Author: | EMILE ZOLA | ISBN: | 1230000213093 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | January 26, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | EMILE ZOLA |
ISBN: | 1230000213093 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | January 26, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Désirée battit des mains. C’était une enfant de quatorze ans, forte pour son âge, et qui avait un rire de petite fille de cinq ans.
— Maman, maman ! cria-t-elle, vois ma poupée !
Elle avait pris à sa mère un chiffon, dont elle travaillait depuis un quart d’heure à faire une poupée, en le roulant et en l’étranglant par un bout, à l’aide d’un brin de fil. Marthe leva les yeux du bas qu’elle raccommodait avec des délicatesses de broderie. Elle sourit à Désirée.
— C’est un poupon, ça ! dit-elle. Tiens, fais une poupée. Tu sais, il faut qu’elle ait une jupe, comme une dame.
Elle lui donna une rognure d’indienne qu’elle trouva dans sa table à ouvrage ; puis, elle se remit à son bas, soigneusement. Elles étaient toutes deux assises, à un bout de l’étroite terrasse, la fille sur un tabouret, aux pieds de la mère. Le soleil couchant, un soleil de septembre, chaud encore, les baignait d’une lumière tranquille ; tandis que, devant elles, le jardin, déjà dans une ombre grise, s’endormait. Pas un bruit, au dehors, ne montait de ce coin désert de la ville.
Cependant, elles travaillèrent dix grandes minutes en silence. Désirée se donnait une peine infinie pour faire une jupe à sa poupée. Par moments, Marthe levait la tête, regardait l’enfant avec une tendresse un peu triste. Comme elle la voyait très embarrassée :
— Attends, reprit-elle ; je vais lui mettre les bras, moi.
Elle prenait la poupée, lorsque deux grands garçons de dix-sept et dix-huit ans descendirent le perron. Ils vinrent embrasser Marthe.
— Ne nous gronde pas, maman, dit gaiement Octav
Désirée battit des mains. C’était une enfant de quatorze ans, forte pour son âge, et qui avait un rire de petite fille de cinq ans.
— Maman, maman ! cria-t-elle, vois ma poupée !
Elle avait pris à sa mère un chiffon, dont elle travaillait depuis un quart d’heure à faire une poupée, en le roulant et en l’étranglant par un bout, à l’aide d’un brin de fil. Marthe leva les yeux du bas qu’elle raccommodait avec des délicatesses de broderie. Elle sourit à Désirée.
— C’est un poupon, ça ! dit-elle. Tiens, fais une poupée. Tu sais, il faut qu’elle ait une jupe, comme une dame.
Elle lui donna une rognure d’indienne qu’elle trouva dans sa table à ouvrage ; puis, elle se remit à son bas, soigneusement. Elles étaient toutes deux assises, à un bout de l’étroite terrasse, la fille sur un tabouret, aux pieds de la mère. Le soleil couchant, un soleil de septembre, chaud encore, les baignait d’une lumière tranquille ; tandis que, devant elles, le jardin, déjà dans une ombre grise, s’endormait. Pas un bruit, au dehors, ne montait de ce coin désert de la ville.
Cependant, elles travaillèrent dix grandes minutes en silence. Désirée se donnait une peine infinie pour faire une jupe à sa poupée. Par moments, Marthe levait la tête, regardait l’enfant avec une tendresse un peu triste. Comme elle la voyait très embarrassée :
— Attends, reprit-elle ; je vais lui mettre les bras, moi.
Elle prenait la poupée, lorsque deux grands garçons de dix-sept et dix-huit ans descendirent le perron. Ils vinrent embrasser Marthe.
— Ne nous gronde pas, maman, dit gaiement Octav