Author: | Théophile Gautier, Noël Parfait | ISBN: | 1230001730241 |
Publisher: | Théophile Gautier | Publication: | June 23, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Théophile Gautier, Noël Parfait |
ISBN: | 1230001730241 |
Publisher: | Théophile Gautier |
Publication: | June 23, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
ACTE PREMIER.
La place du Fondouk, à Constantine ; boutiques de chaque côté. À gauche, sur le premier plan, un café more.
Scène PREMIÈRE.
DOMINIQUE, assis à la porte du café ;
Hommes et Femmes arabes ; Juifs et Juives ; Soldats et Colons français,
circulant sur la place ou stationnant par groupes.
Dominique. Ouf ! quelle atroce chaleur ! Ce n’est pas un pays que l’Afrique, c’est un four… Si jamais je deviens bourgeois et propriétaire, je ne prendrai pas mes quartiers d’été à Constantine, bien certainement ! Une température d’œuf à la coque, c’est dur… surtout quand on n’a pour se rafraîchir que du café bouillant ! Enfin, n’importe, chacun doit à sa patrie son sang et sa transpiration (Se levant.) Et puis, outre l’espoir d’être un jour maréchal de France, on jouit de l’agrément de se bûcher avec ces cocos-là quand on les attrape ! (Il montre les Arabes qui se promènent sur la place.) Sont-ils affreux, les brigands, avec leurs barbes de bouc, leurs yeux de braise et leurs teints de revers de bottes !… Faut-il qu’ils soient scélérats pour être si jaunes ! — Ah ça, mais ce damné Juif n’ouvrira donc pas sa boutique ? Voilà deux heures que le lieutenant Maurice d’Harvières, dont j’ai l’avantage de posséder la confiance et de brosser les habits, m’a mis en observation devant cet établissement, et il s’obstine à rester fermé ! Le propriétaire serait-il donc mort ? Dire que dans cette niche, il remue les pierreries par écuellées !… Et il paraît que ce n’est pas là son plus riche trésor : on prétend qu’il a une fille à faire envie aux anges du bon Dieu… ou à rendre jalouses les houris de Mahomet, — façon de parler plus orientale… Sapristi ! le vieux circoncis se fait bien attendre ! Livrons-nous à la consommation, par contenance… (Appelant.) Aya ! Kaouadji ! moricaud !
Paraît un More.
EXTRAIT:
ACTE PREMIER.
La place du Fondouk, à Constantine ; boutiques de chaque côté. À gauche, sur le premier plan, un café more.
Scène PREMIÈRE.
DOMINIQUE, assis à la porte du café ;
Hommes et Femmes arabes ; Juifs et Juives ; Soldats et Colons français,
circulant sur la place ou stationnant par groupes.
Dominique. Ouf ! quelle atroce chaleur ! Ce n’est pas un pays que l’Afrique, c’est un four… Si jamais je deviens bourgeois et propriétaire, je ne prendrai pas mes quartiers d’été à Constantine, bien certainement ! Une température d’œuf à la coque, c’est dur… surtout quand on n’a pour se rafraîchir que du café bouillant ! Enfin, n’importe, chacun doit à sa patrie son sang et sa transpiration (Se levant.) Et puis, outre l’espoir d’être un jour maréchal de France, on jouit de l’agrément de se bûcher avec ces cocos-là quand on les attrape ! (Il montre les Arabes qui se promènent sur la place.) Sont-ils affreux, les brigands, avec leurs barbes de bouc, leurs yeux de braise et leurs teints de revers de bottes !… Faut-il qu’ils soient scélérats pour être si jaunes ! — Ah ça, mais ce damné Juif n’ouvrira donc pas sa boutique ? Voilà deux heures que le lieutenant Maurice d’Harvières, dont j’ai l’avantage de posséder la confiance et de brosser les habits, m’a mis en observation devant cet établissement, et il s’obstine à rester fermé ! Le propriétaire serait-il donc mort ? Dire que dans cette niche, il remue les pierreries par écuellées !… Et il paraît que ce n’est pas là son plus riche trésor : on prétend qu’il a une fille à faire envie aux anges du bon Dieu… ou à rendre jalouses les houris de Mahomet, — façon de parler plus orientale… Sapristi ! le vieux circoncis se fait bien attendre ! Livrons-nous à la consommation, par contenance… (Appelant.) Aya ! Kaouadji ! moricaud !
Paraît un More.