Author: | François de La Rochefoucauld | ISBN: | 1230000240990 |
Publisher: | PRB | Publication: | May 19, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | François de La Rochefoucauld |
ISBN: | 1230000240990 |
Publisher: | PRB |
Publication: | May 19, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Mémoires - François de La Rochefoucauld
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
François de La Rochefoucauld (1613 - 1680) est un écrivain, moraliste et mémorialiste français, surtout connu pour ses Maximes. Officiellement, il n'a publié que « Mémoires » et « Maximes », mais cet homme de lettres émérite écrivait beaucoup.
Mémoires - Extrait :
J’ai passé les dernières années du ministère du cardinal Mazarin dans l’oisiveté que laisse d’ordinaire la disgrâce : pendant ce temps, j’ai écrit ce que j’ai vu des troubles de la Régence. Bien que ma fortune soit changée, je ne jouis pas d’un moindre loisir : j’ai voulu l’employer à écrire des évènements plus éloignés, où le hasard m’a souvent donné quelque part.
J’entrai dans le monde quelque temps devant la disgrâce de la Reine mère, Marie de Médicis. Le roi Louis XIII, son fils, avait une santé faible, que les fatigues de la chasse avaient usée avant l’âge ; ses incommodités augmentaient ses chagrins et les défauts de son humeur : il était sévère, défiant, haïssant le monde ; il voulait être gouverné et portait impatiemment de l’être. Il avait un esprit de détail appliqué uniquement à de petites choses, et ce qu’il savait de la guerre convenait plus à un simple officier qu’à un roi.
Le cardinal de Richelieu gouvernait l’État, et il devait toute son élévation à la Reine mère. Il avait l’esprit vaste et pénétrant, l’humeur âpre et difficile ; il était libéral, hardi dans ses projets, timide pour sa personne. Il voulut établir l’autorité du Roi et la sienne propre par la ruine des huguenots et des grandes maisons du Royaume, pour attaquer ensuite la maison d’Autriche et abaisser une puissance si redoutable à la France.
Tout ce qui n’était pas dévoué à ses volontés était exposé à sa haine, et il ne gardait point de bornes pour élever ses créatures ni pour perdre ses ennemis. La passion qu’il avait eue depuis longtemps pour la Reine s’était convertie en dépit : elle avait de l’aversion pour lui, et il croyait que d’autres attachements ne lui étaient pas désagréables...
Mémoires - François de La Rochefoucauld
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
François de La Rochefoucauld (1613 - 1680) est un écrivain, moraliste et mémorialiste français, surtout connu pour ses Maximes. Officiellement, il n'a publié que « Mémoires » et « Maximes », mais cet homme de lettres émérite écrivait beaucoup.
Mémoires - Extrait :
J’ai passé les dernières années du ministère du cardinal Mazarin dans l’oisiveté que laisse d’ordinaire la disgrâce : pendant ce temps, j’ai écrit ce que j’ai vu des troubles de la Régence. Bien que ma fortune soit changée, je ne jouis pas d’un moindre loisir : j’ai voulu l’employer à écrire des évènements plus éloignés, où le hasard m’a souvent donné quelque part.
J’entrai dans le monde quelque temps devant la disgrâce de la Reine mère, Marie de Médicis. Le roi Louis XIII, son fils, avait une santé faible, que les fatigues de la chasse avaient usée avant l’âge ; ses incommodités augmentaient ses chagrins et les défauts de son humeur : il était sévère, défiant, haïssant le monde ; il voulait être gouverné et portait impatiemment de l’être. Il avait un esprit de détail appliqué uniquement à de petites choses, et ce qu’il savait de la guerre convenait plus à un simple officier qu’à un roi.
Le cardinal de Richelieu gouvernait l’État, et il devait toute son élévation à la Reine mère. Il avait l’esprit vaste et pénétrant, l’humeur âpre et difficile ; il était libéral, hardi dans ses projets, timide pour sa personne. Il voulut établir l’autorité du Roi et la sienne propre par la ruine des huguenots et des grandes maisons du Royaume, pour attaquer ensuite la maison d’Autriche et abaisser une puissance si redoutable à la France.
Tout ce qui n’était pas dévoué à ses volontés était exposé à sa haine, et il ne gardait point de bornes pour élever ses créatures ni pour perdre ses ennemis. La passion qu’il avait eue depuis longtemps pour la Reine s’était convertie en dépit : elle avait de l’aversion pour lui, et il croyait que d’autres attachements ne lui étaient pas désagréables...