Author: | Louis Blanc | ISBN: | 1230000314726 |
Publisher: | JCA | Publication: | October 15, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Louis Blanc |
ISBN: | 1230000314726 |
Publisher: | JCA |
Publication: | October 15, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
…Mais, avec des facultés, l’homme a reçu, de la nature, des besoins : besoins intellectuels, moraux et physiques ; besoins du cœur, de l’intelligence, des sens, de l’imagination. Or, quel moyen que chacun remplisse la fonction, pour laquelle la nature le créa, si les institutions sociales, qui pèsent sur lui, font obstacle à l’entier développement de son être en lui refusant la satisfaction des besoins inhérents à son organisation particulière ? D’où — dans les limites des ressources communes et en prenant le mot « besoins » dans sa plus large et plus noble acception — cet axiome qui correspond avec le premier et le complète : « À chacun suivant ses besoins. »
Là est le droit
Utopie ! ne manqueront pas de s’écrier les hommes superficiels, ou ceux à qui des investigations de ce genre sont tout à fait étrangères. Cependant, voyons un peu.
La première objection qui se présente aux esprits inattentifs, est l’impossibilité apparente de fixer la mesure d’un besoin. Objection étrangement futile ! La mesure d’un besoin est dans son degré d’intensité. Est-ce que nous ne cessons pas de manger, quand nous n’avons plus faim ; de boire, quand nous n’avons plus soif ; de marcher, quand nous sommes fatigués ; de lire ou de jouer, quand nous n’éprouvons plus le besoin de le faire ? il n’est pas jusqu’aux besoins morbides qui n’aient leur limite naturelle et infranchissable.
…Mais, avec des facultés, l’homme a reçu, de la nature, des besoins : besoins intellectuels, moraux et physiques ; besoins du cœur, de l’intelligence, des sens, de l’imagination. Or, quel moyen que chacun remplisse la fonction, pour laquelle la nature le créa, si les institutions sociales, qui pèsent sur lui, font obstacle à l’entier développement de son être en lui refusant la satisfaction des besoins inhérents à son organisation particulière ? D’où — dans les limites des ressources communes et en prenant le mot « besoins » dans sa plus large et plus noble acception — cet axiome qui correspond avec le premier et le complète : « À chacun suivant ses besoins. »
Là est le droit
Utopie ! ne manqueront pas de s’écrier les hommes superficiels, ou ceux à qui des investigations de ce genre sont tout à fait étrangères. Cependant, voyons un peu.
La première objection qui se présente aux esprits inattentifs, est l’impossibilité apparente de fixer la mesure d’un besoin. Objection étrangement futile ! La mesure d’un besoin est dans son degré d’intensité. Est-ce que nous ne cessons pas de manger, quand nous n’avons plus faim ; de boire, quand nous n’avons plus soif ; de marcher, quand nous sommes fatigués ; de lire ou de jouer, quand nous n’éprouvons plus le besoin de le faire ? il n’est pas jusqu’aux besoins morbides qui n’aient leur limite naturelle et infranchissable.