Author: | Rodolphe Radau | ISBN: | 1230001306156 |
Publisher: | Eric HELAN | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Rodolphe Radau |
ISBN: | 1230001306156 |
Publisher: | Eric HELAN |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
L’éclipse totale de soleil du 18 août 1868 marque une date inoubliable dans l’histoire de l’astronomie. Ce jour-là, fut levé pour toujours le voile qui, jusqu’alors, cachait aux yeux des hommes les mystérieux phénomènes de la surface solaire. Un savant français, dont le nom, aujourd’hui illustre, faisait déjà autorité dans la science (M. Janssen avait alors quarante-quatre ans), avait été chargé d’aller observer la grande éclipse dans une station de l’Inde anglaise. Il avait choisi la ville de Guntour, et s’y était établi avec ses lunettes et ses appareils de physique, occupé à familiariser ses aides avec le maniement des instrumens. Mais l’éclipse approchait et le temps s’était gâté : il pleuvait, depuis quelques jours, sur toute la côte. Par miracle, le temps se remit la veille, et le 18 août le soleil brillait de tout son éclat. L’éclipse put être observée avec un plein succès ; on put étudier notamment deux magnifiques protubérances, dont l’une rappelait la flamme d’un feu de forge et l’autre une montagne neigeuse, embrasée par un soleil couchant. Les raies brillantes de leur spectre prouvaient qu’elles étaient formées d’hydrogène incandescent. Et c’est en contemplant ces raies que M. Janssen, par une inspiration de génie, entrevit la possibilité d’observer les protubérances et les régions circumsolaires tous les jours, en dehors des éclipses. Il lui suffisait pour cela de promener son spectroscope sur le bord du disque solaire. Dès le lendemain, la méthode qu’il avait conçue fut appliquée, et il put revoir les protubérances de la veille, d’ailleurs profondément modifiées ; et depuis ce jour jusqu’au 4 septembre, l’heureux inventeur put se plonger dans l’étude des phénomènes qu’il était donné à lui seul de voir ; il put, à loisir, dresser des cartes de ces formations mobiles et changeantes, et jouir, en quelque sorte, d’une éclipse totale de dix-sept jours !...
L’éclipse totale de soleil du 18 août 1868 marque une date inoubliable dans l’histoire de l’astronomie. Ce jour-là, fut levé pour toujours le voile qui, jusqu’alors, cachait aux yeux des hommes les mystérieux phénomènes de la surface solaire. Un savant français, dont le nom, aujourd’hui illustre, faisait déjà autorité dans la science (M. Janssen avait alors quarante-quatre ans), avait été chargé d’aller observer la grande éclipse dans une station de l’Inde anglaise. Il avait choisi la ville de Guntour, et s’y était établi avec ses lunettes et ses appareils de physique, occupé à familiariser ses aides avec le maniement des instrumens. Mais l’éclipse approchait et le temps s’était gâté : il pleuvait, depuis quelques jours, sur toute la côte. Par miracle, le temps se remit la veille, et le 18 août le soleil brillait de tout son éclat. L’éclipse put être observée avec un plein succès ; on put étudier notamment deux magnifiques protubérances, dont l’une rappelait la flamme d’un feu de forge et l’autre une montagne neigeuse, embrasée par un soleil couchant. Les raies brillantes de leur spectre prouvaient qu’elles étaient formées d’hydrogène incandescent. Et c’est en contemplant ces raies que M. Janssen, par une inspiration de génie, entrevit la possibilité d’observer les protubérances et les régions circumsolaires tous les jours, en dehors des éclipses. Il lui suffisait pour cela de promener son spectroscope sur le bord du disque solaire. Dès le lendemain, la méthode qu’il avait conçue fut appliquée, et il put revoir les protubérances de la veille, d’ailleurs profondément modifiées ; et depuis ce jour jusqu’au 4 septembre, l’heureux inventeur put se plonger dans l’étude des phénomènes qu’il était donné à lui seul de voir ; il put, à loisir, dresser des cartes de ces formations mobiles et changeantes, et jouir, en quelque sorte, d’une éclipse totale de dix-sept jours !...