Author: | Robert-Louis Stevenson, Thérèse Bentzon | ISBN: | 1230000276679 |
Publisher: | JCA | Publication: | October 26, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Robert-Louis Stevenson, Thérèse Bentzon |
ISBN: | 1230000276679 |
Publisher: | JCA |
Publication: | October 26, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
On ne saurait imaginer plus belle matinée que celle qui, vers la fin de juillet, me vit partir une dernière fois pour Aros. Un bateau m’avait fait aborder la veille au soir à Grisapol ; j’eus le déjeuner que peut fournir la petite auberge et, laissant mon bagage, jusqu’à ce qu’une occasion se présentât de le faire transporter par mer, je traversai, d’un cœur joyeux, le promontoire. Ce pays n’était pas le mien, car la souche dont je sors appartient sans mélange aux basses terres ; mais un oncle à moi, Gordon Darnaway, après quelques années passées en mer, avait épousé une jeune femme des îles, Mary Maclean, dernière de sa famille, qui, lorsqu’elle mourut, en donnant le jour à une fille, lui laissa la ferme d’Aros. Cette ferme, battue par les flots, ne rapportait à son propriétaire que strictement de quoi vivre. Mon oncle avait toujours été poursuivi par la mauvaise fortune ; ayant désormais à prendre soin d’un enfant, il dit adieu aux aventures, et bon gré mal gré, resta où il était. Des années passèrent sur son isolement, sans apporter avec elles ni joie ni secours. Pendant ce temps, notre famille s’éteignit dans les basses terres. Orphelin, j’étudiais à l’université d’Édimbourg, quand quelques nouvelles qui me concernaient atteignirent le cap de Grisapol et l’oreille de mon oncle. Gordon Darnaway tenait fort aux liens du sang ; il m’écrivit dès le jour où mon existence lui fut connue, pour me prier de regarder sa maison comme la mienne.
On ne saurait imaginer plus belle matinée que celle qui, vers la fin de juillet, me vit partir une dernière fois pour Aros. Un bateau m’avait fait aborder la veille au soir à Grisapol ; j’eus le déjeuner que peut fournir la petite auberge et, laissant mon bagage, jusqu’à ce qu’une occasion se présentât de le faire transporter par mer, je traversai, d’un cœur joyeux, le promontoire. Ce pays n’était pas le mien, car la souche dont je sors appartient sans mélange aux basses terres ; mais un oncle à moi, Gordon Darnaway, après quelques années passées en mer, avait épousé une jeune femme des îles, Mary Maclean, dernière de sa famille, qui, lorsqu’elle mourut, en donnant le jour à une fille, lui laissa la ferme d’Aros. Cette ferme, battue par les flots, ne rapportait à son propriétaire que strictement de quoi vivre. Mon oncle avait toujours été poursuivi par la mauvaise fortune ; ayant désormais à prendre soin d’un enfant, il dit adieu aux aventures, et bon gré mal gré, resta où il était. Des années passèrent sur son isolement, sans apporter avec elles ni joie ni secours. Pendant ce temps, notre famille s’éteignit dans les basses terres. Orphelin, j’étudiais à l’université d’Édimbourg, quand quelques nouvelles qui me concernaient atteignirent le cap de Grisapol et l’oreille de mon oncle. Gordon Darnaway tenait fort aux liens du sang ; il m’écrivit dès le jour où mon existence lui fut connue, pour me prier de regarder sa maison comme la mienne.