On n’est pas des bœufs

Fiction & Literature, Literary
Cover of the book On n’est pas des bœufs by Allais Alphonse, YADE
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Author: Allais Alphonse ISBN: 1230001629279
Publisher: YADE Publication: April 7, 2017
Imprint: Language: French
Author: Allais Alphonse
ISBN: 1230001629279
Publisher: YADE
Publication: April 7, 2017
Imprint:
Language: French

UN EXCELLENT TRUC

 

Ce fut moins de la stupeur que du vertige qui s’empara de mes sens quand l’hôtelier me remit ma petite note.

Puis le sang-froid me revint :

— Cet imbécile, pensai-je, se trompe de facture et me donne celle d’une nombreuse famille installée chez lui depuis fort longtemps.

Mais non ! pas du tout, c’était bien ma petite note.

Comment diable, en deux jours, dans cet hôtel de troisième ordre, en pleine morte-saison, sans avoir fait l’ombre d’une petite fête, avions-nous pu, à deux, dépenser plus de cent francs.

Alors, j’épluchai mon compte, et, de nouveau, le vertige étreignit mon crâne.

— Pardon, monsieur l’hôtelier, commençai-je, vous nous comptez quatre jours de présence en votre établissement, alors que nous n’y demeurâmes même pas trois jours, puisque, arrivés lundi soir, à l’heure du coucher, nous filons aujourd’hui jeudi dès le matin.

— Lundi, mardi, mercredi et jeudi, ça fait quatre jours.

— Vous n’avez pas, pourtant, la prétention de nous compter la journée de lundi, où nous passâmes vingt minutes chez vous, ni celle d’aujourd’hui jeudi, que nous inaugurons à peine.

— C’est une habitude de la maison, monsieur, toute journée commencée est due intégralement.

— Alors, c’est différent… Mais m’expliquerez-vous pourquoi vous nous comptez deux francs d’éclairage électrique par jour !

— Nous comptons un franc de lumière électrique par personne et par jour !

— Mais, nom d’un chien, nous n’avons même pas aperçu le bout de la queue de votre électricité !

— L’électricité ne marche pas en ce moment, mais je vous ferai remarquer que vous n’en avez aucunement souffert, puisqu’on vous a donné la bougie à la place.

— On nous a donné… on nous a donné… vous en parlez à votre aise, car vous nous la comptez fichtre bien sur mon mémoire, votre bougie !

— Bien sûr que je vous la compte ! Si vous croyez qu’on m’en fait cadeau à moi, de la bougie !

— Alors, si vous nous comptez la bougie, ne nous comptez pas l’électricité !

— Impossible, monsieur, l’électricité c’est dans la dépense ordinaire, la bougie c’est de l’extra.

— Et cette fourniture de papeterie, 1 fr. ? Nous n’avons rien écrit chez vous.

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UN EXCELLENT TRUC

 

Ce fut moins de la stupeur que du vertige qui s’empara de mes sens quand l’hôtelier me remit ma petite note.

Puis le sang-froid me revint :

— Cet imbécile, pensai-je, se trompe de facture et me donne celle d’une nombreuse famille installée chez lui depuis fort longtemps.

Mais non ! pas du tout, c’était bien ma petite note.

Comment diable, en deux jours, dans cet hôtel de troisième ordre, en pleine morte-saison, sans avoir fait l’ombre d’une petite fête, avions-nous pu, à deux, dépenser plus de cent francs.

Alors, j’épluchai mon compte, et, de nouveau, le vertige étreignit mon crâne.

— Pardon, monsieur l’hôtelier, commençai-je, vous nous comptez quatre jours de présence en votre établissement, alors que nous n’y demeurâmes même pas trois jours, puisque, arrivés lundi soir, à l’heure du coucher, nous filons aujourd’hui jeudi dès le matin.

— Lundi, mardi, mercredi et jeudi, ça fait quatre jours.

— Vous n’avez pas, pourtant, la prétention de nous compter la journée de lundi, où nous passâmes vingt minutes chez vous, ni celle d’aujourd’hui jeudi, que nous inaugurons à peine.

— C’est une habitude de la maison, monsieur, toute journée commencée est due intégralement.

— Alors, c’est différent… Mais m’expliquerez-vous pourquoi vous nous comptez deux francs d’éclairage électrique par jour !

— Nous comptons un franc de lumière électrique par personne et par jour !

— Mais, nom d’un chien, nous n’avons même pas aperçu le bout de la queue de votre électricité !

— L’électricité ne marche pas en ce moment, mais je vous ferai remarquer que vous n’en avez aucunement souffert, puisqu’on vous a donné la bougie à la place.

— On nous a donné… on nous a donné… vous en parlez à votre aise, car vous nous la comptez fichtre bien sur mon mémoire, votre bougie !

— Bien sûr que je vous la compte ! Si vous croyez qu’on m’en fait cadeau à moi, de la bougie !

— Alors, si vous nous comptez la bougie, ne nous comptez pas l’électricité !

— Impossible, monsieur, l’électricité c’est dans la dépense ordinaire, la bougie c’est de l’extra.

— Et cette fourniture de papeterie, 1 fr. ? Nous n’avons rien écrit chez vous.

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