Author: | Gérard De Nerval | ISBN: | 1230000222071 |
Publisher: | Gérard De Nerval | Publication: | March 1, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Gérard De Nerval |
ISBN: | 1230000222071 |
Publisher: | Gérard De Nerval |
Publication: | March 1, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Odelettes
Avril
Déjà les beaux jours, la poussière,
Un ciel d'azur et de lumière,
Les murs enflammés, les longs soirs;
Et rien de vert: à peine encore
Un reflet rougeâtre décore
Les grands arbres aux rameaux noirs!
Ce beau temps me pèse et m'ennuie.
Ce n'est qu'après des jours de pluie
Que doit surgir, en un tableau,
Le printemps verdissant et rose,
Comme une nymphe fraîche éclose,
Qui, souriante, sort de l'eau.
Fantaisie
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber
Un air très-vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets
Or chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit...
C'est sous Louis treize; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs;
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... et dont je me souviens!
EXTRAIT:
Odelettes
Avril
Déjà les beaux jours, la poussière,
Un ciel d'azur et de lumière,
Les murs enflammés, les longs soirs;
Et rien de vert: à peine encore
Un reflet rougeâtre décore
Les grands arbres aux rameaux noirs!
Ce beau temps me pèse et m'ennuie.
Ce n'est qu'après des jours de pluie
Que doit surgir, en un tableau,
Le printemps verdissant et rose,
Comme une nymphe fraîche éclose,
Qui, souriante, sort de l'eau.
Fantaisie
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber
Un air très-vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets
Or chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit...
C'est sous Louis treize; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs;
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... et dont je me souviens!