Les Nationalités de la Hongrie - Les Serbes

Fiction & Literature, Classics, Historical
Cover of the book Les Nationalités de la Hongrie - Les Serbes by Henri Gaidoz, Henri Gaidoz
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Author: Henri Gaidoz ISBN: 1230001645422
Publisher: Henri Gaidoz Publication: April 18, 2017
Imprint: Language: French
Author: Henri Gaidoz
ISBN: 1230001645422
Publisher: Henri Gaidoz
Publication: April 18, 2017
Imprint:
Language: French

EXTRAIT:

I. Les Serbes.

 

I. Les Serbes de Hongrie, leur histoire, leurs privilèges, leur église, leur état politique et social, Prague et Paris 1873. — II. Ueber die staatsrechtlichen Verhältnisse der Serben in der Wojwodina und überhaupt in den Ländern der ungarisclien Krone,… von A. Stojaczkovicz, Temesvar 1860. — III. Das Rechtsverhältniss der Serbischen Niederlassungen zum Staate in den Ländern der Ungarischen Krone, von Ladislaus von Szalay, Pest 1862.

Les événemens n’ont pas justifié les espérances que les Slaves d’Orient mettaient dans la Serbie ; les ressources des deux adversaires étaient trop inégales pour que la Serbie, livrée à ses seules forces, pût vaincre les hordes musulmanes d’Europe, d’Asie et d’Afrique. Si l’Europe attendait avec inquiétude l’issue de ce duel de David avec Goliath, c’est qu’un grand fait serait sorti de la victoire des Serbes. Le jour où les Slaves soumis au despotisme turc, — et ce jour viendra tôt où tard, — réussiront à s’affranchir, l’ordre de choses définitivement établi en 1453 par la chute de Constantinople fera place à un monde nouveau, — nouveau en apparence, car le spectacle auquel nous assistons est en réalité la résurrection de nations oubliées par l’Europe, de nations dont l’ancienne gloire vit au plus profond du cœur des chrétiens du Balkan, et si elles reconquièrent leur indépendance, elles deviennent des centres d’attraction pour les tribus encore dépendantes de leurs races.

Pour peu que, s’élevant au-dessus des conventions et des préjugés conservateurs de la politique contemporaine, on gagne les hauteurs de l’histoire désintéressée, on est forcé de reconnaître que l’Europe orientale appartient encore, et pour longtemps peut-être, aux vicissitudes de la fortune et des guerres. Dans la partie occidentale de l’Europe, les nations ont atteint la plénitude de leur développement ; leur génie, libre d’entraves étrangères, s’est épanoui dans l’art, dans la littérature, dans la science ; elles ont surtout délimité nettement leur aire géographique et leur domaine politique. La nature les a aidées en plus d’un endroit en posant d’avance pour ainsi dire les bornes où les états doivent commencer ; les Pyrénées forment une clôture à l’Espagne et les Alpes à l’Italie. La mer enlève à l’Angleterre toute contestation de frontière. Quant à la France, sa frontière ne peut subir de fluctuation qu’au nord et à l’est ; encore ne s’agit-il à l’est que d’une étendue de territoire relativement peu considérable, de la ligne des Vosges ou de la ligne du Rhin. Dans l’Europe orientale, nous ne voyons rien de semblable ; nous ne trouvons ni frontières naturelles ni frontières historiques. Dire que cet état de choses durera, c’est dire que la région française pouvait rester dans l’état de division et d’enchevêtrement où elle était par exemple sous Louis XI.

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EXTRAIT:

I. Les Serbes.

 

I. Les Serbes de Hongrie, leur histoire, leurs privilèges, leur église, leur état politique et social, Prague et Paris 1873. — II. Ueber die staatsrechtlichen Verhältnisse der Serben in der Wojwodina und überhaupt in den Ländern der ungarisclien Krone,… von A. Stojaczkovicz, Temesvar 1860. — III. Das Rechtsverhältniss der Serbischen Niederlassungen zum Staate in den Ländern der Ungarischen Krone, von Ladislaus von Szalay, Pest 1862.

Les événemens n’ont pas justifié les espérances que les Slaves d’Orient mettaient dans la Serbie ; les ressources des deux adversaires étaient trop inégales pour que la Serbie, livrée à ses seules forces, pût vaincre les hordes musulmanes d’Europe, d’Asie et d’Afrique. Si l’Europe attendait avec inquiétude l’issue de ce duel de David avec Goliath, c’est qu’un grand fait serait sorti de la victoire des Serbes. Le jour où les Slaves soumis au despotisme turc, — et ce jour viendra tôt où tard, — réussiront à s’affranchir, l’ordre de choses définitivement établi en 1453 par la chute de Constantinople fera place à un monde nouveau, — nouveau en apparence, car le spectacle auquel nous assistons est en réalité la résurrection de nations oubliées par l’Europe, de nations dont l’ancienne gloire vit au plus profond du cœur des chrétiens du Balkan, et si elles reconquièrent leur indépendance, elles deviennent des centres d’attraction pour les tribus encore dépendantes de leurs races.

Pour peu que, s’élevant au-dessus des conventions et des préjugés conservateurs de la politique contemporaine, on gagne les hauteurs de l’histoire désintéressée, on est forcé de reconnaître que l’Europe orientale appartient encore, et pour longtemps peut-être, aux vicissitudes de la fortune et des guerres. Dans la partie occidentale de l’Europe, les nations ont atteint la plénitude de leur développement ; leur génie, libre d’entraves étrangères, s’est épanoui dans l’art, dans la littérature, dans la science ; elles ont surtout délimité nettement leur aire géographique et leur domaine politique. La nature les a aidées en plus d’un endroit en posant d’avance pour ainsi dire les bornes où les états doivent commencer ; les Pyrénées forment une clôture à l’Espagne et les Alpes à l’Italie. La mer enlève à l’Angleterre toute contestation de frontière. Quant à la France, sa frontière ne peut subir de fluctuation qu’au nord et à l’est ; encore ne s’agit-il à l’est que d’une étendue de territoire relativement peu considérable, de la ligne des Vosges ou de la ligne du Rhin. Dans l’Europe orientale, nous ne voyons rien de semblable ; nous ne trouvons ni frontières naturelles ni frontières historiques. Dire que cet état de choses durera, c’est dire que la région française pouvait rester dans l’état de division et d’enchevêtrement où elle était par exemple sous Louis XI.

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