La besace d’amour

Fiction & Literature, Literary Theory & Criticism, Canadian
Cover of the book La besace d’amour by Jean Féron, CP
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Jean Féron ISBN: 1230000831734
Publisher: CP Publication: December 7, 2015
Imprint: Language: French
Author: Jean Féron
ISBN: 1230000831734
Publisher: CP
Publication: December 7, 2015
Imprint:
Language: French

— Vive la Reine ! [1]

— Vive Languedoc !

— Vive Royal-Roussillon !

Sous une tempête de vivats, de cris, de clameurs joyeuses, trois régiments défilaient, bannières déployées, tambour battant… Et la tourbe, pressée dans les rues de la ville, rugissait encore balançant des chapeaux, des bâtons, toutes espèces d’objets :

— Vive le Roi !

— Sus aux Anglais !

— Vive le seigneur de Saint-Véran !

Des voix plus sonores, plus jeunes, plus heureuses, ajoutaient :

— Vive Madame de Pompadour !

Et parmi tous ces vivats, dans le bruit des cliquetis d’épées, des crépitements de mousqueterie, des appels sonores des clairons, dans le roulement de tambours, et alors que le canon venait de tonner en signe d’allégresse d’un bastion qui protégeait le Château Saint-Louis, une voix s’éleva tout à coup de la masse enthousiaste du peuple… une voix mâle, sonore, audacieuse… et cette voix monta dans l’espace, retentit âprement et domina tous les bruits… Cette voix venait de clamer :

— À bas la Pompadour !…

Durant une seconde, un silence relatif régna sur la cité en liesse, dans les regards heureux une lueur de crainte brilla, puis ces regards essayèrent de découvrir dans cette masse compacte de peuple l’audacieux, le téméraire qui avait lancé un tel cri.

Mais déjà des fifres et des tambours retentissaient de leur musique guerrière, et déjà d’autres vivats s’élançaient dans l’atmosphère ensoleillée :

— Vive les braves de la Sarre !

Un bataillon du régiment de la Sarre venait d’apparaître, fanions au vent, défilait devant le Château Saint-Louis, puis par la rue Buade gagnait la côte abrupte des Fortifications pour aller s’engouffrer dans le dédale des ruelles tortueuses de la Basse-Ville qui aboutissaient au Quai de la Reine, où s’alignaient déjà les bataillons des Royal-Roussillon, Languedoc et la Reine. Là balancés doucement par la marée montante, deux navires appareillaient. Sur ces navires ces beaux soldats de France allaient s’embarquer pour la ville de Montréal, et, de là, se diriger vers les frontières de la Nouvelle-France, du côté des grands lacs, que les Anglo-américains menaçaient d’envahir. Ces soldats s’en allaient fièrement défendre le grand domaine du roi de France, la belle patrie des Canadiens.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

— Vive la Reine ! [1]

— Vive Languedoc !

— Vive Royal-Roussillon !

Sous une tempête de vivats, de cris, de clameurs joyeuses, trois régiments défilaient, bannières déployées, tambour battant… Et la tourbe, pressée dans les rues de la ville, rugissait encore balançant des chapeaux, des bâtons, toutes espèces d’objets :

— Vive le Roi !

— Sus aux Anglais !

— Vive le seigneur de Saint-Véran !

Des voix plus sonores, plus jeunes, plus heureuses, ajoutaient :

— Vive Madame de Pompadour !

Et parmi tous ces vivats, dans le bruit des cliquetis d’épées, des crépitements de mousqueterie, des appels sonores des clairons, dans le roulement de tambours, et alors que le canon venait de tonner en signe d’allégresse d’un bastion qui protégeait le Château Saint-Louis, une voix s’éleva tout à coup de la masse enthousiaste du peuple… une voix mâle, sonore, audacieuse… et cette voix monta dans l’espace, retentit âprement et domina tous les bruits… Cette voix venait de clamer :

— À bas la Pompadour !…

Durant une seconde, un silence relatif régna sur la cité en liesse, dans les regards heureux une lueur de crainte brilla, puis ces regards essayèrent de découvrir dans cette masse compacte de peuple l’audacieux, le téméraire qui avait lancé un tel cri.

Mais déjà des fifres et des tambours retentissaient de leur musique guerrière, et déjà d’autres vivats s’élançaient dans l’atmosphère ensoleillée :

— Vive les braves de la Sarre !

Un bataillon du régiment de la Sarre venait d’apparaître, fanions au vent, défilait devant le Château Saint-Louis, puis par la rue Buade gagnait la côte abrupte des Fortifications pour aller s’engouffrer dans le dédale des ruelles tortueuses de la Basse-Ville qui aboutissaient au Quai de la Reine, où s’alignaient déjà les bataillons des Royal-Roussillon, Languedoc et la Reine. Là balancés doucement par la marée montante, deux navires appareillaient. Sur ces navires ces beaux soldats de France allaient s’embarquer pour la ville de Montréal, et, de là, se diriger vers les frontières de la Nouvelle-France, du côté des grands lacs, que les Anglo-américains menaçaient d’envahir. Ces soldats s’en allaient fièrement défendre le grand domaine du roi de France, la belle patrie des Canadiens.

More books from CP

Cover of the book From Unknown to Expert by Jean Féron
Cover of the book Bruges-la-Morte by Jean Féron
Cover of the book Les Deux Étoiles by Jean Féron
Cover of the book L’envers du journalisme by Jean Féron
Cover of the book Free Air by Jean Féron
Cover of the book Quand chantait la cigale by Jean Féron
Cover of the book Stranger Passing: A Sword and the Flame Novella by Jean Féron
Cover of the book Les Derniers Jours de Henri Heine by Jean Féron
Cover of the book Contes de Noël by Jean Féron
Cover of the book La besace de haine by Jean Féron
Cover of the book Le Déséquilibre du monde by Jean Féron
Cover of the book Le Crime du vieux Blas by Jean Féron
Cover of the book Married Love by Jean Féron
Cover of the book Réflexions sur l’Art des Vers by Jean Féron
Cover of the book Les Civilisés by Jean Féron
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy