Author: | Adrien Bertrand | ISBN: | 1230000983938 |
Publisher: | PRB | Publication: | March 8, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Adrien Bertrand |
ISBN: | 1230000983938 |
Publisher: | PRB |
Publication: | March 8, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
L'Appel du sol est un roman de guerre de l'écrivain et journaliste français Adrien Bertrand (1888 – 1917).
Il obtint le prix Goncourt 1914 pour son roman L'Appel du sol (décerné en 1916).
Ce livre numérique présente l'édition intégrale et comporte une table des matières dynamique. Il est parfaitement mise en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Résumé :
L'Appel du sol met en scène la vie d'un bataillon de Chasseurs alpins au front. Fondé sur les souvenirs de guerre de l'auteur et sur ceux de son frère, Georges Bertrand-Vigne, il décrit avec réalisme et patriotisme les sentiments de ces poilus voués au massacre. Mais L'Appel du sol n'est pas un roman de guerre anodin ; son auteur, jeune journaliste socialiste pacifiste n'hésite pas à critiquer l’état-major et ses décisions meurtrières prises sans connaissance du front. Il réhabilite aussi le courage des soldats méridionaux qui avaient été violemment critiqués lors de l'affaire du XVe corps.
Extrait :
Le bataillon était engagé sur un plateau. On avançait lentement. La veille, l’étape avait été longue. Les hommes sentaient encore, après trois heures de repos, une quarantaine de kilomètres dans les jambes et, dans les reins, deux journées et deux nuits de voyage. En colonne, par compagnies et par sections, l’un derrière l’autre, les chasseurs se suivaient. Ils marchaient la tête basse, sans un mot, remontant parfois le sac sur les épaules, de leur geste mécanique. Leurs bérets émergeaient des seigles hauts et de l’avoine.
C’était la guerre. On marchait droit devant soi, sans rien épargner. Première dévastation : celle des cultures. Et ces paysans, respectueux hier des moissons ingrates, saisis déjà par cette ivresse de meurtre, prenaient plaisir au saccage des champs. Ils assouvissaient leur rancune pour les durs labours des hivers passés, pour les gerbes moisies par la pluie, pour toutes les infidélités de la terre. Quelques-uns, qui étaient réservistes, songeaient, en abattant avec le canon du fusil les céréales lorraines, aux blés qu’ils venaient d’abandonner, à la veille du fauchage, dans leurs hautes vallées des Alpes et sur leurs traversiers des Cévennes.
Il faisait encore presque nuit. Le silence était impressionnant. La plaine montait en pente douce jusqu’à une crête qui bornait l’horizon. À cet endroit, le ciel se frangeait d’une teinte orange. À mesure qu’on avançait la couleur s’élargissait, des nuances mauves remplaçaient le gris. Un brouillard humide encadrait la lisière de la forêt...
L'Appel du sol est un roman de guerre de l'écrivain et journaliste français Adrien Bertrand (1888 – 1917).
Il obtint le prix Goncourt 1914 pour son roman L'Appel du sol (décerné en 1916).
Ce livre numérique présente l'édition intégrale et comporte une table des matières dynamique. Il est parfaitement mise en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Résumé :
L'Appel du sol met en scène la vie d'un bataillon de Chasseurs alpins au front. Fondé sur les souvenirs de guerre de l'auteur et sur ceux de son frère, Georges Bertrand-Vigne, il décrit avec réalisme et patriotisme les sentiments de ces poilus voués au massacre. Mais L'Appel du sol n'est pas un roman de guerre anodin ; son auteur, jeune journaliste socialiste pacifiste n'hésite pas à critiquer l’état-major et ses décisions meurtrières prises sans connaissance du front. Il réhabilite aussi le courage des soldats méridionaux qui avaient été violemment critiqués lors de l'affaire du XVe corps.
Extrait :
Le bataillon était engagé sur un plateau. On avançait lentement. La veille, l’étape avait été longue. Les hommes sentaient encore, après trois heures de repos, une quarantaine de kilomètres dans les jambes et, dans les reins, deux journées et deux nuits de voyage. En colonne, par compagnies et par sections, l’un derrière l’autre, les chasseurs se suivaient. Ils marchaient la tête basse, sans un mot, remontant parfois le sac sur les épaules, de leur geste mécanique. Leurs bérets émergeaient des seigles hauts et de l’avoine.
C’était la guerre. On marchait droit devant soi, sans rien épargner. Première dévastation : celle des cultures. Et ces paysans, respectueux hier des moissons ingrates, saisis déjà par cette ivresse de meurtre, prenaient plaisir au saccage des champs. Ils assouvissaient leur rancune pour les durs labours des hivers passés, pour les gerbes moisies par la pluie, pour toutes les infidélités de la terre. Quelques-uns, qui étaient réservistes, songeaient, en abattant avec le canon du fusil les céréales lorraines, aux blés qu’ils venaient d’abandonner, à la veille du fauchage, dans leurs hautes vallées des Alpes et sur leurs traversiers des Cévennes.
Il faisait encore presque nuit. Le silence était impressionnant. La plaine montait en pente douce jusqu’à une crête qui bornait l’horizon. À cet endroit, le ciel se frangeait d’une teinte orange. À mesure qu’on avançait la couleur s’élargissait, des nuances mauves remplaçaient le gris. Un brouillard humide encadrait la lisière de la forêt...