Author: | Pierre Corneille | ISBN: | 1230000229181 |
Publisher: | Pierre Corneille | Publication: | March 29, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Pierre Corneille |
ISBN: | 1230000229181 |
Publisher: | Pierre Corneille |
Publication: | March 29, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
ACTE I , SCENE PREMIERE .
Cassiope.
Généreux inconnu, qui chez tous les monarques
portez de vos vertus les éclatantes marques,
et dont l' aspect suffit à convaincre nos yeux
que vous sortez du sang ou des rois ou des dieux,
puisque vous avez vu le sujet de ce crime
que chaque mois expie une telle victime,
cependant qu' en ce lieu nous attendrons le roi,
soyez-y juste juge entre les dieux et moi.
Jugez de mon forfait, jugez de leur colère ;
jugez s' ils ont eu droit d' en punir une mère,
s' ils ont dû faire agir leur haine au même instant.
Persée.
J' en ai déjà jugé, reine, en vous imitant ;
et si de vos malheurs la cause ne procède
que d' avoir fait justice aux beautés d' Andromède,
si c' est là ce forfait digne d' un tel courroux,
je veux être à jamais coupable comme vous.
Mais comme un bruit confus m' apprend ce mal extrême,
ne le puis-je, madame, apprendre de vous-même,
pour mieux renouveler ce crime glorieux
où soudain la raison est complice des yeux ?
Cassiope.
écoutez : la douleur se soulage à se plaindre ;
et quelques maux qu' on souffre ou que l' on aye à craindre,
ce qu' un coeur généreux en montre de pitié
semble en notre faveur en prendre la moitié.
Ce fut ce même jour qui conclut l' hyménée
de ma chère Andromède avec l' heureux Phinée :
nos peuples, tous ravis de ces illustres noeuds,
sur les bords de la mer dressèrent force jeux ;
elle en donnoit les prix. Dispensez ma tristesse
de vous dépeindre ici la publique allégresse ;
on décrit mal la joie au milieu des malheurs,
et sa plus douce idée est un sujet de pleurs.
ô jour, que ta mémoire encore m' est cruelle !
Andromède jamais ne me parut si belle ;
et voyant ses regards s' épandre sur les eaux
pour jouir et juger d' un combat de vaisseaux :
EXTRAIT:
ACTE I , SCENE PREMIERE .
Cassiope.
Généreux inconnu, qui chez tous les monarques
portez de vos vertus les éclatantes marques,
et dont l' aspect suffit à convaincre nos yeux
que vous sortez du sang ou des rois ou des dieux,
puisque vous avez vu le sujet de ce crime
que chaque mois expie une telle victime,
cependant qu' en ce lieu nous attendrons le roi,
soyez-y juste juge entre les dieux et moi.
Jugez de mon forfait, jugez de leur colère ;
jugez s' ils ont eu droit d' en punir une mère,
s' ils ont dû faire agir leur haine au même instant.
Persée.
J' en ai déjà jugé, reine, en vous imitant ;
et si de vos malheurs la cause ne procède
que d' avoir fait justice aux beautés d' Andromède,
si c' est là ce forfait digne d' un tel courroux,
je veux être à jamais coupable comme vous.
Mais comme un bruit confus m' apprend ce mal extrême,
ne le puis-je, madame, apprendre de vous-même,
pour mieux renouveler ce crime glorieux
où soudain la raison est complice des yeux ?
Cassiope.
écoutez : la douleur se soulage à se plaindre ;
et quelques maux qu' on souffre ou que l' on aye à craindre,
ce qu' un coeur généreux en montre de pitié
semble en notre faveur en prendre la moitié.
Ce fut ce même jour qui conclut l' hyménée
de ma chère Andromède avec l' heureux Phinée :
nos peuples, tous ravis de ces illustres noeuds,
sur les bords de la mer dressèrent force jeux ;
elle en donnoit les prix. Dispensez ma tristesse
de vous dépeindre ici la publique allégresse ;
on décrit mal la joie au milieu des malheurs,
et sa plus douce idée est un sujet de pleurs.
ô jour, que ta mémoire encore m' est cruelle !
Andromède jamais ne me parut si belle ;
et voyant ses regards s' épandre sur les eaux
pour jouir et juger d' un combat de vaisseaux :