Author: | LOUIS BOUSSENARD | ISBN: | 1230001723106 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | June 17, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | LOUIS BOUSSENARD |
ISBN: | 1230001723106 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | June 17, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
Présentation de l’éditeur :
Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relue et corrigé.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Extrait :
Le plan de Joannès est très simple. Il consiste à creuser un conduit souterrain, jusque sous la grande salle où se tiennent Marko et ses hommes, les bourreaux et leurs victimes. Un travail de sape.
L’exécution ne semble pas difficile. Mais aura-t-on le temps ? Talonnés par l’angoisse, voulant à tout prix délivrer les chères captives et massacrer les bandits, les paysans commencent avec une ardeur fiévreuse.
Joannès a dit :
« Le puits… creusons par le puits. »
C’est un trou circulaire, très large, mesurant près de trois mètres de diamètre, situé sous le hangar, dans un coin, et revêtu intérieurement d’une maçonnerie grossière, en pierre sèche. Sa profondeur est d’environ huit mètres. Pour tirer l’eau, une corde de chanvre passée sur une poulie de fer attachée à une solive du hangar. A chaque extrémité de la corde, un grand seau de bois.
Pour mener à bien l’entreprise, il faut travailler en silence, ne pas attirer l’attention des brigands et veiller à ce qu’ils demeurent enfermés.
« Je veillerai, dit Joannès, et malheur au premier qui allonge seulement le museau.
« Et toi, Michel, sais-tu manier une carabine ?
— Pas trop mal, tu verras !
— Bon ! à nous deux, nous composons l’infanterie.
« Panitza, tu seras le chef des pionniers. »
Un beau garçon d’une vingtaine d’années, trapu, musclé, les yeux vifs, et francs, s’avance et répond :
« C’est bien, Joannès, j’accepte d’être le chef.
« Comme chef, à moi de travailler le premier. »
Il prend un pic, arrive au puits, et s’installe dans un des seaux, pendant que deux camarades retiennent le cordage.
« Attention ! laissez aller… en douceur…. Halte. »
A trois mètres de l’ouverture, le sapeur improvisé s’arrête. Avec la pointe de son pic il fait tomber les pierres qui dégringolent avec des plouf ! sinistres.
Vivement il creuse dans la paroi. En peu de temps il a pratiqué une excavation en forme de niche. Il quitte le seau, prend pied dans cette niche, l’amorce du futur conduit, et pioche sans relâche.
Les débris tombent en masse dans l’eau profonde qui rejaillit avec bruit. Joannès quitte un moment sa faction, s’approche du puits et demande à demi-voix :
« Quel sol ? … Pierres ? … Tuf ? … Terre ? …
— Du sable ! répond joyeusement Panitza ; ça se coupe comme du beurre.
— Oui ! mais gare aux éboulements.
— Il faut soutenir les terres en boisant avec des portes, des planches, des douves de tonneaux, des fonds de charrettes… avec tout le bois disponible.
— Entendu ! quand tu seras fatigué, un autre prendra ta place. »
Ainsi commencé, le travail se continue avec une sorte d’acharnement farouche et, silencieux. Les débris tombent toujours au fond du puits qui lentement se comble au fur et à mesure que le conduit avance.
Déjà plusieurs hommes y peuvent mener ensemble ce rude labeur. Les uns enlèvent le sable avec des pelles, les autres l’emportent jusqu’au puits dans des couffes, d’autres enfin installent tant bien que mal, à la diable, les planches et les madriers.
Pendant ce temps, les heures s’écoulent, pleines d’angoisse. Pas de nouvelles de l’intérieur. C’est comme si l’on était à vingt lieues de l’énorme salle où Marko et ses bandits attendent, avec leur impassibilité de félins à l’affût.
Le léopard n’a point reparu. Les prisonnières, en apparence résignées, observent un silence douloureux, plein de dignité. Nikéa désarmée n’essaye plus de lutter. Assise près de son père, elle prodigue au vieillard des soins affectueux, le console à voix basse et l’exhorte à la patience.
On s’observe à la dérobée des deux côtés. Nul ne soupçonne ce qui se passe chez l’adversaire, mais on sent que la situation, trop tendue, est près de se dénouer et qu’il va se passer quelque chose de terrible.
…Le boyau de sape est creusé. Affamés, courbaturés, mourant de soif, les intrépides pionniers n’ont pas pris une minute de repos. Le conduit souterrain se poursuit, jusque sous la grande salle qui renfermerait facilement deux cents personnes.
Chose extraordinaire, ils ont travaillé avec tant de précaution que pas un bruit suspect n’est venu donner l’éveil aux bandits. Ils ont ensuite excavé circulairement le centre du plancher. Des piliers, au nombre de six, maintiennent le boisage qui supporte se plancher.
