Les Oiseaux

Fiction & Literature, Drama, Greek & Roman, Nonfiction, Entertainment
Cover of the book Les Oiseaux by Aristophane Aristophánês, er
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Author: Aristophane Aristophánês ISBN: 1230001712322
Publisher: er Publication: June 10, 2017
Imprint: Language: French
Author: Aristophane Aristophánês
ISBN: 1230001712322
Publisher: er
Publication: June 10, 2017
Imprint:
Language: French

Littérature antique, pièce de théâtre grec classique d’Aristophane (Aristophánês)

 

Extrait :

La scène se passe dans un endroit sauvage, rocailleux, au fond d’une forêt.

 

[Deux citoyens, Pisthétéros (Fidèle ami) et Evelpide (Bon espoir), dégoûtés de la vie que l’on mène à Athènes, se déterminent à bâtir une ville aérienne, Néphélococcygia (Nuéecoucouville). Tous les hommes veulent y venir habiter, mais le poète, enlevant le sceptre aux dieux qui ne savent plus maintenir l’ordre sur la terre, chasse impitoyablement de la cité nouvelle les prêtres, les devins, les philosophes, les poètes, les législateurs, les avocats. On crée des divinités à l’image des oiseaux, à qui appartient désormais l’empire du monde, et les anciens dieux, bloqués dans l’Olympe, où n’arrive plus l’odeur des offrandes, sont forcés d’entrer en composition avec Pisthétéros.]

 

Evelpidès au geai.

 

Est-ce tout droit que tu me dis d’aller, du côté où l’on voit cet arbre ?

Pisthétæros, tenant une corneille.

 

La peste te crève ! La voilà qui me croasse de revenir en arrière !

Evelpidès.

 

Pourquoi, malheureux, sautillons-nous de haut en bas ? Nous nous tuons à chercher ainsi notre route de côté et d’autre.

Pisthétæros.

 

Je me suis fié, pour mon malheur, à cette corneille, qui m’a fait parcourir deux mille stades de chemin.

 

Et moi je me suis fié, pour mon infortune, à ce geai, qui m’a rongé les ongles des doigts.

 

Pisthétæros.

 

En quel endroit de la terre sommes-nous ? Je n’en sais rien.

 

Evelpidès.

 

D’ici, retrouverais-tu ta patrie, toi ?

 

Pisthétæros.

 

Non, de par Zeus ! Pas plus qu’exèkestidès.

 

Evelpidès.

 

Malheur !

 

Pisthétæros.

 

Allons, mon ami, suis cette route.

 

Evelpidès.

 

Certes, il nous a joué un vilain tour, cet oiseleur du marché à la volaille, ce fou de Philokratès, en me disant que ces deux guides seuls, parmi les oiseaux, nous diraient où est Tèreus, la huppe, changé en oiseau. Il nous a vendu une obole ce geai, fils de Tharrélidès, et trois oboles cette corneille qui, l’un et l’autre, ne savent rien que mordre. Eh bien ! Qu’as-tu, maintenant, à ouvrir le bec ? Est-ce que tu vas encore nous mener de façon à tomber des rochers ? Ici il n’y a pas de route.

 

Pisthétæros.

 

Et ici, de par Zeus ! Pas le moindre sentier.

 

Aristophane (en grec ancien Ἀριστοφάνης / Aristophánês) est un poète comique grec du Ve siècle av. J.-C., né dans le dème de Cydathénéon vers -445 et mort entre -385 et -375. Son œuvre à elle seule représente ce qui nous reste de l'Ancienne Comédie, et coïncide avec les années glorieuses d'Athènes sous l'administration de Périclès et la longue et sombre période de la Guerre du Péloponnèse.

 

Traducteur : Eugène Talbot, né le 17 août 1814 et mort à Le Pouliguen (Loire-Atlantique) le 20 septembre 1894, est un historien, traducteur, éditeur et préfacier français.

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Littérature antique, pièce de théâtre grec classique d’Aristophane (Aristophánês)

 

Extrait :

La scène se passe dans un endroit sauvage, rocailleux, au fond d’une forêt.

 

[Deux citoyens, Pisthétéros (Fidèle ami) et Evelpide (Bon espoir), dégoûtés de la vie que l’on mène à Athènes, se déterminent à bâtir une ville aérienne, Néphélococcygia (Nuéecoucouville). Tous les hommes veulent y venir habiter, mais le poète, enlevant le sceptre aux dieux qui ne savent plus maintenir l’ordre sur la terre, chasse impitoyablement de la cité nouvelle les prêtres, les devins, les philosophes, les poètes, les législateurs, les avocats. On crée des divinités à l’image des oiseaux, à qui appartient désormais l’empire du monde, et les anciens dieux, bloqués dans l’Olympe, où n’arrive plus l’odeur des offrandes, sont forcés d’entrer en composition avec Pisthétéros.]

 

Evelpidès au geai.

 

Est-ce tout droit que tu me dis d’aller, du côté où l’on voit cet arbre ?

Pisthétæros, tenant une corneille.

 

La peste te crève ! La voilà qui me croasse de revenir en arrière !

Evelpidès.

 

Pourquoi, malheureux, sautillons-nous de haut en bas ? Nous nous tuons à chercher ainsi notre route de côté et d’autre.

Pisthétæros.

 

Je me suis fié, pour mon malheur, à cette corneille, qui m’a fait parcourir deux mille stades de chemin.

 

Et moi je me suis fié, pour mon infortune, à ce geai, qui m’a rongé les ongles des doigts.

 

Pisthétæros.

 

En quel endroit de la terre sommes-nous ? Je n’en sais rien.

 

Evelpidès.

 

D’ici, retrouverais-tu ta patrie, toi ?

 

Pisthétæros.

 

Non, de par Zeus ! Pas plus qu’exèkestidès.

 

Evelpidès.

 

Malheur !

 

Pisthétæros.

 

Allons, mon ami, suis cette route.

 

Evelpidès.

 

Certes, il nous a joué un vilain tour, cet oiseleur du marché à la volaille, ce fou de Philokratès, en me disant que ces deux guides seuls, parmi les oiseaux, nous diraient où est Tèreus, la huppe, changé en oiseau. Il nous a vendu une obole ce geai, fils de Tharrélidès, et trois oboles cette corneille qui, l’un et l’autre, ne savent rien que mordre. Eh bien ! Qu’as-tu, maintenant, à ouvrir le bec ? Est-ce que tu vas encore nous mener de façon à tomber des rochers ? Ici il n’y a pas de route.

 

Pisthétæros.

 

Et ici, de par Zeus ! Pas le moindre sentier.

 

Aristophane (en grec ancien Ἀριστοφάνης / Aristophánês) est un poète comique grec du Ve siècle av. J.-C., né dans le dème de Cydathénéon vers -445 et mort entre -385 et -375. Son œuvre à elle seule représente ce qui nous reste de l'Ancienne Comédie, et coïncide avec les années glorieuses d'Athènes sous l'administration de Périclès et la longue et sombre période de la Guerre du Péloponnèse.

 

Traducteur : Eugène Talbot, né le 17 août 1814 et mort à Le Pouliguen (Loire-Atlantique) le 20 septembre 1894, est un historien, traducteur, éditeur et préfacier français.

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