Author: | Olivier Tholozan | ISBN: | 9782821853287 |
Publisher: | Presses universitaires d’Aix-Marseille | Publication: | April 15, 2015 |
Imprint: | Presses universitaires d’Aix-Marseille | Language: | French |
Author: | Olivier Tholozan |
ISBN: | 9782821853287 |
Publisher: | Presses universitaires d’Aix-Marseille |
Publication: | April 15, 2015 |
Imprint: | Presses universitaires d’Aix-Marseille |
Language: | French |
Paradoxe du Grand siècle en Europe, alors que l’Angleterre connaît deux révolutions, la France comme la Prusse, l’Autriche ou la Russie, voit le renforcement des prérogatives du prince. Mais à la différence du royaume prussien, dans le royaume de France, la victoire de l’absolutisme est loin d’être univoque. Sa « naissance dramatique » témoigne qu’il s’agit d’abord d’une doctrine de la crise de l’État forgée en réaction aux troubles internes consécutifs aux guerres de religion et à la Fronde. Elle triomphe un temps à partir du début du gouvernement personnel de Louis ΧIV. Mais, loin d’avoir été admis sans réserve par les hommes de l’ancienne France, le modèle Louis quatorzien de la monarchie absolue est contesté dès la fin de règne du grand roi. De fait, à partir de ce moment, la contestation politique, longtemps bâillonnée, reprend de la vigueur. La conjoncture historique s’y prête. En effet, la possible accession du Duc de Bourgogne au trône représente un bref espoir pour la noblesse de secouer le joug d’un Louis XIV vieillissant. Le traité d’Utrecht, l’affaire des princes légitimés, la régence, situation de précarité constitutionnelle, sont autant d’occasions qui traduisent l’affaiblissement du principe de la continuité monarchique et donc de l’État. La vieille « querelle du bonnet », qui oppose les noblesses de robe et d’épée, remet en question l’unité de l’aristocratie ainsi que son rôle dans le royaume. La réflexion politique hostile à l’absolutisme va se remettre à fleurir. S’engage alors un débat qui marque véritablement dans l’idéologie l’un des temps forts de la « cassure entre les droits du roi et ceux de la nation ». De fait, le modèle idéologique de l’union entre le monarque et les gouvernés est mis en cause. L’image officielle de la monarchie se trouve alors contestée. Aussi, à partir de là, nombre de penseurs du xviiie siècle s’interrogent sur la nature de la monarchie française. Cette interrogation est à n’en pas douter l’un des signes de la crise de la conscience européenne en France. En effet, la remise en cause de l’origine historique de la monarchie témoigne bien de cette crise idéologique, caractérisée par un passage de l’esprit classique, assis sur l’ordre et la stabilité, à une soif du mouvement. Parmi les contestataires de la monarchie française, artisans de la crise de la conscience européenne, il y a « ceux qui pactisent en les minant, avec les institutions politiques et sociales (...) véritables "aristocrates" des révolutions »...
Paradoxe du Grand siècle en Europe, alors que l’Angleterre connaît deux révolutions, la France comme la Prusse, l’Autriche ou la Russie, voit le renforcement des prérogatives du prince. Mais à la différence du royaume prussien, dans le royaume de France, la victoire de l’absolutisme est loin d’être univoque. Sa « naissance dramatique » témoigne qu’il s’agit d’abord d’une doctrine de la crise de l’État forgée en réaction aux troubles internes consécutifs aux guerres de religion et à la Fronde. Elle triomphe un temps à partir du début du gouvernement personnel de Louis ΧIV. Mais, loin d’avoir été admis sans réserve par les hommes de l’ancienne France, le modèle Louis quatorzien de la monarchie absolue est contesté dès la fin de règne du grand roi. De fait, à partir de ce moment, la contestation politique, longtemps bâillonnée, reprend de la vigueur. La conjoncture historique s’y prête. En effet, la possible accession du Duc de Bourgogne au trône représente un bref espoir pour la noblesse de secouer le joug d’un Louis XIV vieillissant. Le traité d’Utrecht, l’affaire des princes légitimés, la régence, situation de précarité constitutionnelle, sont autant d’occasions qui traduisent l’affaiblissement du principe de la continuité monarchique et donc de l’État. La vieille « querelle du bonnet », qui oppose les noblesses de robe et d’épée, remet en question l’unité de l’aristocratie ainsi que son rôle dans le royaume. La réflexion politique hostile à l’absolutisme va se remettre à fleurir. S’engage alors un débat qui marque véritablement dans l’idéologie l’un des temps forts de la « cassure entre les droits du roi et ceux de la nation ». De fait, le modèle idéologique de l’union entre le monarque et les gouvernés est mis en cause. L’image officielle de la monarchie se trouve alors contestée. Aussi, à partir de là, nombre de penseurs du xviiie siècle s’interrogent sur la nature de la monarchie française. Cette interrogation est à n’en pas douter l’un des signes de la crise de la conscience européenne en France. En effet, la remise en cause de l’origine historique de la monarchie témoigne bien de cette crise idéologique, caractérisée par un passage de l’esprit classique, assis sur l’ordre et la stabilité, à une soif du mouvement. Parmi les contestataires de la monarchie française, artisans de la crise de la conscience européenne, il y a « ceux qui pactisent en les minant, avec les institutions politiques et sociales (...) véritables "aristocrates" des révolutions »...