Le mariage blanc d’Armandine

Fiction & Literature, Literary Theory & Criticism, Canadian
Cover of the book Le mariage blanc d’Armandine by Berthelot Brunet, CP
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Author: Berthelot Brunet ISBN: 1230000939386
Publisher: CP Publication: February 11, 2016
Imprint: Language: French
Author: Berthelot Brunet
ISBN: 1230000939386
Publisher: CP
Publication: February 11, 2016
Imprint:
Language: French

Il ne faut pas juger : ce n’est pas l’envie qui manque ni le motif, vous l’avouerez quand j’aurai conté l’histoire d’Armandine. L’ai-je bien connue ? J’en fus sans doute empêché, cette femme pittoresque m’ayant agacé au point que ce récit me dégoûte avant que je le commence. L’on sait que Dieu créa la moitié de l’humanité pour exercer la patience de l’autre. Armandine en fut la preuve. Elle m’apprit aussi que certaines vertus ne subsistent que pour avertir les honnêtes gens de n’être pas vertueux ainsi. Je songe à la cinquième colonne des vices.

Vous ne connaissez point Armandine, et je me fâche trop vite. Pourtant l’avez-vous rencontrée à maintes reprises, et vous avez rencontré son Ferdinand. Rappelez-vous, Ferdinand, ce nez mince autant qu’il était long, ces yeux qui n’avaient de cesse et qui furetaient. Lorsqu’il parlait, son nez se pinçait encore plus. Qu’il fut crispant ! Ces gestes saccadés, cette hâte constante pour ne rien faire ! Pour faire une gaffe !

Commençons. Vous avez deviné que c’était encore une histoire de boisson et que Ferdinand, lui qui n’en buvait jamais, lui qui ne buvait jamais, ce jour-là, parce qu’il avait bu deux doigts de vin, la demanda en mariage. À coup sûr, Armandine s’y attendait. Prévoyait-elle une demande aussi subite ? Elle prévoyait tout, mais les prophéties d’Armandine ! Quoiqu’il en soit, ils étaient faits pour s’entendre, pour se quereller tout le long d’une existence sans événements. Ce n’est pas qu’ils ne fissent de la moindre chose un événement : ces existences sans événements sont fort remplies, bourrées de ce qu’il ne faut pas mettre.

Je ne me flatte pas d’être observateur, j’ai surtout l’observation de l’escalier, mais cela sautait aux yeux. Ne soyez point surpris que j’aie tout deviné : regardez plutôt en vous l’image de Ferdinand et de son Armandine, c’est assez pour deviner l’histoire. Je la conte.

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Il ne faut pas juger : ce n’est pas l’envie qui manque ni le motif, vous l’avouerez quand j’aurai conté l’histoire d’Armandine. L’ai-je bien connue ? J’en fus sans doute empêché, cette femme pittoresque m’ayant agacé au point que ce récit me dégoûte avant que je le commence. L’on sait que Dieu créa la moitié de l’humanité pour exercer la patience de l’autre. Armandine en fut la preuve. Elle m’apprit aussi que certaines vertus ne subsistent que pour avertir les honnêtes gens de n’être pas vertueux ainsi. Je songe à la cinquième colonne des vices.

Vous ne connaissez point Armandine, et je me fâche trop vite. Pourtant l’avez-vous rencontrée à maintes reprises, et vous avez rencontré son Ferdinand. Rappelez-vous, Ferdinand, ce nez mince autant qu’il était long, ces yeux qui n’avaient de cesse et qui furetaient. Lorsqu’il parlait, son nez se pinçait encore plus. Qu’il fut crispant ! Ces gestes saccadés, cette hâte constante pour ne rien faire ! Pour faire une gaffe !

Commençons. Vous avez deviné que c’était encore une histoire de boisson et que Ferdinand, lui qui n’en buvait jamais, lui qui ne buvait jamais, ce jour-là, parce qu’il avait bu deux doigts de vin, la demanda en mariage. À coup sûr, Armandine s’y attendait. Prévoyait-elle une demande aussi subite ? Elle prévoyait tout, mais les prophéties d’Armandine ! Quoiqu’il en soit, ils étaient faits pour s’entendre, pour se quereller tout le long d’une existence sans événements. Ce n’est pas qu’ils ne fissent de la moindre chose un événement : ces existences sans événements sont fort remplies, bourrées de ce qu’il ne faut pas mettre.

Je ne me flatte pas d’être observateur, j’ai surtout l’observation de l’escalier, mais cela sautait aux yeux. Ne soyez point surpris que j’aie tout deviné : regardez plutôt en vous l’image de Ferdinand et de son Armandine, c’est assez pour deviner l’histoire. Je la conte.

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