Présentation de l’éditeur :
Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relue et corrigé.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Extrait :
Le plan de Joannès est très simple. Il consiste à creuser un conduit souterrain, jusque sous la grande salle où se tiennent Marko et ses hommes, les bourreaux et leurs victimes. Un travail de sape.
L’exécution ne semble pas difficile. Mais aura-t-on le temps ? Talonnés par l’angoisse, voulant à tout prix délivrer les chères captives et massacrer les bandits, les paysans commencent avec une ardeur fiévreuse.
Joannès a dit :
« Le puits… creusons par le puits. »
C’est un trou circulaire, très large, mesurant près de trois mètres de diamètre, situé sous le hangar, dans un coin, et revêtu intérieurement d’une maçonnerie grossière, en pierre sèche. Sa profondeur est d’environ huit mètres. Pour tirer l’eau, une corde de chanvre passée sur une poulie de fer attachée à une solive du hangar. A chaque extrémité de la corde, un grand seau de bois.
Pour mener à bien l’entreprise, il faut travailler en silence, ne pas attirer l’attention des brigands et veiller à ce qu’ils demeurent enfermés.
« Je veillerai, dit Joannès, et malheur au premier qui allonge seulement le museau.
« Et toi, Michel, sais-tu manier une carabine ?
— Pas trop mal, tu verras !
— Bon ! à nous deux, nous composons l’infanterie.
« Panitza, tu seras le chef des pionniers. »
Un beau garçon d’une vingtaine d’années, trapu, musclé, les yeux vifs, et francs, s’avance et répond :
« C’est bien, Joannès, j’accepte d’être le chef.
« Comme chef, à moi de travailler le premier. »
Il prend un pic, arrive au puits, et s’installe dans un des seaux, pendant que deux camarades retiennent le cordage.
« Attention ! laissez aller… en douceur…. Halte. »
A trois mètres de l’ouverture, le sapeur improvisé s’arrête. Avec la pointe de son pic il fait tomber les pierres qui dégringolent avec des plouf ! sinistres.
Vivement il creuse dans la paroi. En peu de temps il a pratiqué une excavation en forme de niche. Il quitte le seau, prend pied dans cette niche, l’amorce du futur conduit, et pioche sans relâche.
Les débris tombent en masse dans l’eau profonde qui rejaillit avec bruit. Joannès quitte un moment sa faction, s’approche du puits et demande à demi-voix :
« Quel sol ? … Pierres ? … Tuf ? … Terre ? …
— Du sable ! répond joyeusement Panitza ; ça se coupe comme du beurre.
— Oui ! mais gare aux éboulements.
— Il faut soutenir les terres en boisant avec des portes, des planches, des douves de tonneaux, des fonds de charrettes… avec tout le bois disponible.
— Entendu ! quand tu seras fatigué, un autre prendra ta place. »
Ainsi commencé, le travail se continue avec une sorte d’acharnement farouche et, silencieux. Les débris tombent toujours au fond du puits qui lentement se comble au fur et à mesure que le conduit avance.
Déjà plusieurs hommes y peuvent mener ensemble ce rude labeur. Les uns enlèvent le sable avec des pelles, les autres l’emportent jusqu’au puits dans des couffes, d’autres enfin installent tant bien que mal, à la diable, les planches et les madriers.
Pendant ce temps, les heures s’écoulent, pleines d’angoisse. Pas de nouvelles de l’intérieur. C’est comme si l’on était à vingt lieues de l’énorme salle où Marko et ses bandits attendent, avec leur impassibilité de félins à l’affût.
Le léopard n’a point reparu. Les prisonnières, en apparence résignées, observent un silence douloureux, plein de dignité. Nikéa désarmée n’essaye plus de lutter. Assise près de son père, elle prodigue au vieillard des soins affectueux, le console à voix basse et l’exhorte à la patience.
On s’observe à la dérobée des deux côtés. Nul ne soupçonne ce qui se passe chez l’adversaire, mais on sent que la situation, trop tendue, est près de se dénouer et qu’il va se passer quelque chose de terrible.
…Le boyau de sape est creusé. Affamés, courbaturés, mourant de soif, les intrépides pionniers n’ont pas pris une minute de repos. Le conduit souterrain se poursuit, jusque sous la grande salle qui renfermerait facilement deux cents personnes.
Chose extraordinaire, ils ont travaillé avec tant de précaution que pas un bruit suspect n’est venu donner l’éveil aux bandits. Ils ont ensuite excavé circulairement le centre du plancher. Des piliers, au nombre de six, maintiennent le boisage qui supporte se plancher.