Author: | Jean Mariel | ISBN: | 1230001320121 |
Publisher: | Eric HELAN | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jean Mariel |
ISBN: | 1230001320121 |
Publisher: | Eric HELAN |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
De tous les ports de guerre de la France, Rochefort est assurément le moins vivant. Pour y apercevoir la mer, distante de près de cinq lieues, il faut, du faîte de quelque édifice, interroger l’horizon par delà les marécages des plaines. La Charente elle-même n’égaie point la ville. Coulant loin de son centre, elle passe presque inaperçue et le voyageur s’étonne de voir en de rares bassins sommeiller sur une eau, dont il s’explique mal la provenance, quelques modèles surannés de notre marine de combat.
Rochefort, cité sans vie et sans gaîté, n’est pourtant point sans caractère. Avec la ceinture de ses remparts, que bordent de larges promenades aux ormeaux centenaires, avec son hôpital maritime couronné de toits à la Mansard et précédé d’une avenue aux arbres savamment disciplinés, il réalise un type non sans charme de ville de province d’autrefois. Et, s’il est vrai que la mer y demeure invisible, tout y évoque cependant, avec son image, celle des pays exotiques. C’est le porche de l’arsenal s’ouvrant au bout de la rue principale ; ce sont tenant le haut du pavé, les marins en cols bleus et les soldats de l’infanterie coloniale ; ce sont les innombrables magasins où se vendent tous les objets d’équipement nécessaires aux gens de mer. Et si, lassé d’errer sous le soleil brûlant d’un après-midi d’été par les rues blanches et d’une propreté peu habituelle dans les ports, on entre au musée municipal, ce sont encore les voyages et les colonies lointaines qu’en ses petites salles silencieuses évoquent les curiosités qu’il contient. Des plantes, des coquillages, des madrépores, font songer aux îlots perdus du Pacifique ; des idoles de bois sculpté, des parures sauvages, rapportées d’Océanie ou d’Afrique par des marins qui ne sont plus, font vivre un instant le visiteur de la vie étrange ou charmeuse des peuples primitifs...
De tous les ports de guerre de la France, Rochefort est assurément le moins vivant. Pour y apercevoir la mer, distante de près de cinq lieues, il faut, du faîte de quelque édifice, interroger l’horizon par delà les marécages des plaines. La Charente elle-même n’égaie point la ville. Coulant loin de son centre, elle passe presque inaperçue et le voyageur s’étonne de voir en de rares bassins sommeiller sur une eau, dont il s’explique mal la provenance, quelques modèles surannés de notre marine de combat.
Rochefort, cité sans vie et sans gaîté, n’est pourtant point sans caractère. Avec la ceinture de ses remparts, que bordent de larges promenades aux ormeaux centenaires, avec son hôpital maritime couronné de toits à la Mansard et précédé d’une avenue aux arbres savamment disciplinés, il réalise un type non sans charme de ville de province d’autrefois. Et, s’il est vrai que la mer y demeure invisible, tout y évoque cependant, avec son image, celle des pays exotiques. C’est le porche de l’arsenal s’ouvrant au bout de la rue principale ; ce sont tenant le haut du pavé, les marins en cols bleus et les soldats de l’infanterie coloniale ; ce sont les innombrables magasins où se vendent tous les objets d’équipement nécessaires aux gens de mer. Et si, lassé d’errer sous le soleil brûlant d’un après-midi d’été par les rues blanches et d’une propreté peu habituelle dans les ports, on entre au musée municipal, ce sont encore les voyages et les colonies lointaines qu’en ses petites salles silencieuses évoquent les curiosités qu’il contient. Des plantes, des coquillages, des madrépores, font songer aux îlots perdus du Pacifique ; des idoles de bois sculpté, des parures sauvages, rapportées d’Océanie ou d’Afrique par des marins qui ne sont plus, font vivre un instant le visiteur de la vie étrange ou charmeuse des peuples primitifs...