Lettre aux citoyens de couleur et nègres libres de Saint-Domingue, et autres isles françaises de l’Amérique

Nonfiction, History, Revolutionary, Civilization
Cover of the book Lettre aux citoyens de couleur et nègres libres de Saint-Domingue, et autres isles françaises de l’Amérique by Henri Grégoire, E H
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Author: Henri Grégoire ISBN: 1230001269413
Publisher: E H Publication: March 12, 2016
Imprint: Language: French
Author: Henri Grégoire
ISBN: 1230001269413
Publisher: E H
Publication: March 12, 2016
Imprint:
Language: French

Vous étiez hommes, vous êtes citoyens et réintégrés dans la plénitude de vos droits, vous participerez désormais à la souveraineté du peuple. Le décret que l’assemblée nationale vient de rendre à votre égard, sur cet objet, n’est point une grâce, car une grâce est un privilège, un privilège est une injustice ; et ces mots ne doivent plus souiller le code des François. En vous assurant l’exercice des droits politiques, nous avons acquitté une dette ; y manquer eût été un crime de notre part et une tache à la constitution. Les législateurs d’une nation libre pouvoient-ils faire moins pour vous que nos anciens despotes ?

Il y a plus d’un siècle que Louis XIV avoit solemnellement reconnu et proclamé vos droits ; mais ce patrimoine sacré avoit été envahi par l’orgueil et la cupidité qui, graduellement, agravoient votre joug et empoisonnoient votre existence. La résurrection de l’empire François ouvrit vos cœurs à l’espérance, et ce rayon consolateur adoucit l’amertume de vos maux. À peine les soupçonnoit-on en Europe ; les colons blancs, qui siégeoient parmi nous, se plaignoient très-vivement de la tyrannie ministérielle ; mais ils n’avoient garde de parler de la leur. Jamais ils n’articuloient les plaintes des malheureux sang-mêlés, qui toutefois sont leurs enfans ; et c’est nous qui, à deux mille lieues de distance, avons été contraints de défendre les enfans contre le mépris, l’acharnement, contre la cruauté de leurs pères. Mais vainement on a tenté d’étouffer vos réclamations ; vos soupirs, malgré l’étendue des mers qui nous séparent, vos maux ont retenti dans le cœur des François d’Europe, car ceux-ci ont un cœur.

Dieu, dans sa tendresse, embrasse tous les hommes ; son amour n’admet de différence que celle qui résulte de l’étendue de leurs vertus ; la loi qui doit être une émanation de l’éternelle justice, pourrait-elle consacrer une prédilection coupable, et la patrie, qui surveille tous les membres de la grande famille y pourrait-elle être la mère des uns, la marâtre des autres ?

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Vous étiez hommes, vous êtes citoyens et réintégrés dans la plénitude de vos droits, vous participerez désormais à la souveraineté du peuple. Le décret que l’assemblée nationale vient de rendre à votre égard, sur cet objet, n’est point une grâce, car une grâce est un privilège, un privilège est une injustice ; et ces mots ne doivent plus souiller le code des François. En vous assurant l’exercice des droits politiques, nous avons acquitté une dette ; y manquer eût été un crime de notre part et une tache à la constitution. Les législateurs d’une nation libre pouvoient-ils faire moins pour vous que nos anciens despotes ?

Il y a plus d’un siècle que Louis XIV avoit solemnellement reconnu et proclamé vos droits ; mais ce patrimoine sacré avoit été envahi par l’orgueil et la cupidité qui, graduellement, agravoient votre joug et empoisonnoient votre existence. La résurrection de l’empire François ouvrit vos cœurs à l’espérance, et ce rayon consolateur adoucit l’amertume de vos maux. À peine les soupçonnoit-on en Europe ; les colons blancs, qui siégeoient parmi nous, se plaignoient très-vivement de la tyrannie ministérielle ; mais ils n’avoient garde de parler de la leur. Jamais ils n’articuloient les plaintes des malheureux sang-mêlés, qui toutefois sont leurs enfans ; et c’est nous qui, à deux mille lieues de distance, avons été contraints de défendre les enfans contre le mépris, l’acharnement, contre la cruauté de leurs pères. Mais vainement on a tenté d’étouffer vos réclamations ; vos soupirs, malgré l’étendue des mers qui nous séparent, vos maux ont retenti dans le cœur des François d’Europe, car ceux-ci ont un cœur.

Dieu, dans sa tendresse, embrasse tous les hommes ; son amour n’admet de différence que celle qui résulte de l’étendue de leurs vertus ; la loi qui doit être une émanation de l’éternelle justice, pourrait-elle consacrer une prédilection coupable, et la patrie, qui surveille tous les membres de la grande famille y pourrait-elle être la mère des uns, la marâtre des autres ?

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