Author: | Émile Gaboriau | ISBN: | 1230000258924 |
Publisher: | Largau | Publication: | August 8, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Émile Gaboriau |
ISBN: | 1230000258924 |
Publisher: | Largau |
Publication: | August 8, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait du livre :
Quand de Poitiers on veut se rendre à Loudun, le plus court est encore d’aller retenir une place à la diligence qui fait le service entre le chef-lieu du département de la Vienne et Saumur, la plus coquette des cités qui se mirent aux flots bleus de la Loire.
Le bureau de cette diligence est à deux pas de l’hôtel de France, entre le restaurant du Coq-Hardi et le café de Castille.
Un employé fort poli y reçoit les voyageurs. On lui donne cinq francs d’arrhes, et en échange il garantit une bonne place de coupé pour le lendemain matin.
Surtout, recommande-t-il, arrivez à six heures, six heures très précises.
Le lendemain donc, on se fait tirer du lit dès l’aurore, on s’habille en deux temps, et on arrive au pas de course. Hâte inutile !
Tout dort encore dans le bureau, à l’exception d’un garçon, juste assez éveillé pour répondre une grossièreté aux questions qu’on lui adresse.
S’indigner ? À quoi bon ! En face, un débit s’ouvre où on vend du café au lait, mieux vaut s’y réfugier.
Ce n’est guère que vingt-cinq minutes plus tard que le « buraliste » se montre, bâillant à se démettre les mâchoires.
Presque aussitôt, le conducteur apparaît, sacrant, donnant des ordres, jurant que jamais il n’a été si en retard.
Vite on tire de la cour la vieille diligence qui sonne la ferraille. Le postillon et un palefrenier surviennent, traînant par leur longe les trois chevaux endormis. On attelle et les facteurs hissent sur l’impériale les bagages et les colis.
– En voiture !… crie le buraliste, en voiture !…
Fausse alerte ! Pas un des voyageurs de la ville n’a montré le bout de son nez. On attend M. de Rocheposay, qui demeure rue Saint-Porchaire, maître Nadal, qui habite près de Blossac et aussi M. Richaud, de Loudun, venu la veille pour ses affaires, et descendu à l’hôtel des Trois Piliers, et d’autres encore.
Extrait du livre :
Quand de Poitiers on veut se rendre à Loudun, le plus court est encore d’aller retenir une place à la diligence qui fait le service entre le chef-lieu du département de la Vienne et Saumur, la plus coquette des cités qui se mirent aux flots bleus de la Loire.
Le bureau de cette diligence est à deux pas de l’hôtel de France, entre le restaurant du Coq-Hardi et le café de Castille.
Un employé fort poli y reçoit les voyageurs. On lui donne cinq francs d’arrhes, et en échange il garantit une bonne place de coupé pour le lendemain matin.
Surtout, recommande-t-il, arrivez à six heures, six heures très précises.
Le lendemain donc, on se fait tirer du lit dès l’aurore, on s’habille en deux temps, et on arrive au pas de course. Hâte inutile !
Tout dort encore dans le bureau, à l’exception d’un garçon, juste assez éveillé pour répondre une grossièreté aux questions qu’on lui adresse.
S’indigner ? À quoi bon ! En face, un débit s’ouvre où on vend du café au lait, mieux vaut s’y réfugier.
Ce n’est guère que vingt-cinq minutes plus tard que le « buraliste » se montre, bâillant à se démettre les mâchoires.
Presque aussitôt, le conducteur apparaît, sacrant, donnant des ordres, jurant que jamais il n’a été si en retard.
Vite on tire de la cour la vieille diligence qui sonne la ferraille. Le postillon et un palefrenier surviennent, traînant par leur longe les trois chevaux endormis. On attelle et les facteurs hissent sur l’impériale les bagages et les colis.
– En voiture !… crie le buraliste, en voiture !…
Fausse alerte ! Pas un des voyageurs de la ville n’a montré le bout de son nez. On attend M. de Rocheposay, qui demeure rue Saint-Porchaire, maître Nadal, qui habite près de Blossac et aussi M. Richaud, de Loudun, venu la veille pour ses affaires, et descendu à l’hôtel des Trois Piliers, et d’autres encore.