Author: | Charles Frostin | ISBN: | 9782753530409 |
Publisher: | Presses universitaires de Rennes | Publication: | February 24, 2015 |
Imprint: | Presses universitaires de Rennes | Language: | French |
Author: | Charles Frostin |
ISBN: | 9782753530409 |
Publisher: | Presses universitaires de Rennes |
Publication: | February 24, 2015 |
Imprint: | Presses universitaires de Rennes |
Language: | French |
Constituée au xviie siècle par l’absorption du tiers d’Hispaniola (ou Santo Domingo), grande Antille auparavant possession espagnole, la « Partie française de l’Isle Saint-Domingue » connut au siècle suivant un développement économique impressionnant. Peuplée en 1681 de 2 000 esclaves et de 4 000 Blancs, elle comptait, en effet, un siècle plus tard, en 1789, près d’un demi-million d’esclaves à côté de 31 000 Blancs. Ce chiffre record de Noirs, inconnu des autres Antilles, reflétait la puissance de Saint-Domingue qui, forte de ses « habitations sucrières » exigeant de plus en plus d’esclaves, faisait alors la prospérité des ports atlantiques français, à la fois par les profits tirés de la traite négrière et par l’afflux des cargaisons de sucre raffinées sur place avant d’être redistribuées à l’intérieur du royaume. Communément, on retient de l’histoire de Saint-Domingue son « miracle économique » du xviiie siècle suivi du déferlement des révoltes noires facilité par les événements de la Révolution française. C’est oublier un phénomène de longue date remontant aux années 1660. Il s’agit des fréquentes séditions des Blancs de la Colonie dressés contre l’administration royale leur imposant de ne commercer qu’avec la Métropole et de se plier à une réglementation minutieuse définissant le statut des esclaves, en violation de l’« autorité domestique » du maître sur son « habitation ». Là-dessus, naturellement, s’était vite greffé un état d’esprit autonomiste de plus en plus agressif, le colon de Saint-Domingue enviant jalousement le sort des colons anglais d’Amérique, habitués au « self government ». Le résultat fut qu’à la veille de la Révolution française, dès 1786-1787, Saint-Domingue vivait dans une insubordination ouverte, le parti colon ayant réussi à paralyser l’administration royale, pourtant seule garante de la sécurité de l’île. Le livre de Charles Frostin démontre l’importance du phénomène des Révoltes blanches qui contribua indirectement au succès des Révoltes noires et à la dislocation brutale d’une société esclavagiste prospère.
Constituée au xviie siècle par l’absorption du tiers d’Hispaniola (ou Santo Domingo), grande Antille auparavant possession espagnole, la « Partie française de l’Isle Saint-Domingue » connut au siècle suivant un développement économique impressionnant. Peuplée en 1681 de 2 000 esclaves et de 4 000 Blancs, elle comptait, en effet, un siècle plus tard, en 1789, près d’un demi-million d’esclaves à côté de 31 000 Blancs. Ce chiffre record de Noirs, inconnu des autres Antilles, reflétait la puissance de Saint-Domingue qui, forte de ses « habitations sucrières » exigeant de plus en plus d’esclaves, faisait alors la prospérité des ports atlantiques français, à la fois par les profits tirés de la traite négrière et par l’afflux des cargaisons de sucre raffinées sur place avant d’être redistribuées à l’intérieur du royaume. Communément, on retient de l’histoire de Saint-Domingue son « miracle économique » du xviiie siècle suivi du déferlement des révoltes noires facilité par les événements de la Révolution française. C’est oublier un phénomène de longue date remontant aux années 1660. Il s’agit des fréquentes séditions des Blancs de la Colonie dressés contre l’administration royale leur imposant de ne commercer qu’avec la Métropole et de se plier à une réglementation minutieuse définissant le statut des esclaves, en violation de l’« autorité domestique » du maître sur son « habitation ». Là-dessus, naturellement, s’était vite greffé un état d’esprit autonomiste de plus en plus agressif, le colon de Saint-Domingue enviant jalousement le sort des colons anglais d’Amérique, habitués au « self government ». Le résultat fut qu’à la veille de la Révolution française, dès 1786-1787, Saint-Domingue vivait dans une insubordination ouverte, le parti colon ayant réussi à paralyser l’administration royale, pourtant seule garante de la sécurité de l’île. Le livre de Charles Frostin démontre l’importance du phénomène des Révoltes blanches qui contribua indirectement au succès des Révoltes noires et à la dislocation brutale d’une société esclavagiste prospère.