Author: | Anatole France | ISBN: | 1230000284902 |
Publisher: | JCA | Publication: | December 10, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Anatole France |
ISBN: | 1230000284902 |
Publisher: | JCA |
Publication: | December 10, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
L’Église de Rome est une puissance à la fois spirituelle et temporelle. Elle fonde ses droits à la souveraineté de l’Univers sur les évangiles canoniques, sur la tradition de l’Église primitive, sur la donation de Constantin, sur les sacrés canons et les sacrées décrétales.
Qu’elle possède un territoire ou n’ait qu’un palais pour domaine, l’Église de Rome est un Etat. C’est une puissance temporelle qui diffère des puissances avec lesquelles elle communique en ce que celles-ci mettent des limites à leur souveraineté, tandis que l’Eglise n’en saurait reconnaître à la sienne sans démentir son origine, altérer son caractère, se trahir et se renier elle-même. Au contraire des autres puissances qui, parce qu’elles sont dans l’humanité, acceptent les conditions où l’homme et la nature les réduisent et plient leur volonté, leur courage et leurs lois à la force des choses, l’Eglise ne peut rien abandonner des pouvoirs qui, selon sa doctrine constante, lui ont été remis comme un dépôt sacré ni renoncer à des droits qu’elle prétend tenir du Ciel.
Son institution, telle qu’elle nous l’expose, l’investit de l’autorité civile et politique sur tout l’Univers. C’est parce qu’elle est une puissance spirituelle qu’elle est une puissance temporelle. C’est pour que les âmes lui soient effectivement soumises qu’elle entreprend la soumission des corps, et il est de fait que l’on ne conçoit guère le gouvernement de l’esprit sans le gouvernement de la chair.
L’Église de Rome est une puissance à la fois spirituelle et temporelle. Elle fonde ses droits à la souveraineté de l’Univers sur les évangiles canoniques, sur la tradition de l’Église primitive, sur la donation de Constantin, sur les sacrés canons et les sacrées décrétales.
Qu’elle possède un territoire ou n’ait qu’un palais pour domaine, l’Église de Rome est un Etat. C’est une puissance temporelle qui diffère des puissances avec lesquelles elle communique en ce que celles-ci mettent des limites à leur souveraineté, tandis que l’Eglise n’en saurait reconnaître à la sienne sans démentir son origine, altérer son caractère, se trahir et se renier elle-même. Au contraire des autres puissances qui, parce qu’elles sont dans l’humanité, acceptent les conditions où l’homme et la nature les réduisent et plient leur volonté, leur courage et leurs lois à la force des choses, l’Eglise ne peut rien abandonner des pouvoirs qui, selon sa doctrine constante, lui ont été remis comme un dépôt sacré ni renoncer à des droits qu’elle prétend tenir du Ciel.
Son institution, telle qu’elle nous l’expose, l’investit de l’autorité civile et politique sur tout l’Univers. C’est parce qu’elle est une puissance spirituelle qu’elle est une puissance temporelle. C’est pour que les âmes lui soient effectivement soumises qu’elle entreprend la soumission des corps, et il est de fait que l’on ne conçoit guère le gouvernement de l’esprit sans le gouvernement de la chair.