Author: | Édouard Dulaurier | ISBN: | 1230001233278 |
Publisher: | E H | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Édouard Dulaurier |
ISBN: | 1230001233278 |
Publisher: | E H |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
La croyance de l’Église arménienne orientale, c’est-à-dire de celle qui relève du catholicos ou patriarche universel dont le siége est à Edchmiadzïn[1], et surtout sa doctrine sur le dogme de l’Incarnation, ont donné lieu à une foule de controverses et d’écrits. Faute d’une connaissance suffisante de la langue arménienne, et dans l’impuissance de recourir aux textes originaux, les auteurs occidentaux qui se sont occupés de ce sujet n’ont pu acquérir que des notions imparfaites, et présenter à leurs lecteurs que d’inexactes appréciations. Dans les livres qui ont été imprimés jusqu’à présent en Europe, où il est question des Arméniens, on ne cesse de répéter qu’ils ont embrassé le monophysisme, tel que l’ont enseigné Eutychès, archimandrite de Constantinople, et ses adhérents, Dioscore, patriarche d’Alexandrie, et Jacques Baradée, dit Zanzale, qui ne reconnaissaient en Jésus-Christ qu’une seule nature, la nature divine. C’est ainsi que le P. Monier, jésuite, qui visita l’Arménie, et qui est l’auteur d’un travail d’ailleurs estimable sur l’ancienne histoire et l’état moderne de ce pays[2], et l’orientaliste Lacroze, protestant, qui a écrit l’Histoire du christianisme d’Éthiopie et d’Arménie[3], sont d’accord pour prétendre que les Arméniens sont une branche des monophysites et des jacobites. Cependant rien n’est moins fondé que cette assertion, car non-seulement ils ont toujours condamné et condamnent encore Eutychès et ses sectateurs, et les énumèrent dans la liste des hérétiques que leur Église excommunie, mais encore ils professent explicitement, comme les Églises grecque et latine, le dogme des deux natures, des deux volontés et des deux opérations en Jésus-Christ[4]. Une ambiguïté dans les termes de leur idiome employés pour définir la coexistence et la corrélation des deux natures de l’Homme-Dieu a causé la méprise dans laquelle on est tombé en leur attribuant une doctrine qu’ils désavouent, comme le montre clairement le livre que nous publions aujourd’hui...
La croyance de l’Église arménienne orientale, c’est-à-dire de celle qui relève du catholicos ou patriarche universel dont le siége est à Edchmiadzïn[1], et surtout sa doctrine sur le dogme de l’Incarnation, ont donné lieu à une foule de controverses et d’écrits. Faute d’une connaissance suffisante de la langue arménienne, et dans l’impuissance de recourir aux textes originaux, les auteurs occidentaux qui se sont occupés de ce sujet n’ont pu acquérir que des notions imparfaites, et présenter à leurs lecteurs que d’inexactes appréciations. Dans les livres qui ont été imprimés jusqu’à présent en Europe, où il est question des Arméniens, on ne cesse de répéter qu’ils ont embrassé le monophysisme, tel que l’ont enseigné Eutychès, archimandrite de Constantinople, et ses adhérents, Dioscore, patriarche d’Alexandrie, et Jacques Baradée, dit Zanzale, qui ne reconnaissaient en Jésus-Christ qu’une seule nature, la nature divine. C’est ainsi que le P. Monier, jésuite, qui visita l’Arménie, et qui est l’auteur d’un travail d’ailleurs estimable sur l’ancienne histoire et l’état moderne de ce pays[2], et l’orientaliste Lacroze, protestant, qui a écrit l’Histoire du christianisme d’Éthiopie et d’Arménie[3], sont d’accord pour prétendre que les Arméniens sont une branche des monophysites et des jacobites. Cependant rien n’est moins fondé que cette assertion, car non-seulement ils ont toujours condamné et condamnent encore Eutychès et ses sectateurs, et les énumèrent dans la liste des hérétiques que leur Église excommunie, mais encore ils professent explicitement, comme les Églises grecque et latine, le dogme des deux natures, des deux volontés et des deux opérations en Jésus-Christ[4]. Une ambiguïté dans les termes de leur idiome employés pour définir la coexistence et la corrélation des deux natures de l’Homme-Dieu a causé la méprise dans laquelle on est tombé en leur attribuant une doctrine qu’ils désavouent, comme le montre clairement le livre que nous publions aujourd’hui...