L'alouette du casque ou Victoria la mère des camps

Fiction & Literature, Classics
Cover of the book L'alouette du casque ou Victoria la mère des camps by Eugène Sue, Largau
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Author: Eugène Sue ISBN: 1230000259251
Publisher: Largau Publication: August 9, 2014
Imprint: Language: French
Author: Eugène Sue
ISBN: 1230000259251
Publisher: Largau
Publication: August 9, 2014
Imprint:
Language: French

Moi, descendant de Joël, le brenn de la tribu de Karnak ; moi, Scanvoch, redevenu libre par le courage de mon père Ralf et les vaillantes insurrections gauloises, armées de siècles en siècle, j’écris ceci deux cent soixante-quatre ans après que mon aïeule Geneviève, femme de Fergan, a vu mourir, en Judée, sur le Calvaire, Jésus de Nazareth.

J’écris ceci cent trente-quatre ans après que Gomer, fils de Judicaël et petit-fils de Fergan, esclave comme son père et son grand-père, écrivait à son fils Médérik qu’il n’avait à ajouter que le monotone récit de sa vie d’esclave à l’histoire de notre famille.

Médérik, mon aïeul, n’a rien ajouté non plus à notre légende ; son fils Justin y avait fait seulement tracer ces mots par une main étrangère :

« Mon père Médérik est mort esclave, combattant, comme Enfant du Gui, pour la liberté de la Gaule. Moi, son fils Justin, colon du fisc, mais non plus esclave, j’ai fait consigner ceci sur les parchemins de notre famille ; je les transmettrai fidèlement à mon fils Aurel, ainsi que la faucille d’or, la clochette d’airain, le morceau de collier de fer et la petite croix d’argent, que j’ai pu conserver. »

Aurel, fils de Justin, colon comme son père, n’a pas été plus lettré que lui ; une main étrangère avait aussi tracé ces mots à la suite de notre légende :

 Ralf, fils d’Aurel, le colon, s’est battu pour l’indépendance de son pays ; Ralf, devenu tout à fait libre par la force des armes gauloises, a été aussi obligé de prier un ami de tracer ces mots sur nos parchemins pour y constater la mort de son père Aurel. Mon fils Scanvoch, plus heureux que moi, pourra, sans recourir à une main étrangère, écrire dans nos récits de famille la date de ma mort, à moi, Ralf, le premier homme de la descendance de Joël, le brenn de la tribu Karnak, qui ait reconquis une entière liberté. »

 

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Moi, descendant de Joël, le brenn de la tribu de Karnak ; moi, Scanvoch, redevenu libre par le courage de mon père Ralf et les vaillantes insurrections gauloises, armées de siècles en siècle, j’écris ceci deux cent soixante-quatre ans après que mon aïeule Geneviève, femme de Fergan, a vu mourir, en Judée, sur le Calvaire, Jésus de Nazareth.

J’écris ceci cent trente-quatre ans après que Gomer, fils de Judicaël et petit-fils de Fergan, esclave comme son père et son grand-père, écrivait à son fils Médérik qu’il n’avait à ajouter que le monotone récit de sa vie d’esclave à l’histoire de notre famille.

Médérik, mon aïeul, n’a rien ajouté non plus à notre légende ; son fils Justin y avait fait seulement tracer ces mots par une main étrangère :

« Mon père Médérik est mort esclave, combattant, comme Enfant du Gui, pour la liberté de la Gaule. Moi, son fils Justin, colon du fisc, mais non plus esclave, j’ai fait consigner ceci sur les parchemins de notre famille ; je les transmettrai fidèlement à mon fils Aurel, ainsi que la faucille d’or, la clochette d’airain, le morceau de collier de fer et la petite croix d’argent, que j’ai pu conserver. »

Aurel, fils de Justin, colon comme son père, n’a pas été plus lettré que lui ; une main étrangère avait aussi tracé ces mots à la suite de notre légende :

 Ralf, fils d’Aurel, le colon, s’est battu pour l’indépendance de son pays ; Ralf, devenu tout à fait libre par la force des armes gauloises, a été aussi obligé de prier un ami de tracer ces mots sur nos parchemins pour y constater la mort de son père Aurel. Mon fils Scanvoch, plus heureux que moi, pourra, sans recourir à une main étrangère, écrire dans nos récits de famille la date de ma mort, à moi, Ralf, le premier homme de la descendance de Joël, le brenn de la tribu Karnak, qui ait reconquis une entière liberté. »

 

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