Author: | Roger de Beauvoir | ISBN: | 1230001392432 |
Publisher: | Martine Dubouil | Publication: | October 22, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Roger de Beauvoir |
ISBN: | 1230001392432 |
Publisher: | Martine Dubouil |
Publication: | October 22, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait :
Un soir du mois de juin 17.., après le coucher du soleil, dans le canton de l’Artibonite, à Saint-Domingue, cinq personnes étaient réunies dans l’intérieur d’un ajoupa, d’où ressortait, à l’extérieur, la fumée des tiges de cardasses allumées pour donner la chasse aux maringouins. Les vapeurs oranges qui doraient, une heure auparavant, les pitons du Gros-Morne s’étaient fondues en masses ténébreuses à l’horizon ; l’écho trop fidèle de ces montagnes grossissait les éclats de la foudre. Les beaux arbres à verdure fraîche et riante, enchaînés l’un à l’autre par des guirlandes de convolvulus et de lianes qui avoisinent l’Ester et en ombragent les écores, courbaient le front sous cette bourrasque inattendue. L’eau de l’Ester, tranquille et limpide au point d’y suivre les jeux du poisson à vingt pieds de profondeur, soulevait de longues spirales de poussière formant une sorte de trombe ; les gramens à tige desséchée jonchaient le sol. L’ouragan, dont les éclairs croissaient, promenant ses lueurs et son murmure jusque sous les campêches les plus touffus et faisant voler devant lui, comme un sinistre avertissement de son courroux, les crâbiers et les aigrettes, semblait prendre plaisir en ce moment à démembrer la couverture de l’ajoupa...
Extrait :
Un soir du mois de juin 17.., après le coucher du soleil, dans le canton de l’Artibonite, à Saint-Domingue, cinq personnes étaient réunies dans l’intérieur d’un ajoupa, d’où ressortait, à l’extérieur, la fumée des tiges de cardasses allumées pour donner la chasse aux maringouins. Les vapeurs oranges qui doraient, une heure auparavant, les pitons du Gros-Morne s’étaient fondues en masses ténébreuses à l’horizon ; l’écho trop fidèle de ces montagnes grossissait les éclats de la foudre. Les beaux arbres à verdure fraîche et riante, enchaînés l’un à l’autre par des guirlandes de convolvulus et de lianes qui avoisinent l’Ester et en ombragent les écores, courbaient le front sous cette bourrasque inattendue. L’eau de l’Ester, tranquille et limpide au point d’y suivre les jeux du poisson à vingt pieds de profondeur, soulevait de longues spirales de poussière formant une sorte de trombe ; les gramens à tige desséchée jonchaient le sol. L’ouragan, dont les éclairs croissaient, promenant ses lueurs et son murmure jusque sous les campêches les plus touffus et faisant voler devant lui, comme un sinistre avertissement de son courroux, les crâbiers et les aigrettes, semblait prendre plaisir en ce moment à démembrer la couverture de l’ajoupa...