle en siècle, sous la forme d'un mythe, d'un sens non moins profond que celui du Phédon. Tel est le plan général ; voici la suite de la discussion.

Socrate et Chéréphon rencontrent devant sa maison l'hôte de Gorgias et de Polus, Calliclès, qui leur offre de les présenter aux deux étrangers ; et c'est chez lui que se passe l'entretien. Le premier échange de paroles entre Polus et Chéréphon, et l'exorde déclamatoire de Polus, sont le préambule de la discussion, qui ne s'engage qu'au moment où Socrate apprend directement de Gorgias ce qu'il est et ce qu'il enseigne. Gorgias est rhéteur, et il enseigne la rhétorique. Quel est l'objet de la rhétorique ? Les discours. Toute espèce de discours, comme peuvent en faire à propos de leur art le médecin et le maître de gymnastique ? Non ; mais seulement les discours qui, sans être mêlés à aucune action de la main, ont pour seule fin de persuader. La persuasion est donc le but de la rhétorique. Mais encore quelle espèce de persuasion ? car toutes les sciences veulent persuader quelque chose. Ce que la rhétorique persuade, c'est le juste et l'injuste. Ce n'est pas assez dire ; il faut savoir encore si l'orateur s'adresse à des gens instruits, dont la persuasion sera fondée sur la science, ou à des ignorants, dont la persuasion ne reposera que sur la croyance ; s'il doit instruire en persuadant, ou seulement persuader. Car, s'il ne se propose d'instruire personne, lui-même n'a pas besoin d'être instruit. Mais, s'il n'est pas instruit, il ne pourra pas être consulté sur la justice et l'injustice d'une cause ; et alors à quoi bon la rhétorique ?

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EXTRAIT:

Egal au Phédon par la force et l'élévation morale des idées, par la vigueur de la dialectique et par l'heureux emploi de la mythologie, le Gorgias lui est inférieur par l'intérêt dramatique. Socrate y joue encore le premier rôle sans doute, mais dans une tout autre situation. Et quant à ses adversaires, Gorgias de Léontium, Polus d'Agrigente et Calliclès d'Athènes, ils sont loin d'inspirer la même sympathie que ses fidèles disciples. Il ne faut donc point s'attendre à une composition aussi animée, aussi vivante. Le Gorgias n'en est pas moins un des plus beaux ouvrages de Platon.

Son objet n'annonce pas d'abord toute son importance philosophique : c'est la Rhétorique. Mais Platon, à son ordinaire, agrandit et élève son sujet, et il est conduit par l'examen de ce que la rhétorique est réellement, et de ce qu'elle doit être, à des considérations supérieures sur le juste et l'injuste, le beau et le laid considérés en eux-mêmes, puis sur le châtiment et l'impunité, enfin sur le bien, non pas seulement dans les discours d'un orateur, mais dans la vie tout entière. De ces hauteurs, où l'avait porté la recherche des principes qui dominent et gouvernent l'art de persuader, il sait descendre sans effort pour faire l'application de ces vérités générales à tous les états et à toutes les actions de la vie. Et après avoir ainsi établi au nom de la raison sa doctrine morale, il invoque à l'appui les traditions des peuples, transmises de siècle en siècle, sous la forme d'un mythe, d'un sens non moins profond que celui du Phédon. Tel est le plan général ; voici la suite de la discussion.

Socrate et Chéréphon rencontrent devant sa maison l'hôte de Gorgias et de Polus, Calliclès, qui leur offre de les présenter aux deux étrangers ; et c'est chez lui que se passe l'entretien. Le premier échange de paroles entre Polus et Chéréphon, et l'exorde déclamatoire de Polus, sont le préambule de la discussion, qui ne s'engage qu'au moment où Socrate apprend directement de Gorgias ce qu'il est et ce qu'il enseigne. Gorgias est rhéteur, et il enseigne la rhétorique. Quel est l'objet de la rhétorique ? Les discours. Toute espèce de discours, comme peuvent en faire à propos de leur art le médecin et le maître de gymnastique ? Non ; mais seulement les discours qui, sans être mêlés à aucune action de la main, ont pour seule fin de persuader. La persuasion est donc le but de la rhétorique. Mais encore quelle espèce de persuasion ? car toutes les sciences veulent persuader quelque chose. Ce que la rhétorique persuade, c'est le juste et l'injuste. Ce n'est pas assez dire ; il faut savoir encore si l'orateur s'adresse à des gens instruits, dont la persuasion sera fondée sur la science, ou à des ignorants, dont la persuasion ne reposera que sur la croyance ; s'il doit instruire en persuadant, ou seulement persuader. Car, s'il ne se propose d'instruire personne, lui-même n'a pas besoin d'être instruit. Mais, s'il n'est pas instruit, il ne pourra pas être consulté sur la justice et l'injustice d'une cause ; et alors à quoi bon la rhétorique ?

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