Author: | Jeanne MARAIS | ISBN: | 1230002192390 |
Publisher: | er | Publication: | March 2, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jeanne MARAIS |
ISBN: | 1230002192390 |
Publisher: | er |
Publication: | March 2, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Jeanne Marais, née Lucienne Marfaing le 12 février 1888 à Paris 5e et morte le 25 mai 1919 à Paris 7e, est une romancière française.
Extrait :
La maison était équivoque et pimpante.
Plantée au fond d’une avenue déserte, elle dressait trois étages de briques vermeilles où s’entre-bâillaient des persiennes vertes, toujours mi-closes. La façade se décorait, à la manière des habitations méridionales, de bas-reliefs mythologiques : Amour et Vénus de plâtre peinturé, aux couleurs pâlies par la morsure du soleil.
Et, silencieuse, isolée, jolie, riante, — avec ses volets presque fermés qui semblaient, entre leurs rainures vertes, laisser filtrer la lueur de quelque espérance louche. — la Maison rose apparaissait étrangement suspecte et charmante.
Les passants se la désignaient d’un clin d’œil malicieux : sans qu’aucun d’eux pût se vanter d’en avoir franchi le seuil, tous soupçonnaient sa destination impudique.
Il en est de certaines demeures comme de certains visages : leur extérieur est une enseigne et un enseignement.
Cependant, malgré ses murs enluminés derrière lesquels s’abritait un murmure clandestin ; malgré les silhouettes entrevues dans l’ombre d’une fenêtre : figures fardées ; profil d’adolescent imberbe ; main robuste, main masculine aux doigts bagués, aux ongles trop vermillonnés, penchée à l’appui de la croisée ; la Maison continuait à intriguer : son ignominie devinée se rehaussait de mystère…
Jeanne Marais, née Lucienne Marfaing le 12 février 1888 à Paris 5e et morte le 25 mai 1919 à Paris 7e, est une romancière française.
Extrait :
La maison était équivoque et pimpante.
Plantée au fond d’une avenue déserte, elle dressait trois étages de briques vermeilles où s’entre-bâillaient des persiennes vertes, toujours mi-closes. La façade se décorait, à la manière des habitations méridionales, de bas-reliefs mythologiques : Amour et Vénus de plâtre peinturé, aux couleurs pâlies par la morsure du soleil.
Et, silencieuse, isolée, jolie, riante, — avec ses volets presque fermés qui semblaient, entre leurs rainures vertes, laisser filtrer la lueur de quelque espérance louche. — la Maison rose apparaissait étrangement suspecte et charmante.
Les passants se la désignaient d’un clin d’œil malicieux : sans qu’aucun d’eux pût se vanter d’en avoir franchi le seuil, tous soupçonnaient sa destination impudique.
Il en est de certaines demeures comme de certains visages : leur extérieur est une enseigne et un enseignement.
Cependant, malgré ses murs enluminés derrière lesquels s’abritait un murmure clandestin ; malgré les silhouettes entrevues dans l’ombre d’une fenêtre : figures fardées ; profil d’adolescent imberbe ; main robuste, main masculine aux doigts bagués, aux ongles trop vermillonnés, penchée à l’appui de la croisée ; la Maison continuait à intriguer : son ignominie devinée se rehaussait de mystère…