Author: | Claude Vishnu Spaak | ISBN: | 9783319565446 |
Publisher: | Springer International Publishing | Publication: | February 8, 2018 |
Imprint: | Springer | Language: | French |
Author: | Claude Vishnu Spaak |
ISBN: | 9783319565446 |
Publisher: | Springer International Publishing |
Publication: | February 8, 2018 |
Imprint: | Springer |
Language: | French |
Cet ouvrage met en œuvre une confrontation philosophique entre Heidegger et Patočka, deux figures majeures de la tradition phénoménologique, en prenant pour fil conducteur leurs interprétations respectives des concepts fondamentaux de la Physique d’Aristote.
Mais tout d’abord, le point d’accord : l’herméneutique de l’aristotélisme représente aux yeux de Heidegger et de Patočka une première entrée pensante dans l’affaire même de la pensée, où le mouvement (κίνησις/μεταβολή), irréductible au déplacement d’un étant dans l’espace, désigne le procès d’advenue au paraître qui sous-tend l’éclosion à l’être des choses. Aristote met au jour la différence ontologique entre l’être et l’étant, en sorte que la Physique constitue de ce point de vue pour Heidegger et Patočka le véritable Grundbuch de la philosophie occidentale.
Cependant, Heidegger et Patočka ne comprennent pas de la même manière le sens de ce mouvement ontologique au cœur de l’être (φύσις). À travers l’examen de ces différences, l’enjeu de cet ouvrage est de mettre en évidence un point de tension au sein de la phénoménologie qui n’a pas encore été suffisamment remarqué, entre d’une part l’approche heideggérienne qui soumet l’être au sens (λόγος), et s’expose de la sorte au risque d’un anthropocentrisme ontologique larvé. Et d’autre part, la tentative d’un réalisme phénoménologique, dont Patočka fut l’un des représentants, dans la double mesure où il brise l’identité classique de l’être et de l’intelligibilité, et où il pense l’homme comme radicalement décentré, prétendant en finir ainsi avec le sujet et tous ses avatars (c’est là le sens de la fameuse « phénoménologie asubjective ») ; réalisme radical dont on peut toutefois se demander s’il ne met pas à mal le paradigme phénoménologique de l’a priori de la corrélation entre l’apparaître et ses modes subjectifs de donnée, et s’il ne remet pas en cause ainsi la possibilité même de la phénoménologie en la poussant au-delà de sa propre limite.
Cet ouvrage met en œuvre une confrontation philosophique entre Heidegger et Patočka, deux figures majeures de la tradition phénoménologique, en prenant pour fil conducteur leurs interprétations respectives des concepts fondamentaux de la Physique d’Aristote.
Mais tout d’abord, le point d’accord : l’herméneutique de l’aristotélisme représente aux yeux de Heidegger et de Patočka une première entrée pensante dans l’affaire même de la pensée, où le mouvement (κίνησις/μεταβολή), irréductible au déplacement d’un étant dans l’espace, désigne le procès d’advenue au paraître qui sous-tend l’éclosion à l’être des choses. Aristote met au jour la différence ontologique entre l’être et l’étant, en sorte que la Physique constitue de ce point de vue pour Heidegger et Patočka le véritable Grundbuch de la philosophie occidentale.
Cependant, Heidegger et Patočka ne comprennent pas de la même manière le sens de ce mouvement ontologique au cœur de l’être (φύσις). À travers l’examen de ces différences, l’enjeu de cet ouvrage est de mettre en évidence un point de tension au sein de la phénoménologie qui n’a pas encore été suffisamment remarqué, entre d’une part l’approche heideggérienne qui soumet l’être au sens (λόγος), et s’expose de la sorte au risque d’un anthropocentrisme ontologique larvé. Et d’autre part, la tentative d’un réalisme phénoménologique, dont Patočka fut l’un des représentants, dans la double mesure où il brise l’identité classique de l’être et de l’intelligibilité, et où il pense l’homme comme radicalement décentré, prétendant en finir ainsi avec le sujet et tous ses avatars (c’est là le sens de la fameuse « phénoménologie asubjective ») ; réalisme radical dont on peut toutefois se demander s’il ne met pas à mal le paradigme phénoménologique de l’a priori de la corrélation entre l’apparaître et ses modes subjectifs de donnée, et s’il ne remet pas en cause ainsi la possibilité même de la phénoménologie en la poussant au-delà de sa propre limite.