Author: | Judith Gautier | ISBN: | 1230000273657 |
Publisher: | PRB | Publication: | October 12, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Judith Gautier |
ISBN: | 1230000273657 |
Publisher: | PRB |
Publication: | October 12, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Le Second Rang du Collier - Judith Gautier
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Judith Gautier (1845 - 1917) fut une célèbre femme de lettres française.
L'une des femmes les plus fascinantes de son époque, ayant reçu en partage le talent littéraire, une beauté inouïe, une excentricité totale et une inépuisable générosité. Avec son profil grec, ses yeux noirs légèrement bridés, sa masse de cheveux surmontant un visage très blanc et des formes sculpturales, elle eut de nombreux admirateurs : « C'est le plus parfait de mes poèmes », disait d'elle son père, le célèbre Théophile Gautier.
Le Second Rang du Collier est un ouvrage de souvenirs littéraires de Judith Gautier (1905).
Extrait :
— Je suis sûr, Théo, que mam’zelle Huai, enseigne à vos filles le plus pur accent marseillais et qu’elles prononcent : des oiegnons.
C’est Paul de Saint-Victor qui taquine ainsi mon père, à propos de notre institutrice, Mlle Honorine Huet (qu’il prononce : Huai, méchamment sans faire sonner le T, pour imiter le parler du midi) car il a une antipathie marquée pour la grave personne qui nous dirige. Quand il vient à la maison, il ne manque jamais de lui décocher, du haut de son raide faux col, quelque piquante malice, qu’Honorine accueille par un rire gras, qui sonne faux, et des minauderies pincées.
Toujours, aussi, le grand critique s’arrêtait, comme s’il le voyait pour la première fois, devant : Le règlement, que Mlle Huet avait placardé sur une porte, et qui disciplinait chaque heure de notre journée. Il affectait une grande surprise, relisait chaque article, avec une attention narquoise et des commentaires ironiques. Une fois — il nous avait rencontrées quelques jours auparavant, à une matinée du Théâtre-Français seules dans une loge avec Mlle Huet et écoutant mélancoliquement Britannicus — Saint-Victor ajouta de sa main au code d’Honorine un paragraphe ainsi conçu :
« Quand on aura été particulièrement méchantes, qu’on aura poussé la perversité jusqu’à ne pas se conformer au règlement, on ira, pour faire pénitence, voir une tragédie. »...
Le Second Rang du Collier - Judith Gautier
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Judith Gautier (1845 - 1917) fut une célèbre femme de lettres française.
L'une des femmes les plus fascinantes de son époque, ayant reçu en partage le talent littéraire, une beauté inouïe, une excentricité totale et une inépuisable générosité. Avec son profil grec, ses yeux noirs légèrement bridés, sa masse de cheveux surmontant un visage très blanc et des formes sculpturales, elle eut de nombreux admirateurs : « C'est le plus parfait de mes poèmes », disait d'elle son père, le célèbre Théophile Gautier.
Le Second Rang du Collier est un ouvrage de souvenirs littéraires de Judith Gautier (1905).
Extrait :
— Je suis sûr, Théo, que mam’zelle Huai, enseigne à vos filles le plus pur accent marseillais et qu’elles prononcent : des oiegnons.
C’est Paul de Saint-Victor qui taquine ainsi mon père, à propos de notre institutrice, Mlle Honorine Huet (qu’il prononce : Huai, méchamment sans faire sonner le T, pour imiter le parler du midi) car il a une antipathie marquée pour la grave personne qui nous dirige. Quand il vient à la maison, il ne manque jamais de lui décocher, du haut de son raide faux col, quelque piquante malice, qu’Honorine accueille par un rire gras, qui sonne faux, et des minauderies pincées.
Toujours, aussi, le grand critique s’arrêtait, comme s’il le voyait pour la première fois, devant : Le règlement, que Mlle Huet avait placardé sur une porte, et qui disciplinait chaque heure de notre journée. Il affectait une grande surprise, relisait chaque article, avec une attention narquoise et des commentaires ironiques. Une fois — il nous avait rencontrées quelques jours auparavant, à une matinée du Théâtre-Français seules dans une loge avec Mlle Huet et écoutant mélancoliquement Britannicus — Saint-Victor ajouta de sa main au code d’Honorine un paragraphe ainsi conçu :
« Quand on aura été particulièrement méchantes, qu’on aura poussé la perversité jusqu’à ne pas se conformer au règlement, on ira, pour faire pénitence, voir une tragédie. »...