Author: | Jean Perrin | ISBN: | 1230001035742 |
Publisher: | E H | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jean Perrin |
ISBN: | 1230001035742 |
Publisher: | E H |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Nos sens ne nous permettent pas de percevoir directement la matière au delà d’un certain degré de petitesse ; notre vue, par exemple, ne peut nous faire distinguer dans un objet des détails plus petits que le dixième de millimètre. Nous n’en concluons pas, cependant, que ces détails n’existent pas, et nous sommes naturellement conduits à nous demander comment nous percevrions l’univers si nos sens devenaient tout d’un coup plus subtils.
Les premières hypothèses moléculaires ont été sans doute proposées dans le but de répondre à cette question, sans peut-être qu’on remarquât assez qu’elle ne comportait pas de réponse définitive. Elles eurent, au début, un caractère uniquement philosophique, sans aucun rapport avec l’expérience. Les uns étaient partisans du « plein », de la matière indéfiniment continue : d’autres, au contraire, croyaient au « vide », , au discontinu, aux « atomes » : c’était là une question de goût. Nul ne songeait à une vérification expérimentale, et, pour être juste, dans l’état où se trouvait la science, nul n’y pouvait songer. Aussi, malgré la haute antiquité des hypothèses moléculaires, il n’y a guère plus d’un siècle qu’elles ont pénétré dans la véritable science, en se montrant capables d’expliquer simplement certains faits connus, et d’en faire découvrir de nouveaux. En ce sens, leur rôle n’a fait que grandir, et l’on peut aujourd’hui les considérer comme un des plus puissants outils de recherche que la raison humaine ait su créer...
Nos sens ne nous permettent pas de percevoir directement la matière au delà d’un certain degré de petitesse ; notre vue, par exemple, ne peut nous faire distinguer dans un objet des détails plus petits que le dixième de millimètre. Nous n’en concluons pas, cependant, que ces détails n’existent pas, et nous sommes naturellement conduits à nous demander comment nous percevrions l’univers si nos sens devenaient tout d’un coup plus subtils.
Les premières hypothèses moléculaires ont été sans doute proposées dans le but de répondre à cette question, sans peut-être qu’on remarquât assez qu’elle ne comportait pas de réponse définitive. Elles eurent, au début, un caractère uniquement philosophique, sans aucun rapport avec l’expérience. Les uns étaient partisans du « plein », de la matière indéfiniment continue : d’autres, au contraire, croyaient au « vide », , au discontinu, aux « atomes » : c’était là une question de goût. Nul ne songeait à une vérification expérimentale, et, pour être juste, dans l’état où se trouvait la science, nul n’y pouvait songer. Aussi, malgré la haute antiquité des hypothèses moléculaires, il n’y a guère plus d’un siècle qu’elles ont pénétré dans la véritable science, en se montrant capables d’expliquer simplement certains faits connus, et d’en faire découvrir de nouveaux. En ce sens, leur rôle n’a fait que grandir, et l’on peut aujourd’hui les considérer comme un des plus puissants outils de recherche que la raison humaine ait su créer...