Author: | EDMOND ABOUT | ISBN: | 1230000213536 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | January 28, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | EDMOND ABOUT |
ISBN: | 1230000213536 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | January 28, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
L’Église catholique romaine, que je respecte sincèrement, se compose de 139 millions d’individus, sans compter le petit Mortara.
Elle est gouvernée par soixante-dix cardinaux ou princes de l’Église, en mémoire des douze apôtres.
Le cardinal évêque de Rome, qu’on désigne aussi sous le nom de vicaire de Jésus-Christ, de saint-père ou de pape, est investi d’une autorité sans bornes sur l’esprit des 139 millions de catholiques.
Les cardinaux sont nommés par le pape ; le pape est nommé par les cardinaux. Dès le jour de son élection, il devient infaillible, au moins dans l’opinion de M. de Maistre et des meilleurs catholiques de notre temps.
Cette discipline des intelligences honore infiniment le XIXe siècle. La postérité nous en saura gré, si elle est juste. Elle verra qu’au lieu de nous entr’égorger pour des questions théologiques, nous avons tracé des chemins de fer, posé des télégraphes, construit des machines à vapeur, lancé des vaisseaux, percé des isthmes, créé des sciences, corrigé des lois, réprimé des factions, nourri des pauvres, civilisé des barbares, assaini des marais, défriché des landes, sans disputer une seule fois sur l’infaillibilité d’un homme.
Mais le siècle le plus occupé, et qui sait le mieux le prix du temps, peut être contraint de négliger un instant ses affaires. Si, par exemple, il remarque autour de Rome et de son évêque une agitation violente que ni les malices de la diplomatie, ni la pression des armées ne peuvent étouffer ; s’il voit dans un petit coin d’une péninsule un incendie sans flammes qui n’est ni allumé ni éteint, mais qui peut en vingt-quatre heures embraser toute l’Europe ; ce siècle prudent par devoir, attendu qu’il a de grandes choses à faire, s’émeut de la situation de Rome et veut savoir ce qu’il y a.
L’Église catholique romaine, que je respecte sincèrement, se compose de 139 millions d’individus, sans compter le petit Mortara.
Elle est gouvernée par soixante-dix cardinaux ou princes de l’Église, en mémoire des douze apôtres.
Le cardinal évêque de Rome, qu’on désigne aussi sous le nom de vicaire de Jésus-Christ, de saint-père ou de pape, est investi d’une autorité sans bornes sur l’esprit des 139 millions de catholiques.
Les cardinaux sont nommés par le pape ; le pape est nommé par les cardinaux. Dès le jour de son élection, il devient infaillible, au moins dans l’opinion de M. de Maistre et des meilleurs catholiques de notre temps.
Cette discipline des intelligences honore infiniment le XIXe siècle. La postérité nous en saura gré, si elle est juste. Elle verra qu’au lieu de nous entr’égorger pour des questions théologiques, nous avons tracé des chemins de fer, posé des télégraphes, construit des machines à vapeur, lancé des vaisseaux, percé des isthmes, créé des sciences, corrigé des lois, réprimé des factions, nourri des pauvres, civilisé des barbares, assaini des marais, défriché des landes, sans disputer une seule fois sur l’infaillibilité d’un homme.
Mais le siècle le plus occupé, et qui sait le mieux le prix du temps, peut être contraint de négliger un instant ses affaires. Si, par exemple, il remarque autour de Rome et de son évêque une agitation violente que ni les malices de la diplomatie, ni la pression des armées ne peuvent étouffer ; s’il voit dans un petit coin d’une péninsule un incendie sans flammes qui n’est ni allumé ni éteint, mais qui peut en vingt-quatre heures embraser toute l’Europe ; ce siècle prudent par devoir, attendu qu’il a de grandes choses à faire, s’émeut de la situation de Rome et veut savoir ce qu’il y a.