Author: | Gustave Aimard | ISBN: | 1230000257159 |
Publisher: | Largau | Publication: | August 3, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Gustave Aimard |
ISBN: | 1230000257159 |
Publisher: | Largau |
Publication: | August 3, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait du livre :
Par une brûlante journée du mois d’août 1862 un petit steamer sillonnait paisiblement les eaux brunes du Minnesota. On pouvait voir entassés pêle-mêle sur le pont, hommes, femmes, enfants, caisses, malles, paquets, et les mille inutilités indispensables à l’émigrant, au voyageur.
Les bordages du paquebot étaient couronnés d’une galerie mouvante de têtes agitées, qui toutes se penchaient curieusement pour mieux voir la contrée nouvelle qu’on allait traverser.
Dans cette foule aventureuse il y avait les types les plus variées : le spéculateur froid et calculateur dont les yeux brillaient d’admiration lorsqu’ils rencontraient la grasse prairie au riche aspect, et les splendides forêts bordant le fleuve ; le Français vif et animé ; l’Anglais au visage solennel ; le pensif et flegmatique Allemand ; l’écossais à la mine résolue, aux vêtements bariolés de jaune ; l’Africain à peau d’ébène. – Une marchandise de contrebande, comme on dit maintenant. – Tous les éléments d’un monde miniature s’agitaient dans l’étroit navire, et avec eux, passions, projets, haines, amours, vice, vertus.
Sur l’avant se tenaient deux individus paraissant tout particulièrement sensibles aux beautés du glorieux paysage déployé sous leurs yeux.
Le premier était un jeune homme de haute taille dont les regards exprimaient une incommensurable confiance en lui-même. Un large Panama ombrageait coquettement sa tête ; un foulard blanc, suspendu avec une savante négligence derrière le chapeau pour abriter le cou contre les ardeurs du soleil, ondulait moelleusement au gré du zéphyr ; une orgueilleuse chaîne d’or chargée de breloques s’étalait, fulgurante, sur son gilet ; ses mains, gantées finement, étaient plongées dans les poches d’un léger et adorable paletot en coutil blanc comme la neige.
Il portait sous le bras droit un assez gros portefeuille rempli d’esquisses artistiques et Croquis exécutés d’après nature, au vol de la vapeur.
Ce beau jeune homme, si aristocratique, se nommait M. Adolphus Halleck, dessinateur paysagiste, qui remontait le Minnesota dans le but d’enrichir sa collection de vues pittoresques.
Extrait du livre :
Par une brûlante journée du mois d’août 1862 un petit steamer sillonnait paisiblement les eaux brunes du Minnesota. On pouvait voir entassés pêle-mêle sur le pont, hommes, femmes, enfants, caisses, malles, paquets, et les mille inutilités indispensables à l’émigrant, au voyageur.
Les bordages du paquebot étaient couronnés d’une galerie mouvante de têtes agitées, qui toutes se penchaient curieusement pour mieux voir la contrée nouvelle qu’on allait traverser.
Dans cette foule aventureuse il y avait les types les plus variées : le spéculateur froid et calculateur dont les yeux brillaient d’admiration lorsqu’ils rencontraient la grasse prairie au riche aspect, et les splendides forêts bordant le fleuve ; le Français vif et animé ; l’Anglais au visage solennel ; le pensif et flegmatique Allemand ; l’écossais à la mine résolue, aux vêtements bariolés de jaune ; l’Africain à peau d’ébène. – Une marchandise de contrebande, comme on dit maintenant. – Tous les éléments d’un monde miniature s’agitaient dans l’étroit navire, et avec eux, passions, projets, haines, amours, vice, vertus.
Sur l’avant se tenaient deux individus paraissant tout particulièrement sensibles aux beautés du glorieux paysage déployé sous leurs yeux.
Le premier était un jeune homme de haute taille dont les regards exprimaient une incommensurable confiance en lui-même. Un large Panama ombrageait coquettement sa tête ; un foulard blanc, suspendu avec une savante négligence derrière le chapeau pour abriter le cou contre les ardeurs du soleil, ondulait moelleusement au gré du zéphyr ; une orgueilleuse chaîne d’or chargée de breloques s’étalait, fulgurante, sur son gilet ; ses mains, gantées finement, étaient plongées dans les poches d’un léger et adorable paletot en coutil blanc comme la neige.
Il portait sous le bras droit un assez gros portefeuille rempli d’esquisses artistiques et Croquis exécutés d’après nature, au vol de la vapeur.
Ce beau jeune homme, si aristocratique, se nommait M. Adolphus Halleck, dessinateur paysagiste, qui remontait le Minnesota dans le but d’enrichir sa collection de vues pittoresques.