Les Puritains d’Amérique, Annoté

Biography & Memoir, Literary
Cover of the book Les Puritains d’Amérique, Annoté by JAMES FENIMORE COOPER, GILBERT TEROL
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Author: JAMES FENIMORE COOPER ISBN: 1230000212958
Publisher: GILBERT TEROL Publication: January 26, 2014
Imprint: Language: French
Author: JAMES FENIMORE COOPER
ISBN: 1230000212958
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: January 26, 2014
Imprint:
Language: French

Extrait :

       Aujourd’hui que les traditions indiennes sont écoutées avec l’intérêt que nous prêtons aux événements des siècles reculés et peu connus, il n’est pas facile de présenter une image exacte et frappante des dangers que rencontrèrent nos ancêtres, et des privations qu’ils supportèrent en préparant l’état de sécurité et d’abondance du pays que nous habitons. Dans les pages qui vont suivre, notre but a été simplement de perpétuer le souvenir des événements particuliers aux premiers jours de notre histoire.

Le caractère général du système de guerre des peuples indigènes est trop bien connu pour exiger quelques observations préliminaires ; mais il est peut-être nécessaire d’appeler pendant quelques moments l’attention des lecteurs sur les principales circonstances de l’histoire de ces temps, qui peuvent être liées avec les événements de cet ouvrage.

Le territoire qui compose maintenant les trois États de Massachusetts, Connecticut et Rhode-Island, était occupé autrefois, suivant les mieux informés de nos annalistes, par quatre grandes nations d’Indiens, subdivisées comme d’ordinaire en nombreuses tribus dépendantes. Parmi ce peuple, les Massachusetts possédaient une grande partie du pays qui compose maintenant l’État du même nom. Les Wampanoags habitaient celui qui fut depuis la colonie de Plymouth et les districts septentrionaux des Plantations de la Providence. Les Narragansetts possédaient les belles îles si connues et la magnifique baie qui reçurent leurs noms de cette nation, ainsi que les pays plus au sud des Plantations ; tandis que les Pequots, ou, suivant l’orthographe et la prononciation plus en usage, les Pequos, étaient les maîtres d’une immense région qui se projette le long des limites occidentales des trois autres districts.

Il règne une grande obscurité relativement à la forme du gouvernement des Indiens qui habitaient les côtes de la mer.

Les Européens, habitués aux gouvernements despotiques, supposèrent naturellement que les chefs trouvés en possession du pouvoir étaient des monarques auxquels l’autorité avait été transmise en vertu des droits de leur naissance. Ils leur donnèrent en conséquence le nom de roi.

Jusqu’à quel point cette opinion sur le gouvernement des aborigènes est-elle fondée ? C’est encore une question, quoiqu’il soit bien permis de penser que cette opinion est moins erronée à l’égard des tribus des États de l’Atlantique que de celles qui ont été découvertes depuis peu à l’ouest, où, comme on le sait, les institutions existantes approchent plus des formes républicaines que des formes monarchiques. Cependant, il est sans doute souvent arrivé que le fils, profitant de l’avantage de sa position, succéda à l’autorité de son père, par le moyen de son influence, lorsque les lois établies de la tribu ne reconnaissaient point le droit héréditaire. Quel que soit le principe de la succession au pouvoir, il est certain que, dans bien des occasions, on vit le fils occuper la place auparavant remplie par son père ; et que, dans les conjonctures où un peuple si violent était si souvent placé, l’autorité qu’il exerçait était aussi précaire qu’elle était générale. Le titre d’Uncas devint, comme celui de César et de Pharaon, le synonyme de chef chez les Mohicans, tribu des Pequots, parmi lesquels plusieurs guerriers de ce nom gouvernèrent par ordre de succession. Le célèbre Metacom, ou le roi Philip, nom sous lequel il est mieux connu des blancs, était certainement le fils de Massassoit, sachem des Wampanoags, que les émigrants trouvèrent investis de l’autorité lorsqu’ils débarquèrent sur le roc de Plymouth. Miantonimoh, le hardi mais malheureux rival de cet Uncas qui gouvernait toute la nation des Pequots, fut remplacé par son fils Conanchet, non moins héroïque, non moins entreprenant que lui. À une époque plus reculée encore, nous trouvons des exemples de cette transmission du pouvoir qui donnent de fortes raisons de croire que l’ordre de succession suivait la ligne directe du sang. 

Les premières annales de notre histoire ne manquent pas d’exemples nobles et touchants de sauvage héroïsme. La Virginie à sa légende du puissant Powhattan et de sa fille magnanime Pocahontas, si mal récompensée[3]. Les chroniques de la Nouvelle-Angleterre sont remplies des actions courageuses et des entreprises téméraires de Miantonimoh, de Metacom et de Conanchet. Ces derniers guerriers se montrèrent dignes d’un meilleur sort, en mourant avec une force d’âme et pour une cause qui, s’ils avaient vécu dans un siècle plus civilisé, eussent inscrit leurs noms parmi ceux des plus célèbres héros de l’époque.

