Author: | Jacques de Latocnaye | ISBN: | 1230000982825 |
Publisher: | MD | Publication: | March 8, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jacques de Latocnaye |
ISBN: | 1230000982825 |
Publisher: | MD |
Publication: | March 8, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait :
Je dirai même plus : le politique profond qui fit germer en Angleterre, ces idées, en apparence si bizarres et si folles, a rendu plus de service à son pays, que les plus grands généraux, ou amiraux. Un général passe, il ne reste que le souvenir de ses grandes actions ; mais ses opinions restent et servent d’égide au pays. Il est certainement très-ridicule de les entendre énoncer à un homme bien élevé, mais elles siéent bien à un homme du commun, et j’aurais voulu que le roi accordât la grâce entière à ce malfaiteur qui devant périr par la potence, en fut exempté à condition d’un bannissement perpétuel dans les pays étrangers. Mais celui-ci prétendit que vivre hors de l’Angleterre était un plus grand supplice, que d’y être pendu, et refusa la grâce du roi.
Le gouvernement de la Grande Bretagne a montré plus d’énergie qu’aucun autre, dans les dissentions qui agitent à présent l’Europe. Je ne serais pas éloigné de croire que cela vient du même principe. Les individus de la nation joignent à la haine et au mépris le plus invétéré contre les Français et les autres peuples, un amour de leur pays, que l’on ne trouve point ailleurs au même degré. Cette haine ne tient en aucune manière à la jalousie, car les Anglais se croient mieux qu’aucun autre peuple ; ils ont pitié de leur prétendue misère, ils les méprisent, mais ils ne les jalousent pas. Combien il doit être facile à un gouvernement de faire agir des gens qui ont sucé de telles idées avec le lait de leur nourrice, et qui les considèrent comme des vérités incontestables.
Extrait :
Je dirai même plus : le politique profond qui fit germer en Angleterre, ces idées, en apparence si bizarres et si folles, a rendu plus de service à son pays, que les plus grands généraux, ou amiraux. Un général passe, il ne reste que le souvenir de ses grandes actions ; mais ses opinions restent et servent d’égide au pays. Il est certainement très-ridicule de les entendre énoncer à un homme bien élevé, mais elles siéent bien à un homme du commun, et j’aurais voulu que le roi accordât la grâce entière à ce malfaiteur qui devant périr par la potence, en fut exempté à condition d’un bannissement perpétuel dans les pays étrangers. Mais celui-ci prétendit que vivre hors de l’Angleterre était un plus grand supplice, que d’y être pendu, et refusa la grâce du roi.
Le gouvernement de la Grande Bretagne a montré plus d’énergie qu’aucun autre, dans les dissentions qui agitent à présent l’Europe. Je ne serais pas éloigné de croire que cela vient du même principe. Les individus de la nation joignent à la haine et au mépris le plus invétéré contre les Français et les autres peuples, un amour de leur pays, que l’on ne trouve point ailleurs au même degré. Cette haine ne tient en aucune manière à la jalousie, car les Anglais se croient mieux qu’aucun autre peuple ; ils ont pitié de leur prétendue misère, ils les méprisent, mais ils ne les jalousent pas. Combien il doit être facile à un gouvernement de faire agir des gens qui ont sucé de telles idées avec le lait de leur nourrice, et qui les considèrent comme des vérités incontestables.