Le Signal

Fiction & Literature, Literary
Cover of the book Le Signal by Vsevolod Garchine, NA
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Author: Vsevolod Garchine ISBN: 1230000253494
Publisher: NA Publication: July 19, 2014
Imprint: Language: French
Author: Vsevolod Garchine
ISBN: 1230000253494
Publisher: NA
Publication: July 19, 2014
Imprint:
Language: French

Extrait: SIMEON Ivanoff était garde-barrière. Dix kilomètres séparaient sa maisonnette de la station la plus rappro-chée. Non loin de là, se dressait, gigantesque et noire, la cheminée d’une filature. Aucune autre habitation dans le voisinage, sinon quelques cabanes de cantonnier....
Siméon Ivanoff était un homme maladif et faible. Pendant la guerre contre les Turcs il fut attaché à un ca-pitaine, en qualité d’ordonnance. Après avoir fait leur devoir, ils revinrent tous deux au pays, sans blessures. L’officier congédia son ordonnance et retourna à Saint-Pétersbourg. Quand à Ivanoff, il revint à son village, où de tristes nouvelles l’attendaient... Son père était mort, son petit enfant mourant et sa pauvre femme, épuisée par le labeur et la misère, était sur le point de succomber. Ivanoff se mit courageusement à travailler, mais tout semblait se liguer contre lui : le pauvre petit être qu’ils aimaient tant, mourut subitement, malgré leurs soins, laissant après lui un grand vide... Le ménage périclita. Désespérés, les pauvres gens décidèrent de quitter le vil-lage et d’aller chercher fortune ailleurs...
Un jour qu’Ivanoff se trouvait dans un wagon de chemin de fer, il crut reconnaître, dans le chef de gare, un de ses anciens officiers. Il le regarda longuement. Le chef parut également surpris à la vue de l’ouvrier... Ils se reconnurent.
— Ton nom est bien Ivanoff ? lui demanda le chef.
— Oui, mon capitaine, répondit joyeusement Iva-noff.
— Que fais-tu donc par ici, mon vieux ?
Ivanoff raconta alors toute son histoire, ses malheurs, sa misère, son désespoir...
— Alors..., demanda le chef de gare, s’efforçant de cacher son émotion, où vas-tu maintenant ?
— Je ne le sais pas moi-même, mon capitaine...
— Comment cela ? Voyons ! Tu ne sais pas où tu vas ?
— Parfaitement, mon capitaine, répondit d’une voix tremblante Ivanoff, je ne sais plus où aller !... je voudrais travailler... faire n’importe quoi... pour ne pas mourir de faim...
Le chef de gare le regarda avec pitié, puis après avoir réfléchi quelques instants, il lui dit d’une voix pleine de douceur :
— Écoute-moi, frère, reste ici jusqu’à nouvel ordre. Tu es marié ?... Où se trouve ta femme actuellement ?
— Elle est domestique chez un négociant de Koursk.
— Eh bien, alors, écris-lui de venir te rejoindre. Je te procurerai un billet gratuit pour elle. Justement dans quelque temps une de nos maisonnettes va devenir libre, et avec elle un poste de garde-barrière sera vacant. Je demanderai ce poste pour toi, au chef du personnel. Courage donc, mon vieux, et compte sur moi !...
— Oh ! comment vous remercier, mon capitaine, s’écria Ivanoff, dans un élan de reconnaissance...
Il s’établit donc à la gare. En attendant le départ du garde-barrière, dont il devait prendre la place, Ivanoff cherchait à se rendre utile : il sciait du bois, portait de l’eau à la cuisine, balayait le perron de la gare, arrosait les fleurs...
Quelques jours après sa femme arriva.

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Extrait: SIMEON Ivanoff était garde-barrière. Dix kilomètres séparaient sa maisonnette de la station la plus rappro-chée. Non loin de là, se dressait, gigantesque et noire, la cheminée d’une filature. Aucune autre habitation dans le voisinage, sinon quelques cabanes de cantonnier....
Siméon Ivanoff était un homme maladif et faible. Pendant la guerre contre les Turcs il fut attaché à un ca-pitaine, en qualité d’ordonnance. Après avoir fait leur devoir, ils revinrent tous deux au pays, sans blessures. L’officier congédia son ordonnance et retourna à Saint-Pétersbourg. Quand à Ivanoff, il revint à son village, où de tristes nouvelles l’attendaient... Son père était mort, son petit enfant mourant et sa pauvre femme, épuisée par le labeur et la misère, était sur le point de succomber. Ivanoff se mit courageusement à travailler, mais tout semblait se liguer contre lui : le pauvre petit être qu’ils aimaient tant, mourut subitement, malgré leurs soins, laissant après lui un grand vide... Le ménage périclita. Désespérés, les pauvres gens décidèrent de quitter le vil-lage et d’aller chercher fortune ailleurs...
Un jour qu’Ivanoff se trouvait dans un wagon de chemin de fer, il crut reconnaître, dans le chef de gare, un de ses anciens officiers. Il le regarda longuement. Le chef parut également surpris à la vue de l’ouvrier... Ils se reconnurent.
— Ton nom est bien Ivanoff ? lui demanda le chef.
— Oui, mon capitaine, répondit joyeusement Iva-noff.
— Que fais-tu donc par ici, mon vieux ?
Ivanoff raconta alors toute son histoire, ses malheurs, sa misère, son désespoir...
— Alors..., demanda le chef de gare, s’efforçant de cacher son émotion, où vas-tu maintenant ?
— Je ne le sais pas moi-même, mon capitaine...
— Comment cela ? Voyons ! Tu ne sais pas où tu vas ?
— Parfaitement, mon capitaine, répondit d’une voix tremblante Ivanoff, je ne sais plus où aller !... je voudrais travailler... faire n’importe quoi... pour ne pas mourir de faim...
Le chef de gare le regarda avec pitié, puis après avoir réfléchi quelques instants, il lui dit d’une voix pleine de douceur :
— Écoute-moi, frère, reste ici jusqu’à nouvel ordre. Tu es marié ?... Où se trouve ta femme actuellement ?
— Elle est domestique chez un négociant de Koursk.
— Eh bien, alors, écris-lui de venir te rejoindre. Je te procurerai un billet gratuit pour elle. Justement dans quelque temps une de nos maisonnettes va devenir libre, et avec elle un poste de garde-barrière sera vacant. Je demanderai ce poste pour toi, au chef du personnel. Courage donc, mon vieux, et compte sur moi !...
— Oh ! comment vous remercier, mon capitaine, s’écria Ivanoff, dans un élan de reconnaissance...
Il s’établit donc à la gare. En attendant le départ du garde-barrière, dont il devait prendre la place, Ivanoff cherchait à se rendre utile : il sciait du bois, portait de l’eau à la cuisine, balayait le perron de la gare, arrosait les fleurs...
Quelques jours après sa femme arriva.

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