Author: | Chateaubriand | ISBN: | 1230000222830 |
Publisher: | Chateaubriand | Publication: | March 3, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Chateaubriand |
ISBN: | 1230000222830 |
Publisher: | Chateaubriand |
Publication: | March 3, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Première race
Qu'étaient devenues les trois vérités de l'ordre social quand l'empire
d'Occident s'écroula ?
La vérité religieuse avait fait un pas immense : le polythéisme était détruit,
et avec le dogme d'un Dieu s'établissaient les vérités corollaires de ce dogme.
La vérité philosophique était rentrée dans la vérité religieuse comme au berceau
de la civilisation.
La vérité politique avait suivi les progrès de la vérité religieuse. Les
destructeurs du monde romain étaient libres ; ils trouvèrent sur leur chemin une
société organisée dans la servitude : la jeune liberté sauvage s'assit d'abord
sur cette société, comme le vieux despotisme romain l'avait fait : des
républiques militaires, frankes, burgondes, visigothes, saxonnes, gouvernèrent
des esclaves à l'instar des anciennes républiques civiles, grecques et latines.
Voilà le point où avaient abouti les faits nés du choc des générations païennes,
chrétiennes et barbares, à partir du règne d'Auguste pour arriver à celui
d'Augustule.
Maintenant les trois vérités fondamentales, combinées d'une autre façon, vont
produire aussi les faits du moyen âge : la vérité religieuse, dominant tout,
ordonnera la guerre et commandera la paix, favorisera la vérité politique (la
liberté) dans les rangs inférieurs de la société, ou soutiendra partiellement le
pouvoir dans des intérêts privés ; elle poursuivra avec le fer et le feu la
vérité philosophique, échappée de nouveau du sanctuaire sous l'habit de quelque
moine savant ou hérétique. Ainsi continuera la lutte jusqu'au jour où les trois
vérités, se pondérant, produiront la société perfectionnée des temps actuels.
J'ai dit que l'empire romain latin était devenu l'empire romain barbare un
siècle et demi avant la chute d'Augustule. Cet empire mixte subsista plus de
quatre siècles encore après la déposition de ce prince. Les Franks, les
Bourguignons et les Visigoths en Gaule, les Ostrogoths et les Lombards en
Italie, furent des possesseurs que les populations connaissaient, qu'elles
avaient vus dans les légions, et qui, soumis à leurs lois nationales, laissaient
au monde assujetti ses moeurs, ses habitudes, souvent même ses propriétés : une
religion commune était le lien commun entre les vaincus et les vainqueurs. Ce
n'est qu'après l'invasion des Normands, sous les derniers rois francs de la race
Karlovingienne, que la transformation sociale commence à frapper les yeux.
EXTRAIT:
Première race
Qu'étaient devenues les trois vérités de l'ordre social quand l'empire
d'Occident s'écroula ?
La vérité religieuse avait fait un pas immense : le polythéisme était détruit,
et avec le dogme d'un Dieu s'établissaient les vérités corollaires de ce dogme.
La vérité philosophique était rentrée dans la vérité religieuse comme au berceau
de la civilisation.
La vérité politique avait suivi les progrès de la vérité religieuse. Les
destructeurs du monde romain étaient libres ; ils trouvèrent sur leur chemin une
société organisée dans la servitude : la jeune liberté sauvage s'assit d'abord
sur cette société, comme le vieux despotisme romain l'avait fait : des
républiques militaires, frankes, burgondes, visigothes, saxonnes, gouvernèrent
des esclaves à l'instar des anciennes républiques civiles, grecques et latines.
Voilà le point où avaient abouti les faits nés du choc des générations païennes,
chrétiennes et barbares, à partir du règne d'Auguste pour arriver à celui
d'Augustule.
Maintenant les trois vérités fondamentales, combinées d'une autre façon, vont
produire aussi les faits du moyen âge : la vérité religieuse, dominant tout,
ordonnera la guerre et commandera la paix, favorisera la vérité politique (la
liberté) dans les rangs inférieurs de la société, ou soutiendra partiellement le
pouvoir dans des intérêts privés ; elle poursuivra avec le fer et le feu la
vérité philosophique, échappée de nouveau du sanctuaire sous l'habit de quelque
moine savant ou hérétique. Ainsi continuera la lutte jusqu'au jour où les trois
vérités, se pondérant, produiront la société perfectionnée des temps actuels.
J'ai dit que l'empire romain latin était devenu l'empire romain barbare un
siècle et demi avant la chute d'Augustule. Cet empire mixte subsista plus de
quatre siècles encore après la déposition de ce prince. Les Franks, les
Bourguignons et les Visigoths en Gaule, les Ostrogoths et les Lombards en
Italie, furent des possesseurs que les populations connaissaient, qu'elles
avaient vus dans les légions, et qui, soumis à leurs lois nationales, laissaient
au monde assujetti ses moeurs, ses habitudes, souvent même ses propriétés : une
religion commune était le lien commun entre les vaincus et les vainqueurs. Ce
n'est qu'après l'invasion des Normands, sous les derniers rois francs de la race
Karlovingienne, que la transformation sociale commence à frapper les yeux.