Les Noces de Thétis et de Pélée, suivies de Poésies

Fiction & Literature, Poetry
Cover of the book Les Noces de Thétis et de Pélée, suivies de Poésies by Catulle, Catulle
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Author: Catulle ISBN: 1230000220558
Publisher: Catulle Publication: February 23, 2014
Imprint: Language: French
Author: Catulle
ISBN: 1230000220558
Publisher: Catulle
Publication: February 23, 2014
Imprint:
Language: French

EXTRAIT:

I]
A CORNELIUS NEPOS

A qui dédier ces vers badins et d'un genre nouveau, ce livre que la pierre ponce vient de polir ?

A toi, Cornelius, à toi qui daignais attacher déjà quelque prix à ces bagatelles, alors que tu osas, le premier des Romains, dérouler en trois livres toute l'histoire des âges, oeuvre savante, grands dieux ! et laborieuse !

Accepte donc ce livre et tout ce qu'il contient, quel qu'en soit le mérite. Et toi, Muse protectrice, fais qu'il vive plus d'un siècle dans la postérité.

[II]
AU PASSEREAU DE LESBIE

Passereau, délices de ma jeune maîtresse, compagnon de ses jeux, toi qu'elle cache dans son sein, toi qu'elle agace du doigt et dont elle provoque les ardentes morsures, lorsqu'elle s'efforce, par je ne sais quels tendres ébats, de tromper l'ennui de mon absence ; puissé-je me livrer avec toi à de semblables jeux, pour calmer l'ardeur qui me dévore, et soulager les peines de mon âme. Ah ! sans doute, ils seraient aussi doux pour moi que le fut, dit-on, pour la rapide Atalante, la conquête de la pomme d'or qui fit tomber enfin sa ceinture virginale.

[III]
IL DEPLORE LA MORT DU PASSEREAU

Pleurez, Grâces ; pleurez, Amours ; pleurez, vous tous, hommes aimables ! il n'est plus, le passereau de mon amie, le passereau, délices de ma Lesbie ! ce passereau qu'elle aimait plus que ses yeux !

Il était si caressant ! il connaissait sa maîtresse, comme une jeune fille connaît sa mère : jamais il ne quittait son giron, mais sautillant à droite, sautillant à gauche, sans cesse il appelait Lesbie de son gazouillement.

Et maintenant il suit le ténébreux sentier qui conduit aux lieux d'où l'on ne revient, dit-on, jamais. Oh ! soyez maudites, ténèbres funestes du Ténare, vous qui dévorez tout ce qui est beau ; et il était si beau, le passereau que vous m'avez ravi !

O douleur ! ô malheureux oiseau ! c'est pour toi que les beaux yeux de mon amie sont rouges, sont gonflés de larmes.

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EXTRAIT:

I]
A CORNELIUS NEPOS

A qui dédier ces vers badins et d'un genre nouveau, ce livre que la pierre ponce vient de polir ?

A toi, Cornelius, à toi qui daignais attacher déjà quelque prix à ces bagatelles, alors que tu osas, le premier des Romains, dérouler en trois livres toute l'histoire des âges, oeuvre savante, grands dieux ! et laborieuse !

Accepte donc ce livre et tout ce qu'il contient, quel qu'en soit le mérite. Et toi, Muse protectrice, fais qu'il vive plus d'un siècle dans la postérité.

[II]
AU PASSEREAU DE LESBIE

Passereau, délices de ma jeune maîtresse, compagnon de ses jeux, toi qu'elle cache dans son sein, toi qu'elle agace du doigt et dont elle provoque les ardentes morsures, lorsqu'elle s'efforce, par je ne sais quels tendres ébats, de tromper l'ennui de mon absence ; puissé-je me livrer avec toi à de semblables jeux, pour calmer l'ardeur qui me dévore, et soulager les peines de mon âme. Ah ! sans doute, ils seraient aussi doux pour moi que le fut, dit-on, pour la rapide Atalante, la conquête de la pomme d'or qui fit tomber enfin sa ceinture virginale.

[III]
IL DEPLORE LA MORT DU PASSEREAU

Pleurez, Grâces ; pleurez, Amours ; pleurez, vous tous, hommes aimables ! il n'est plus, le passereau de mon amie, le passereau, délices de ma Lesbie ! ce passereau qu'elle aimait plus que ses yeux !

Il était si caressant ! il connaissait sa maîtresse, comme une jeune fille connaît sa mère : jamais il ne quittait son giron, mais sautillant à droite, sautillant à gauche, sans cesse il appelait Lesbie de son gazouillement.

Et maintenant il suit le ténébreux sentier qui conduit aux lieux d'où l'on ne revient, dit-on, jamais. Oh ! soyez maudites, ténèbres funestes du Ténare, vous qui dévorez tout ce qui est beau ; et il était si beau, le passereau que vous m'avez ravi !

O douleur ! ô malheureux oiseau ! c'est pour toi que les beaux yeux de mon amie sont rouges, sont gonflés de larmes.

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