Author: | Henry Gréville | ISBN: | 1230000259624 |
Publisher: | Largau | Publication: | August 11, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Henry Gréville |
ISBN: | 1230000259624 |
Publisher: | Largau |
Publication: | August 11, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Antonine Karzof venait d’avoir dix-neuf ans ; les violons du bal donné à l’occasion de cet anniversaire résonnaient encore aux oreilles des parents et amis ; la toilette blanche, ornée des traditionnels boutons de rose, n’avait pas eu le temps de se faner, et cependant mademoiselle Karzof était en proie au plus cruel souci.
Les rayons d’un pâle soleil de printemps éclairaient de leur mieux le salon vaste et un peu sombre où l’on avait tant dansé huit jours auparavant ; le piano ouvert portait une partition à quatre mains qui témoignait d’une récente visite, - mais Antonine ne pensait ni au soleil, ni à la musique ; elle attendait quelqu’un, et ce quelqu’un ne venait pas.
Vingt fois elle alla de la fenêtre à la porte de l’antichambre, puis revint à la fenêtre, retourna de là dans sa jolie chambrette qui ouvrait dans le salon, redressa une branche de ses arbustes, refit un pli au rideau... Tout cela ne perdait pas cinq minutes, et le temps passait avec une lenteur impitoyable.
- Ma mère est-elle rentrée ? dit Antonine à une vieille servante qui apparut dans la porte de la salle à manger contiguë.
- Non, pas encore, mon ange chéri, répondit la vieille.
Antonine se jeta dans un fauteuil avec un geste d’impatience, et serra l’une contre l’autre ses deux mains fluettes, exquises de forme et toutes roses encore.
- Elle ne tardera pas, mon trésor, reprit la vieille.
Pourquoi es-tu si impatiente aujourd’hui ?
- Ce n’est pas de voir rentrer maman, que je suis impatiente, murmura Antonine.
Antonine Karzof venait d’avoir dix-neuf ans ; les violons du bal donné à l’occasion de cet anniversaire résonnaient encore aux oreilles des parents et amis ; la toilette blanche, ornée des traditionnels boutons de rose, n’avait pas eu le temps de se faner, et cependant mademoiselle Karzof était en proie au plus cruel souci.
Les rayons d’un pâle soleil de printemps éclairaient de leur mieux le salon vaste et un peu sombre où l’on avait tant dansé huit jours auparavant ; le piano ouvert portait une partition à quatre mains qui témoignait d’une récente visite, - mais Antonine ne pensait ni au soleil, ni à la musique ; elle attendait quelqu’un, et ce quelqu’un ne venait pas.
Vingt fois elle alla de la fenêtre à la porte de l’antichambre, puis revint à la fenêtre, retourna de là dans sa jolie chambrette qui ouvrait dans le salon, redressa une branche de ses arbustes, refit un pli au rideau... Tout cela ne perdait pas cinq minutes, et le temps passait avec une lenteur impitoyable.
- Ma mère est-elle rentrée ? dit Antonine à une vieille servante qui apparut dans la porte de la salle à manger contiguë.
- Non, pas encore, mon ange chéri, répondit la vieille.
Antonine se jeta dans un fauteuil avec un geste d’impatience, et serra l’une contre l’autre ses deux mains fluettes, exquises de forme et toutes roses encore.
- Elle ne tardera pas, mon trésor, reprit la vieille.
Pourquoi es-tu si impatiente aujourd’hui ?
- Ce n’est pas de voir rentrer maman, que je suis impatiente, murmura Antonine.