Author: | Edmond Vander Straeten | ISBN: | 1230001008470 |
Publisher: | E H | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Edmond Vander Straeten |
ISBN: | 1230001008470 |
Publisher: | E H |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Nec plus ultra, dit l’École. Spiritus flat ubi vult, répond le Progrès.
Et le Progrès a raison.
Contester aujourd’hui l’incommensurabilité du domaine musical, quelle folie !
En présence des prodiges accomplis depuis un demi siècle par un art qui jamais n’aura dit son dernier mot, on ose encore invoquer le vieux cliché du goût, de la raison, de l’autorité.
Fi donc !
Comme si le sort de la musique dépendait du caprice d’un individu ou de la fantaisie d’un aréopage !
Le génie ne connaît point ces barrières-là. Il s’affirme. Lux facta est.
Un tyran impitoyable, c’est l’oreille. Rien ne résiste à son despotisme. La routine lui fait surtout horreur. À peine certaines pages, illuminées d’un chaud rayon d’inspiration, échappent-elles comme par miracle à sa soif destructrice.
Heureusement, sur ces ruines accumulées s’élèvent de nouveaux édifices, capables de braver longtemps encore les fureurs de cet agent impitoyable, que Cicéron nomme judicium aurium superbissimum.
Dans ce temple, fraîchement construit, on ne se contente plus de sacrifier à certains phénomènes moraux et physiques, imposés par la convention ; on dresse des autels à tout ce qui se meut au fond et à la surface de ces deux mondes de la matière et de l’esprit, trop longtemps réputés inaccessibles...
Nec plus ultra, dit l’École. Spiritus flat ubi vult, répond le Progrès.
Et le Progrès a raison.
Contester aujourd’hui l’incommensurabilité du domaine musical, quelle folie !
En présence des prodiges accomplis depuis un demi siècle par un art qui jamais n’aura dit son dernier mot, on ose encore invoquer le vieux cliché du goût, de la raison, de l’autorité.
Fi donc !
Comme si le sort de la musique dépendait du caprice d’un individu ou de la fantaisie d’un aréopage !
Le génie ne connaît point ces barrières-là. Il s’affirme. Lux facta est.
Un tyran impitoyable, c’est l’oreille. Rien ne résiste à son despotisme. La routine lui fait surtout horreur. À peine certaines pages, illuminées d’un chaud rayon d’inspiration, échappent-elles comme par miracle à sa soif destructrice.
Heureusement, sur ces ruines accumulées s’élèvent de nouveaux édifices, capables de braver longtemps encore les fureurs de cet agent impitoyable, que Cicéron nomme judicium aurium superbissimum.
Dans ce temple, fraîchement construit, on ne se contente plus de sacrifier à certains phénomènes moraux et physiques, imposés par la convention ; on dresse des autels à tout ce qui se meut au fond et à la surface de ces deux mondes de la matière et de l’esprit, trop longtemps réputés inaccessibles...