Récits d'un soldat

Fiction & Literature, Classics
Cover of the book Récits d'un soldat by Amédée Achard, Largau
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Amédée Achard ISBN: 1230000256818
Publisher: Largau Publication: August 1, 2014
Imprint: Language: French
Author: Amédée Achard
ISBN: 1230000256818
Publisher: Largau
Publication: August 1, 2014
Imprint:
Language: French

Extrait du livre :

    Au mois de juillet 1870, j’achevais la troisième année de mes études à l’École centrale des arts et manufactures. C’était le moment où la guerre, qui allait être déclarée, remplissait Paris de tumulte et de bruit. Dans nos théâtres, tout un peuple fouetté par les excitations d’une partie de la presse, écoutait debout, en le couvrant d’applaudissements frénétiques, le refrain terrible de cette Marseillaise qui devait nous mener à tant de désastres. Des régiments passaient sur les boulevards, accompagnés par les clameurs de milliers d’oisifs qui croyaient qu’on gagnait des batailles avec des cris. La ritournelle de la chanson des Girondins se promenait par les rues, psalmodiée par la voix des gavroches. Cette agitation factice pouvait faire supposer à un observateur inattentif que la grande ville désirait, appelait la guerre ; le gouvernement, qui voulait être trompé, s’y trompa.

Un décret appela au service la garde mobile de l’Empire, cette même garde mobile que le mauvais vouloir des soldats qui la composaient, ajouté à l’opposition aveugle et tenace de la gauche, semblaient condamner à un éternel repos. En un jour elle passa du sommeil des cartons à la vie agitée des camps. L’École centrale se hâta de fermer ses portes et d’expédier les diplômes à ceux des concurrents désignés par leur numéro d’ordre. Ingénieur civil depuis quelques heures, j’étais soldat et faisais partie du bataillon de Passy portant le no 13.

La garde mobile de la Seine n’était pas encore organisée, qu’il était facile déjà de reconnaître le mauvais esprit qui l’animait. Elle poussait l’amour de l’indiscipline jusqu’à l’absurde.

Qui ne se rappelle encore ces départs bruyants qui remplissaient la rue Lafayette de voitures de toute sorte conduisant à la gare du chemin de fer de l’Est des bataillons composés d’éléments de toute nature ? Quelles attitudes ! quel tapage ! quels cris ! À la vue de ces bandes qui partaient en fiacre après boire, il était aisé de pressentir quel triste exemple elles donneraient.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

Extrait du livre :

    Au mois de juillet 1870, j’achevais la troisième année de mes études à l’École centrale des arts et manufactures. C’était le moment où la guerre, qui allait être déclarée, remplissait Paris de tumulte et de bruit. Dans nos théâtres, tout un peuple fouetté par les excitations d’une partie de la presse, écoutait debout, en le couvrant d’applaudissements frénétiques, le refrain terrible de cette Marseillaise qui devait nous mener à tant de désastres. Des régiments passaient sur les boulevards, accompagnés par les clameurs de milliers d’oisifs qui croyaient qu’on gagnait des batailles avec des cris. La ritournelle de la chanson des Girondins se promenait par les rues, psalmodiée par la voix des gavroches. Cette agitation factice pouvait faire supposer à un observateur inattentif que la grande ville désirait, appelait la guerre ; le gouvernement, qui voulait être trompé, s’y trompa.

Un décret appela au service la garde mobile de l’Empire, cette même garde mobile que le mauvais vouloir des soldats qui la composaient, ajouté à l’opposition aveugle et tenace de la gauche, semblaient condamner à un éternel repos. En un jour elle passa du sommeil des cartons à la vie agitée des camps. L’École centrale se hâta de fermer ses portes et d’expédier les diplômes à ceux des concurrents désignés par leur numéro d’ordre. Ingénieur civil depuis quelques heures, j’étais soldat et faisais partie du bataillon de Passy portant le no 13.

La garde mobile de la Seine n’était pas encore organisée, qu’il était facile déjà de reconnaître le mauvais esprit qui l’animait. Elle poussait l’amour de l’indiscipline jusqu’à l’absurde.

Qui ne se rappelle encore ces départs bruyants qui remplissaient la rue Lafayette de voitures de toute sorte conduisant à la gare du chemin de fer de l’Est des bataillons composés d’éléments de toute nature ? Quelles attitudes ! quel tapage ! quels cris ! À la vue de ces bandes qui partaient en fiacre après boire, il était aisé de pressentir quel triste exemple elles donneraient.

More books from Largau

Cover of the book L'inondation et autres nouvelles by Amédée Achard
Cover of the book Les Errants de nuit by Amédée Achard
Cover of the book Les Errants de nuit by Amédée Achard
Cover of the book La Corde au Cou by Amédée Achard
Cover of the book Le Crime de Sylvestre Bonnard by Amédée Achard
Cover of the book Le Commandant Delgrès by Amédée Achard
Cover of the book De minuit à sept heures by Amédée Achard
Cover of the book La Loi de Lynch by Amédée Achard
Cover of the book Janet la Revenante by Amédée Achard
Cover of the book L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance by Amédée Achard
Cover of the book Envers et contre tous by Amédée Achard
Cover of the book La Chambre de Jacob by Amédée Achard
Cover of the book Le Roman de la momie by Amédée Achard
Cover of the book L'Argent des Autres - Les Hommes de Paille by Amédée Achard
Cover of the book Les mystères de Paris Tome V by Amédée Achard
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy