Scènes historiques

Tome 1/6 ( Edition intégrale ) illustré - annoté

Fiction & Literature, Action Suspense, Historical, Literary
Cover of the book Scènes historiques by Henriette de Witt, Émile Bayard, Adrien Marie, Sahib, Édouard Zier, Ivan Pranishnikoff, Oswaldo Tofani, Hachette (Paris) 1872-1888
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Author: Henriette de Witt, Émile Bayard, Adrien Marie, Sahib, Édouard Zier, Ivan Pranishnikoff, Oswaldo Tofani ISBN: 1230002866017
Publisher: Hachette (Paris) 1872-1888 Publication: November 16, 2018
Imprint: Language: French
Author: Henriette de Witt, Émile Bayard, Adrien Marie, Sahib, Édouard Zier, Ivan Pranishnikoff, Oswaldo Tofani
ISBN: 1230002866017
Publisher: Hachette (Paris) 1872-1888
Publication: November 16, 2018
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Language: French

LA GUERRE DE CENT ANS. — ODETTE LA SUIVANTE CHEZ JEANNE DE MONTFORT ET BÉATRIX DE BOHÈME (1341-1347)...C’ÉTAIT au mois de mai 1341, vers le matin, dans un vaste château fort du duché de Bretagne ; Jeanne, comtesse de Montfort, était assise dans une grande salle dont les vitraux, ornés de peintures et d’armoiries, ne laissaient pénétrer qu’un jour douteux ; à côté d’elle, sur un coussin, une jeune fille aux cheveux blonds, à la robe de soie violette, chantait en s’accompagnant sur un luth ; elle levait de temps en temps les yeux sur sa maîtresse sans oser interrompre sa musique ; la comtesse Jeanne n’écoutait pas ; son front était soucieux. Odette avait rougi, sa voix faiblissait ; elle se tut enfin, et se mettant à genoux devant la comtesse, elle porta doucement à ses lèvres le bord de sa robe.
« Madame, dit-elle à demi-voix, vous êtes triste ; que pourrais-je faire pour vous égayer et ramener le sourire sur vos lèvres ? »
Jeanne ne répondait pas ; tout à coup, elle se leva droite, arrachant brusquement son manteau brodé des mains de sa suivante :
« Écoute ! dit-elle, n’entends-tu pas le galop d’un cheval ? »
Odette prêta l’oreille, elle secouait la tête. La comtesse écoutait toujours.
« J’entends, j’entends, s’écria bientôt la jeune fille ; c’est un cavalier bien pressé ; il a traversé le village sans s’arrêter et il pousse son cheval sur le flanc de la colline ; il apporte sans doute d’importantes nouvelles. »
Elle hésitait et semblait sur le point de hasarder une question ; mais la comtesse fit un pas vers la porte, comme si son impatience ne lui permettait pas d’attendre le messager ; au même instant, on entendait les grincements du premier pont-levis qui se baissait. Le cavalier avait déjà franchi une enceinte, la seconde porte s’ouvrait devant lui ; bientôt les pas de son cheval retentirent sur le dernier pont. Jeanne de Montfort, toujours debout, le cou tendu, les lèvres serrées, les mains fortement pressées l’une contre l’autre, attendait. Derrière elle, Odette, pâle et les yeux tout grands ouverts, regardait la comtesse. D’où venait cette ardente inquiétude ?
On entendait des pas dans le vestibule, des voix confuses retentissaient sous les larges voûtes ; bientôt tous les pages, les damoiseaux, les écuyers, les piqueurs poussèrent ensemble le même cri : « Vive monseigneur le duc de Bretagne, Jean IV, notre bien-aimé seigneur ! » La comtesse rougit, pâlit et s’avança vers la porte ; Odette la suivait machinalement ; on savait le duc de Bretagne, Jean m, en route pour revenir de l’armée du roi de France ; lui était-il arrivé malheur en chemin ? Odette était une pauvre orpheline élevée naguère dans la maison, de la duchesse de Bretagne ; celle-ci en avait, fait don à sa belle-sœur, la comtesse de Montfort ; mais la jeune fille n’avait jamais oublié le noble visage, les douces laçons et le brave langage du duc ; elle avait souvent regretté sa cour et le léger servage de la duchesse ; la comtesse Jeanne de Flandre, plus fière et plus résolue que la princesse de Savoie, tenait sa maison sous une discipline exacte ; Odette, qui l’aimait et l’admirait, avait plus d’une fois éprouvé les effets de sa colère ; elle avait pâli au nom du duc de Bretagne appliqué au comte de Montfort ; mais la nouvelle duchesse ne faisait pas attention à elle ; son oreille avait reconnu le pas de son mari. Il entra, grand, robuste, les tempes dégarnies de leurs cheveux gris par la pression du casque, son habit de velours usé sur les épaules par le frottement de la cuirasse ; il était suivi de ses chevaliers et écuyers familiers. mais en mettant les pieds sur le seuil de la chambre de sa dame, il fit un signe et les serviteurs se retirèrent ; il n’avait pas aperçu Odette ; Jeanne l’avait oubliée ; elle n’osait sortir ni faire un mouvement qui pût rappeler sa présence ; le comte de Montfort s’avança vers sa femme :

QUELQUE CHOSE DE GRAND. — L’ENFANCE DES PASCAL (1631-1646.)..

VAUX ET PIGNEROL. — FOUQUET (1661-1680.)..

DERRIÈRE LES HAIES. — GUERRE DE LA VENDÉE (1793-1794.)..

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LA GUERRE DE CENT ANS. — ODETTE LA SUIVANTE CHEZ JEANNE DE MONTFORT ET BÉATRIX DE BOHÈME (1341-1347)...C’ÉTAIT au mois de mai 1341, vers le matin, dans un vaste château fort du duché de Bretagne ; Jeanne, comtesse de Montfort, était assise dans une grande salle dont les vitraux, ornés de peintures et d’armoiries, ne laissaient pénétrer qu’un jour douteux ; à côté d’elle, sur un coussin, une jeune fille aux cheveux blonds, à la robe de soie violette, chantait en s’accompagnant sur un luth ; elle levait de temps en temps les yeux sur sa maîtresse sans oser interrompre sa musique ; la comtesse Jeanne n’écoutait pas ; son front était soucieux. Odette avait rougi, sa voix faiblissait ; elle se tut enfin, et se mettant à genoux devant la comtesse, elle porta doucement à ses lèvres le bord de sa robe.
« Madame, dit-elle à demi-voix, vous êtes triste ; que pourrais-je faire pour vous égayer et ramener le sourire sur vos lèvres ? »
Jeanne ne répondait pas ; tout à coup, elle se leva droite, arrachant brusquement son manteau brodé des mains de sa suivante :
« Écoute ! dit-elle, n’entends-tu pas le galop d’un cheval ? »
Odette prêta l’oreille, elle secouait la tête. La comtesse écoutait toujours.
« J’entends, j’entends, s’écria bientôt la jeune fille ; c’est un cavalier bien pressé ; il a traversé le village sans s’arrêter et il pousse son cheval sur le flanc de la colline ; il apporte sans doute d’importantes nouvelles. »
Elle hésitait et semblait sur le point de hasarder une question ; mais la comtesse fit un pas vers la porte, comme si son impatience ne lui permettait pas d’attendre le messager ; au même instant, on entendait les grincements du premier pont-levis qui se baissait. Le cavalier avait déjà franchi une enceinte, la seconde porte s’ouvrait devant lui ; bientôt les pas de son cheval retentirent sur le dernier pont. Jeanne de Montfort, toujours debout, le cou tendu, les lèvres serrées, les mains fortement pressées l’une contre l’autre, attendait. Derrière elle, Odette, pâle et les yeux tout grands ouverts, regardait la comtesse. D’où venait cette ardente inquiétude ?
On entendait des pas dans le vestibule, des voix confuses retentissaient sous les larges voûtes ; bientôt tous les pages, les damoiseaux, les écuyers, les piqueurs poussèrent ensemble le même cri : « Vive monseigneur le duc de Bretagne, Jean IV, notre bien-aimé seigneur ! » La comtesse rougit, pâlit et s’avança vers la porte ; Odette la suivait machinalement ; on savait le duc de Bretagne, Jean m, en route pour revenir de l’armée du roi de France ; lui était-il arrivé malheur en chemin ? Odette était une pauvre orpheline élevée naguère dans la maison, de la duchesse de Bretagne ; celle-ci en avait, fait don à sa belle-sœur, la comtesse de Montfort ; mais la jeune fille n’avait jamais oublié le noble visage, les douces laçons et le brave langage du duc ; elle avait souvent regretté sa cour et le léger servage de la duchesse ; la comtesse Jeanne de Flandre, plus fière et plus résolue que la princesse de Savoie, tenait sa maison sous une discipline exacte ; Odette, qui l’aimait et l’admirait, avait plus d’une fois éprouvé les effets de sa colère ; elle avait pâli au nom du duc de Bretagne appliqué au comte de Montfort ; mais la nouvelle duchesse ne faisait pas attention à elle ; son oreille avait reconnu le pas de son mari. Il entra, grand, robuste, les tempes dégarnies de leurs cheveux gris par la pression du casque, son habit de velours usé sur les épaules par le frottement de la cuirasse ; il était suivi de ses chevaliers et écuyers familiers. mais en mettant les pieds sur le seuil de la chambre de sa dame, il fit un signe et les serviteurs se retirèrent ; il n’avait pas aperçu Odette ; Jeanne l’avait oubliée ; elle n’osait sortir ni faire un mouvement qui pût rappeler sa présence ; le comte de Montfort s’avança vers sa femme :

QUELQUE CHOSE DE GRAND. — L’ENFANCE DES PASCAL (1631-1646.)..

VAUX ET PIGNEROL. — FOUQUET (1661-1680.)..

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