Author: | CICERON | ISBN: | 1230000213797 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | January 29, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | CICERON |
ISBN: | 1230000213797 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | January 29, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
I. CE qui était le plus à désirer, juges ; ce qui pouvait surtout contribuer à la fois à désarmer la haine soulevée contre l’ordre sénatorial, et le mépris qui s’attache aux tribunaux, semble, bien moins par la prudence humaine que par la faveur des dieux, vous être accordé, vous être offert, dans un moment bien décisif pour la république. Elle a jeté déjà de profondes racines, une opinion aussi funeste à la république que dangereuse pour vous : oui, non seulement dans Rome, mais chez les nations étrangères, on répète de bouche en bouche qu’avec des tribunaux tels qu’ils existent aujourd’hui, tout homme qui a beaucoup d’argent, quelque coupable qu’il soit, ne peut être condamné. C’est dans un moment si critique pour votre ordre, menacé de perdre le pouvoir judiciaire, et lorsqu’on se prépare à enflammer par des harangues et par des lois(1) les esprits déjà trop irrités contre le sénat, que devant vous est amené C. Verrès, cet homme dès long-temps condamné par sa vie, par ses actions, et par l’opinion publique, mais absous d’avance par son or, ainsi qu’il s’en flatte et qu’il s’en vante. Et moi, juges, dans cette cause, ce n’est qu’en cédant à la volonté absolue, à l’impatience du peuple romain, que je me présente, non pour envenimer la haine que l’on porte à votre ordre, mais pour alléger le poids d’une honte commune. J’amène devant vous un homme à l’occasion duquel vous pourriez rendre à vos jugements la considération qu’ils ont perdue, rentrer en grâce auprès du peuple romain, et donner satisfaction aux nations étrangères. Cet homme est le déprédateur du trésor public(2), l’oppresseur de l’Asie et de la Pamphylie(3), le violateur éhonté de la justice(4) dans Rome, la plaie et le fléau de la Sicile. Si vous le jugez avec une
I. CE qui était le plus à désirer, juges ; ce qui pouvait surtout contribuer à la fois à désarmer la haine soulevée contre l’ordre sénatorial, et le mépris qui s’attache aux tribunaux, semble, bien moins par la prudence humaine que par la faveur des dieux, vous être accordé, vous être offert, dans un moment bien décisif pour la république. Elle a jeté déjà de profondes racines, une opinion aussi funeste à la république que dangereuse pour vous : oui, non seulement dans Rome, mais chez les nations étrangères, on répète de bouche en bouche qu’avec des tribunaux tels qu’ils existent aujourd’hui, tout homme qui a beaucoup d’argent, quelque coupable qu’il soit, ne peut être condamné. C’est dans un moment si critique pour votre ordre, menacé de perdre le pouvoir judiciaire, et lorsqu’on se prépare à enflammer par des harangues et par des lois(1) les esprits déjà trop irrités contre le sénat, que devant vous est amené C. Verrès, cet homme dès long-temps condamné par sa vie, par ses actions, et par l’opinion publique, mais absous d’avance par son or, ainsi qu’il s’en flatte et qu’il s’en vante. Et moi, juges, dans cette cause, ce n’est qu’en cédant à la volonté absolue, à l’impatience du peuple romain, que je me présente, non pour envenimer la haine que l’on porte à votre ordre, mais pour alléger le poids d’une honte commune. J’amène devant vous un homme à l’occasion duquel vous pourriez rendre à vos jugements la considération qu’ils ont perdue, rentrer en grâce auprès du peuple romain, et donner satisfaction aux nations étrangères. Cet homme est le déprédateur du trésor public(2), l’oppresseur de l’Asie et de la Pamphylie(3), le violateur éhonté de la justice(4) dans Rome, la plaie et le fléau de la Sicile. Si vous le jugez avec une