Author: | Donatien Alphonse François de Sade | ISBN: | 1230000982658 |
Publisher: | MD | Publication: | March 8, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Donatien Alphonse François de Sade |
ISBN: | 1230000982658 |
Publisher: | MD |
Publication: | March 8, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait :
Raisonnons donc un moment ensemble sur la maniere de le conserver. Je vous demanderai d’abord comment vous considérez ceux que vous avez chargé de vous faire des loix. Par un impardonnable abus d’idées, les confondriez-vous avec ces Représentans d’un peuple esclave, envoyés par vous pour offrir des vœux et des supplications aux pieds du trône d’un imbécille ? Gardez-vous de cette erreur, Citoyens, et ne perdez jamais de vue l’extrême différence qui regne entre le Député des sujets de Louis XVI, et les Mandataires d’un Peuple qui vient de reconquérir à la fois ses droits, sa puissance et sa liberté ; le premier, n’ayant que des graces à demander ou des faveurs à obtenir, pouvoit, en vous les distribuant sur les dégrés du trône où vous l’éleviez, conserver encore avec vous cette attitude guindée du despotisme qu’il copioit aux genoux de son maître ; de-là le costume dont vous l’aviez revêtu, le saint respect que vous aviez pour lui. Rien de tout cela n’existe aujourd’hui, les hommes simples, libres, et vos égaux, auxquels vous ne déléguez que momentanément une portion de la souveraineté, qui n’appartient qu’à vous, ne peuvent, sous aucun rapport, posséder cette souveraineté dans un plus haut dégré que le vôtre. La souveraineté est une, indivisible, inaliénable, vous la détruisez en la partageant, vous la perdez en la transmettant.
Extrait :
Raisonnons donc un moment ensemble sur la maniere de le conserver. Je vous demanderai d’abord comment vous considérez ceux que vous avez chargé de vous faire des loix. Par un impardonnable abus d’idées, les confondriez-vous avec ces Représentans d’un peuple esclave, envoyés par vous pour offrir des vœux et des supplications aux pieds du trône d’un imbécille ? Gardez-vous de cette erreur, Citoyens, et ne perdez jamais de vue l’extrême différence qui regne entre le Député des sujets de Louis XVI, et les Mandataires d’un Peuple qui vient de reconquérir à la fois ses droits, sa puissance et sa liberté ; le premier, n’ayant que des graces à demander ou des faveurs à obtenir, pouvoit, en vous les distribuant sur les dégrés du trône où vous l’éleviez, conserver encore avec vous cette attitude guindée du despotisme qu’il copioit aux genoux de son maître ; de-là le costume dont vous l’aviez revêtu, le saint respect que vous aviez pour lui. Rien de tout cela n’existe aujourd’hui, les hommes simples, libres, et vos égaux, auxquels vous ne déléguez que momentanément une portion de la souveraineté, qui n’appartient qu’à vous, ne peuvent, sous aucun rapport, posséder cette souveraineté dans un plus haut dégré que le vôtre. La souveraineté est une, indivisible, inaliénable, vous la détruisez en la partageant, vous la perdez en la transmettant.