Author: | Edmond et Jules de Goncourt | ISBN: | 1230000648257 |
Publisher: | pb | Publication: | September 6, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Edmond et Jules de Goncourt |
ISBN: | 1230000648257 |
Publisher: | pb |
Publication: | September 6, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
À ce mot, l’étrangère regarda une minute son fils, de ce regard de
mère qui semble embrasser, sur le visage de son enfant, la beauté qu’on
lui trouve.
« Et ce?e petite langue, elle ne parle donc pas ? dit l’italienne.
— Il est un peu retardé pour son âge… Et le front de l’étrangère devint
tout à coup sérieux. Elle reprit presque aussitôt d’un ton brusque : – Ainsi,
c’est bien cela, n’est-ce pas ?… une petite antichambre, la cuisine de l’autre
côté du palier avec une chambre de domestique, et ces quatre pièces qui
se suivent…
— Oui, signora… Nous, nous nous retirerons dans la petite chambre
du fond… Nous n’avons pas besoin de plus pour nous deux, n’est-ce pas,
ma mère ? »
Et la Romaine se tourna vers une vieille femme, aux superbes traits
ruinés, qui se tenait debout dans la dignité de sa robe de deuil, silencieuse,
assistant à ce?e conversation échangée en une langue qu’elle ne comprenait
pas, et dont elle semblait tout deviner avec l’intelligence méridionale
de ses yeux.
« Eh bien ! c’est convenu… j’arrête l’appartement…
— Ah ! signora, ce n’est pas cher… Si, ce?e année, il y avait plus
d’étrangers à Rome…
À ce mot, l’étrangère regarda une minute son fils, de ce regard de
mère qui semble embrasser, sur le visage de son enfant, la beauté qu’on
lui trouve.
« Et ce?e petite langue, elle ne parle donc pas ? dit l’italienne.
— Il est un peu retardé pour son âge… Et le front de l’étrangère devint
tout à coup sérieux. Elle reprit presque aussitôt d’un ton brusque : – Ainsi,
c’est bien cela, n’est-ce pas ?… une petite antichambre, la cuisine de l’autre
côté du palier avec une chambre de domestique, et ces quatre pièces qui
se suivent…
— Oui, signora… Nous, nous nous retirerons dans la petite chambre
du fond… Nous n’avons pas besoin de plus pour nous deux, n’est-ce pas,
ma mère ? »
Et la Romaine se tourna vers une vieille femme, aux superbes traits
ruinés, qui se tenait debout dans la dignité de sa robe de deuil, silencieuse,
assistant à ce?e conversation échangée en une langue qu’elle ne comprenait
pas, et dont elle semblait tout deviner avec l’intelligence méridionale
de ses yeux.
« Eh bien ! c’est convenu… j’arrête l’appartement…
— Ah ! signora, ce n’est pas cher… Si, ce?e année, il y avait plus
d’étrangers à Rome…