La première guerre sérieuse à laquelle prirent part les planteurs de la Nouvelle-Angleterre fut celle que leur déclarèrent les Pequots. Cette nation fut domptée après un sanglant combat ; et ceux qui ne furent point envoyés dans un esclavage lointain se trouvèrent heureux de devenir les auxiliaires de leurs vainqueurs. Cette première guerre eut lieu environ vingt ans après l’époque où les Puritains cherchèrent un refuge en Amérique.

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Extrait :

       Aujourd’hui que les traditions indiennes sont écoutées avec l’intérêt que nous prêtons aux événements des siècles reculés et peu connus, il n’est pas facile de présenter une image exacte et frappante des dangers que rencontrèrent nos ancêtres, et des privations qu’ils supportèrent en préparant l’état de sécurité et d’abondance du pays que nous habitons. Dans les pages qui vont suivre, notre but a été simplement de perpétuer le souvenir des événements particuliers aux premiers jours de notre histoire.

Le caractère général du système de guerre des peuples indigènes est trop bien connu pour exiger quelques observations préliminaires ; mais il est peut-être nécessaire d’appeler pendant quelques moments l’attention des lecteurs sur les principales circonstances de l’histoire de ces temps, qui peuvent être liées avec les événements de cet ouvrage.

Le territoire qui compose maintenant les trois États de Massachusetts, Connecticut et Rhode-Island, était occupé autrefois, suivant les mieux informés de nos annalistes, par quatre grandes nations d’Indiens, subdivisées comme d’ordinaire en nombreuses tribus dépendantes. Parmi ce peuple, les Massachusetts possédaient une grande partie du pays qui compose maintenant l’État du même nom. Les Wampanoags habitaient celui qui fut depuis la colonie de Plymouth et les districts septentrionaux des Plantations de la Providence. Les Narragansetts possédaient les belles îles si connues et la magnifique baie qui reçurent leurs noms de cette nation, ainsi que les pays plus au sud des Plantations ; tandis que les Pequots, ou, suivant l’orthographe et la prononciation plus en usage, les Pequos, étaient les maîtres d’une immense région qui se projette le long des limites occidentales des trois autres districts.

Il règne une grande obscurité relativement à la forme du gouvernement des Indiens qui habitaient les côtes de la mer.

Les Européens, habitués aux gouvernements despotiques, supposèrent naturellement que les chefs trouvés en possession du pouvoir étaient des monarques auxquels l’autorité avait été transmise en vertu des droits de leur naissance. Ils leur donnèrent en conséquence le nom de roi.

Jusqu’à quel point cette opinion sur le gouvernement des aborigènes est-elle fondée ? C’est encore une question, quoiqu’il soit bien permis de penser que cette opinion est moins erronée à l’égard des tribus des États de l’Atlantique que de celles qui ont été découvertes depuis peu à l’ouest, où, comme on le sait, les institutions existantes approchent plus des formes républicaines que des formes monarchiques. Cependant, il est sans doute souvent arrivé que le fils, profitant de l’avantage de sa position, succéda à l’autorité de son père, par le moyen de son influence, lorsque les lois établies de la tribu ne reconnaissaient point le droit héréditaire. Quel que soit le principe de la succession au pouvoir, il est certain que, dans bien des occasions, on vit le fils occuper la place auparavant remplie par son père ; et que, dans les conjonctures où un peuple si violent était si souvent placé, l’autorité qu’il exerçait était aussi précaire qu’elle était générale. Le titre d’Uncas devint, comme celui de César et de Pharaon, le synonyme de chef chez les Mohicans, tribu des Pequots, parmi lesquels plusieurs guerriers de ce nom gouvernèrent par ordre de succession. Le célèbre Metacom, ou le roi Philip, nom sous lequel il est mieux connu des blancs, était certainement le fils de Massassoit, sachem des Wampanoags, que les émigrants trouvèrent investis de l’autorité lorsqu’ils débarquèrent sur le roc de Plymouth. Miantonimoh, le hardi mais malheureux rival de cet Uncas qui gouvernait toute la nation des Pequots, fut remplacé par son fils Conanchet, non moins héroïque, non moins entreprenant que lui. À une époque plus reculée encore, nous trouvons des exemples de cette transmission du pouvoir qui donnent de fortes raisons de croire que l’ordre de succession suivait la ligne directe du sang. 

Les premières annales de notre histoire ne manquent pas d’exemples nobles et touchants de sauvage héroïsme. La Virginie à sa légende du puissant Powhattan et de sa fille magnanime Pocahontas, si mal récompensée[3]. Les chroniques de la Nouvelle-Angleterre sont remplies des actions courageuses et des entreprises téméraires de Miantonimoh, de Metacom et de Conanchet. Ces derniers guerriers se montrèrent dignes d’un meilleur sort, en mourant avec une force d’âme et pour une cause qui, s’ils avaient vécu dans un siècle plus civilisé, eussent inscrit leurs noms parmi ceux des plus célèbres héros de l’époque.

La première guerre sérieuse à laquelle prirent part les planteurs de la Nouvelle-Angleterre fut celle que leur déclarèrent les Pequots. Cette nation fut domptée après un sanglant combat ; et ceux qui ne furent point envoyés dans un esclavage lointain se trouvèrent heureux de devenir les auxiliaires de leurs vainqueurs. Cette première guerre eut lieu environ vingt ans après l’époque où les Puritains cherchèrent un refuge en Amérique.

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