Croquis parisiens ; A vau-l'eau, Un dilemme

Fiction & Literature, Literary, Romance
Cover of the book Croquis parisiens ; A vau-l'eau, Un dilemme by JORIS KARL HUYSMANS, GILBERT TEROL
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: JORIS KARL HUYSMANS ISBN: 1230000211783
Publisher: GILBERT TEROL Publication: January 22, 2014
Imprint: Language: French
Author: JORIS KARL HUYSMANS
ISBN: 1230000211783
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: January 22, 2014
Imprint:
Language: French


Extrait :

Quand après avoir subi les cris de marchands de programmes et les invites de négociants s’offrant à vous cirer les bottes l’on a franchi le comptoir où, parmi des Messieurs assis, un jeune homme debout, à moustaches rousses, porteur d’une jambe de bois et d’un ruban rouge, prend les cartes, assisté d’un huissier à chaîne, la scène du théâtre vous apparaît coupée au milieu du rideau par la masse plafonnante du balcon. L’on voit le bas de la toile, ses deux yeux grillés et devant elle le fer à cheval de l’orchestre plein de têtes, un champ inégal et remuant où, sur la lueur monotone des crânes et le glacé des cheveux pommadés d’hommes, les chapeaux de femmes rayonnent avec leurs plumes et leurs fleurs partant de tous les côtés, en gerbe.

Un grand brouhaha s’élève de la foule qui se tasse. Une vapeur chaude enveloppe la salle, mélangée d’exhalaisons de toute sorte, saturée d’une âcre poussière de tapis et de sièges qu’on bat. L’odeur du cigare et de la femme s’accentue : les gaz brûlent plus lourds, répercutés par des glaces qui se les renvoient d’un bout du théâtre à l’autre ; c’est à peine si la circulation devient possible, à peine si l’on peut apercevoir au travers de la haie touffue des corps un acrobate qui se livre en cadence sur la scène à des exercices de voltige sur la barre fixe.

Un moment, dans le créneau formé par deux bouts d’épaules et par deux têtes, on l’entrevoit, courbé en deux, les pieds arc-boutés et cramponnés au bois, accélérant son mouvement de rotation ; tournant furieusement sans forme humaine, crachant des étincelles comme ces soleils d’artifice qui virevoltent, en pétillant, dans une pluie d’or : puis, peu à peu, la musique qui se roule avec lui ralentit sa volute et, peu à peu aussi, la forme du clown reparaît, le rose du maillot tranche sur l’or qui, moins vivement secoué, fulgure par places seulement, tandis que, sur ses pieds, l’homme salue des deux mains la foule. 

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart


Extrait :

Quand après avoir subi les cris de marchands de programmes et les invites de négociants s’offrant à vous cirer les bottes l’on a franchi le comptoir où, parmi des Messieurs assis, un jeune homme debout, à moustaches rousses, porteur d’une jambe de bois et d’un ruban rouge, prend les cartes, assisté d’un huissier à chaîne, la scène du théâtre vous apparaît coupée au milieu du rideau par la masse plafonnante du balcon. L’on voit le bas de la toile, ses deux yeux grillés et devant elle le fer à cheval de l’orchestre plein de têtes, un champ inégal et remuant où, sur la lueur monotone des crânes et le glacé des cheveux pommadés d’hommes, les chapeaux de femmes rayonnent avec leurs plumes et leurs fleurs partant de tous les côtés, en gerbe.

Un grand brouhaha s’élève de la foule qui se tasse. Une vapeur chaude enveloppe la salle, mélangée d’exhalaisons de toute sorte, saturée d’une âcre poussière de tapis et de sièges qu’on bat. L’odeur du cigare et de la femme s’accentue : les gaz brûlent plus lourds, répercutés par des glaces qui se les renvoient d’un bout du théâtre à l’autre ; c’est à peine si la circulation devient possible, à peine si l’on peut apercevoir au travers de la haie touffue des corps un acrobate qui se livre en cadence sur la scène à des exercices de voltige sur la barre fixe.

Un moment, dans le créneau formé par deux bouts d’épaules et par deux têtes, on l’entrevoit, courbé en deux, les pieds arc-boutés et cramponnés au bois, accélérant son mouvement de rotation ; tournant furieusement sans forme humaine, crachant des étincelles comme ces soleils d’artifice qui virevoltent, en pétillant, dans une pluie d’or : puis, peu à peu, la musique qui se roule avec lui ralentit sa volute et, peu à peu aussi, la forme du clown reparaît, le rose du maillot tranche sur l’or qui, moins vivement secoué, fulgure par places seulement, tandis que, sur ses pieds, l’homme salue des deux mains la foule. 

More books from GILBERT TEROL

Cover of the book PRESERVATIF CONTRE L'ANGLOMANIE by JORIS KARL HUYSMANS
Cover of the book Conan le barbare, La Reine de la côte noire by JORIS KARL HUYSMANS
Cover of the book À bas la calotte by JORIS KARL HUYSMANS
Cover of the book L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche by JORIS KARL HUYSMANS
Cover of the book La Fin de notre ère by JORIS KARL HUYSMANS
Cover of the book La nouvelle Emma, ou Les caractères anglais du siècle by JORIS KARL HUYSMANS
Cover of the book Éros et Psychè by JORIS KARL HUYSMANS
Cover of the book Claire d’Albe by JORIS KARL HUYSMANS
Cover of the book La Recherche de l’Absolu by JORIS KARL HUYSMANS
Cover of the book Historiettes, Contes et Fabliaux by JORIS KARL HUYSMANS
Cover of the book Les Rôdeurs de frontières by JORIS KARL HUYSMANS
Cover of the book UNE DOUBLE FAMILLE by JORIS KARL HUYSMANS
Cover of the book L'Enfant Mystérieux Tome I et II by JORIS KARL HUYSMANS
Cover of the book Le Parfum des îles Borromées by JORIS KARL HUYSMANS
Cover of the book LE BOURREAU DE BERNE by JORIS KARL HUYSMANS
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy